29 septembre 2006

Le marketing meilleur ami ... des politiques ?

Ami(e) politicien(ne),

Tu n’as pas plus d’idées que tes concurrents pour résoudre les problèmes des habitants de ton pays ?

Tu n’as pas un physique de star ni la faconde des tribuns et tu voudrais faire avec ?

Tu souhaites pourtant te distinguer des autres politiques tout en ne déroutant pas les électeurs. Par quel miracle vas-tu résoudre l’équation de la popularité qui va te mener jusqu’au sommet de l’état ?

En confiant tes intérêts et ton image aux gens de marketing et de communication.

Tout d’abord, tu accepteras :

1°) D’apprendre à bien te comporter à la télévision et sur les radios. D’accord, ça va lisser ton propos mais avant tout, il faut que le « produit » soit consensuel et puisse plaire au plus grand nombre.

2°) D’écrire un livre. Enfin, on mettra ta photo sur la couverture.

3°) De créer un blog. Tu ne sais pas comment ça fonctionne parce que Internet ... Ne t’inquiète pas, on recrutera des contrats de travail temporaires pour animer celui-ci.

4°) De t’exposer aux flashs des photographes dans des situations diverses ou variées. Bien entendu, on te verra dans ton salon, au bord de la mer (si ta silhouette le permet) mais jamais on ne devra te voir en train de fumer, boire ou plaisanter avec des inconnus

5°) De voyager dans des pays étrangers taciturnes ou ensoleillés. Il faudra toutefois que tu sacrifies à la mode vestimentaire de certains de ces pays pour que la photo ait un caractère authentique d’ami du pays visité.

Chez les austères, tu prendras soin de t’émerveiller de leur modèle de société en oubliant que 80 % des habitants choisissent l’alcoolisme ou le suicide comme échappatoire.

6°) De confier ton aspect physique à des « relookeurs » ou conseillers en image qui vont te faire porte des choses adaptées à ton statut. Tu prendras soin de les écouter et éviteras de leur faire remarquer que les couleurs et la forme de tes nouveaux habits ne modifient rien si ce n’est que tu parais plus emprunté ou le même dans des coloris différents.

7°) D’aller au spectacle ou au restaurant sans prévenir la presse. Tu auras le droit d’aller voir des comiques en riant discrètement. Tu pourras manger, mais oublier la daube provençale pour choisir le la mousse de flétan sur lit de roquette. N’oublie pas ami politicien que les photos de ton attitude ou de l’analyse de ton assiette seront transmises à des psy ou des diététiciens qui en tireront des conclusions sur ton attitude au pouvoir.

8°) Et si tu gagnes, tu n’oublieras pas de confier la totalité des budgets de communication gouvernementaux à ton agence de communication. Là, par contre, tu savais depuis le début que l’engagement "citoyen" des divers coachs qui t’auront mené au pouvoir était un bon investissement.

Dommage, une fois que tu seras élu, que les agence de communication ne sachent pas comment réduire le déficit, faire baisser le chômage endémique, la précarité, l’intégration des jeunes et la création de nouvelles voies économiques.

Tu les utiliseras quand même pour nous expliquer comme disait COLUCHE « Demandez moi ce que vous souhaitez et nous vous expliquerons comment vous en passer »

Et puis un jour, tu seras battu. Ton agence trouvera d’autres profils prometteurs et nous présentera sa nouvelle étoile montante.

La seule chose que tu ne sais pas pour l’instant c’est quand et comment les citoyens vont casser la machine. Je te propose entre deux séances de photographie ou d’interviews de commencer à y penser ....

Crédit photo

Mon île
Gotlieb le site

L’économie sociale fait son show

Beaucoup de gens se demandent pourquoi l’économie sociale se fait si discrète en termes de communication. Certains avancent un zeste de dogmatisme anti capitaliste et d’autres une difficulté à trouver les bons codes de communication.

Alors que le gouvernement de Dominique de VILLEPIN au travers des actions et propos de Jean Louis BORLOO a fait de la lutte contre le chômage sa priorité, il est intéressant de noter que les principales entreprises de l’économie sociale et solidaire ont décidé de tenir un forum de l’emploi les 13 et 14 octobre à Saint Denis.

Ce premier forum pour l’emploi dans l’économie sociale et solidaire veut tout autant faire mieux connaître ses différences avec l’économie de marché classique que rappeler qu’elle a beaucoup de postes à pourvoir dans ses entreprises.

Le forum est organisé par le CJDES, (Centre des jeunes dirigeants de l’économie sociale) et l'AFIJ, (Association pour faciliter l’insertion des jeunes diplômés) avec le soutien de l’ANPE et de la Région Ile de France. Le forum aura lieu les 13 et 14 octobre à "l'Usine" - Plaine Saint Denis

L’organisation d’une manifestation publique de ce type a pour vocation de présenter l’ensemble des métiers du secteur et de créer un véritable « salon de l’emploi »

Coopératives, mutuelles et secteur associatif seront présentes pour présenter : des offres d’emploi issues de toutes les familles de l’économie sociale et solidaire, et pour tous les publics, y seront proposées :

Cadres et responsables de secteur, infirmiers, agents à domicile, auxiliaires de vie sociale, aides soignant, éducateurs, assistants sociaux, ...

Téléconseillers, techniciens d'assurance - Chargés de clientèle, ...

Cette initiative montre que l’emploi et la lutte contre la précarité ou le chômage ne sont pas réservés à des propos d’analystes mais demande une mobilisation de tous les acteurs économiques quel que soit la nature ou le statut juridique choisi.

1er forum national de l'emploi dans l'ESS
“ Donnez du sens à votre travail ! ”

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26 septembre 2006

Quand le marketing joue avec les mots


Dans un contexte de recherche d’équilibre des comptes de la sécurité sociale, les pouvoirs publics modifient largement les habitudes des français en termes de remboursement de soins.

Cette nouvelle gestion du risque santé s’accompagne d’une prise en charge individuelle de plus en plus importante. Si la majorité des entreprises accordent une couverture complémentaire santé à leurs salariés, il est de plus en plus courant de voir des entreprises qui considèrent que c’est à leurs employés de prendre en charge individuellement ce poste.

Ignoré il y a encore quelques années, le sujet a pris un telle ampleur que certains analystes utilisent de plus en plus le terme « d’outil de paix sociale » lorsqu’ils évoquent la qualité de la couverture complémentaire santé proposée par certaines entreprises à leur salariés.

Devenu un des sujets de préoccupation majeurs des français et bien souvent « marronnier » de la presse, la seule question qui se pose est : Avez vous une bonne mutuelle ?

De plus en plus internautes, les français font des recherches pour trouver les offres des sociétés d’assurances et sociétés mutuelles.

Peu imaginatifs ou ayant intégré le mot « mutuelle » comme un vocable générique, ils plébiscitent ce mot dans leurs recherches de complémentaire santé.

Le résultat est le suivant : 95 % des annonceurs (liens commerciaux) sont des comparateurs (vrais ou faux), des sociétés d’assurances (non mutualistes) et des courtiers et agents généraux de compagnies d’assurances. Moins présents dans le domaine du marketing du Web, quelques mutuelles toutefois sont présentes.

Mais au fait, le terme mutuelle est-il un générique comme « frigidaire » ou « formica » ?

Contrairement aux deux mots qui sont des marques commerciales dont le nom a finit par devenir un générique, le mot mutuelle n’est pas déposé. En revanche, les mutuelles sont toutes régies par un code spécifique : Le code de la mutualité.

Les mutuelles fonctionnent grâce à la solidarité et l'entraide de tous. Dans une mutuelle, le risque maladie est mutualisé et les coûts répartis de manière solidaire : chacun paie selon ses moyens et reçoit selon ses besoins.

Les mutuelles ne peuvent réaliser aucun bénéfice, contrairement aux sociétés d'assurances, qui sont des sociétés de capitaux à but commercial.

Les mutuelles se caractérisent également par leur mode de fonctionnement démocratique : elles n'ont pas d'actionnaires à rémunérer et leurs représentants sont élus par des adhérents selon la base du fonctionnement démocratique : "Une personne, une voix".

Les garanties sont définies par l'assemblée générale des adhérents. Pour adhérer à une mutuelle, il n'y a pas de questionnaire de santé. Dès l'adhésion, votre garantie est viagère, c'est-à-dire sans limite de durée, quel que soit votre âge. L'accès à une mutuelle du Code de la Mutualité ne vous sera donc jamais refusé pour des raisons de santé. Source : La Mutualité Française

Sans pour cela faire le procès des sociétés d’assurances ou mettre en doute leur probité, il est étonnant de constater le recours à l’utilisation du vocable « mutuelle » pour attirer l’internaute.

Chacun doit pouvoir choisir selon ses propres critères à savoir : Performances, proximité, qualité de la couverture et de services. « L’astuce » marketing qui consiste à utiliser des mots inscrits dans les esprits est-elle vraiment loyale ?

N’oublions pas que sur le principe, souscrire une complémentaire santé auprès d’une mutuelle, c’est devenir mutualiste. Le philosophe Alain Filkenkraut donne une très pertinente définition de celui-ci : “Le but d’une mutuelle est moins le profit que la solidarité. Que la rentabilité soit au service de la solidarité, c’est là une exception heureuse dans un système économique où l’inverse est la règle. Mais elle ne durera qu’aussi longtemps que les sociétaires y veilleront : à eux de voir s’ils veulent continuer à être autre chose, et plus que des clients et des actionnaires”

Internet est sans conteste le media qui se substituera à tous les autres pour faire des recherches dans le domaine commercial. Doit-on demander plus de rigueur aux régies des moteurs de recherche afin de garantir la qualité de l’information des consommateurs ?

L’exemple que nous ont donné un certain nombre de candidats à la présidentielle en achetant le droit d’utilisation temporaire de noms de partis et candidats adverses auprès de moteurs de recherche ne laisse malheureusement pas augurer une réflexion en profondeur sur le sujet.

Ils ne reste plus à espérer que de consommateurs passifs, les français deviennent « consommacteurs » et rectifient eux mêmes les excès ou impostures.