25 septembre 2009

Déjà 1 an de Siné Hebdo. N'en déplaise à certains ...

Nous sommes de plus en plus nombreux à ne plus accepter la dictature des media pilotés ou orientés par le SIG (service d'information du gouvernement).

Le seul problème c'est que pour lire et partager des idées, il faut trouver un media qui n'appartient pas à un groupe financier ou économique.

Pour ceux qui ont aujourd'hui la cinquantaine (dont le rédac chef de Slovar les Nouvelles) il existait le "poil à gratter " suprême dans nos jeunes années : Charlie Hebdo.

Cavanna, Choron, Reiser, Wolinski, Cabu et tant d'autres résistaient toutes les semaines aux coups de boutoir et interdictions du pouvoir.

Et puis un jour, le journal a changé de mains et est devenu la propriété de Philippe Val, ancien chanteur engagé et collègue de scène de Patrick Font.

Rapidement le ton a changé au point de ne plus reconnaître que le titre du journal. Arrive "l'affaire des caricatures" qui conduit la direction de Charlie Hebdo devant les tribunaux. Lors de cette affaire, Philippe Val se découvre un soutien de choc pour le journal, un ministre de l'intérieur portant le nom de Sarkozy.

Nul ne saura si ce soutien sera lié à la cause du licenciement d'un des piliers de l'aventure de Charlie Hebdo : Bob Siné.

Ce licenciement aurait eu pour cause la publication d'un article sur le mariage du fils du Président et jugé anti sémite par Philipe Val.

Lorsque nous avons appris, il y a plus d'un an, la façon dont Bob Siné avait été viré par l'ancien patron de Charlie Hebdo, nous avions été scandalisé et l'avions fait savoir en publiant sa dernière chronique destinée à être publiée dans Charlie Hebdo mais refusée par la direction : "Je ne partirai que par la force des baïonnettes !"

Extraits

"Il a préféré s’exclure de nos colonnes et je le regrette." C’est dans ces termes que Philippe Val terminait son éditorial dans le dernier Charlie.

Mes avocats sont formels : cela ne signifie aucunement que je sois viré. Il laisse seulement croire que j’ai démissionné, ce qui est absolument faux. Je continuerai donc, jusqu’à la réception d’une lettre officielle de licenciement à envoyer régulièrement ma rubrique !

Je vais, aujourd’hui, vous dire mon intime conviction : Philippe Val ayant tous les pouvoirs à Charlie et régnant en maître absolu sans jamais tenir aucun compte de l’avis de ses collaborateurs, m’en voulait à mort d ‘être le seul résistant depuis la mort de Gébé et d’écrire, dans ce qu’il appelait, avec un certain culot, "SON" journal, des propos souvent diamétralement opposés aux siens. Il caressait, depuis longtemps, l’envie de m’évincer mais craignait de violentes réactions. (A juste titre, car on assiste, depuis une semaine, à un véritable tsunami de protestations indignées).

Il n’osait m’attaquer de front, mais m’asticotait souvent, me demandant lui-même ou par sectateurs interposés, de changer un mot ou de corriger une phrase qui le choquait. L’excuse invoquée, à tous les coups, était la crainte d’un procès. Certains de mes propos pouvaient, d’après lui, être mal interprétés et passer pour homophobes, antiféministes mais, le plus souvent, antisémites.

Je luttais pied à pied mais abandonnais toujours et finissais par trouver une formule moins percutante mais qui le satisfaisait. (Je ricane doucement quand il prétend ne pas avoir lu mon texte car, quand il ne les épluchait pas lui-même, il envoyait au charbon Gérard Biard, Oncle Bernard ou carrément Richard Malka, son avocat (qui est aussi celui de Clearstream !) ... / ... "

Or, quelques mois plus tard, on pouvait lire : "... / ... Le président du Tribunal de Lyon, Fernand Schir, s’est montré très ferme et n’a épargné aucun de ceux qui, sur la place publique, avaient soutenu l’accusation d’incitation à la haine raciale : BHL, Val, Alexandre Adler, Askolovitch, leur rappelant un des arguments de Philippe Val lors du procès des caricatures : « Le crime est dans l’œil de celui qui regarde le dessin ». « Le lectorat de Charlie Hebdo est un public éclairé » a t-il affirmé. « Le caricaturiste n’a fait qu’exercer la liberté d’expression de manière satirique, dans un débat public touchant à la laïcité ... / ... " - Source Siné Hebdo - Télécharger le jugement de la Cour de Lyon

En juillet 2008, nous avions publié : "Philippe VAL ou la deuxième mort de Charlie Hebdo" dans lequel nous écrivions :

" ... / ... La peur n'évite pas le danger M. VAL, et si la peur l'emporte sur tout le reste que penser de votre vue de l'impertinence ?

Impertinence, nous vous le rapellons, sans laquelle le journal que vous dirigez n'aurait jamais existé

J'avais déja du mal ces derniers temps à acheter Charlie en raison de la faible qualité de son contenu. Cette fois-ci lorsque j'aurai cette envie, je me plongerai dans la lecture d'un livre qui m'a été récemment offert et qui montre et parle des années Charlie. Les vraies !!!

Pour finir, j'aimerais pasticher Diane Dufresne et sa "Chanson pour Elvis".

Tu vieillis mal, Charlie
T'aurais p't'êt dû mourir
Comme Marilyn ou Janis
T'avais pas l'droit d'vieillir

Décidément M. VAL, vous êtes un imbécile que j'espère ... malheureux. Rendez-nous Charlie Hebdo et baptisez votre journal VAL Hebdo !!!"

Philippe Val fera une sortie "honorable" en prenant la tête de France Inter

Ce que nous écrivions le 2 avril 2009 : " ... / ... Et puis aujourd'hui au gré de mes surfs dans l'actualité, j'apprend que Nicolas Sarkozy a choisi le patron de Charlie Hebdo pour diriger l'antenne de France Inter. Sa nomination pourrait avoir lieu après l'arrivée de Jean-Luc Hees à la tête de Radio France.

Le Nouvel Obs écrit : "Hees et Val sont de vieux amis et Philippe Val est aussi un ami de Carla Bruni…Dans ce qu’il faut appeler l’"affaire Charlie", Philippe Val a aussi été un défenseur, de facto, du fils et de la belle fille du président de la République. Voila qui peut donc expliquer le choix de Val par l’Elysée ... / ...

L'éditorialiste du Nouvel Obs ajoute : "Si Val est bien confirmé, la gauche sera fort embêtée pour critiquer les choix de l’Elysée en matière de nomination dans l’audiovisuel" Et là, nous ne sommes pas d'accord car cela fait très longtemps que Philippe Val a quitté la gauche active pour se réfugier dans le giron des philosophes amis du Président. Val ne représente plus que lui même et son ambition.

Alors vraiment, pourquoi la gauche aurait le moindre complexe pour le critiquer s'il ne fait pas correctement le travail pour lequel il va être embauché !!!

Choron, avec tout le respect du à ta famille il vaut mieux que tu sois mort plutôt que d'apprendre ça !!!

La rédaction de Slovar souhaite faire passer un message personnel à Philippe Val : "Tu vois camarade le rubicon n'est pas si difficile à passer. Ne reste plus qu' trouver de gentils petits mickeys pour les pages de Charlie Hebdo"

Entre temps, Bob décidait, à 80 piges, de se lancer et de créer son propre journal.

Nous avons été, et nous en sommes fiers, dans les premiers à faire la promo de Siné Hebdo en publiant un article "spécial copinage" chaque semaine dans lequel nous présentions la couverture et le sommaire du numéro en concluant : "Encore un très bon numéro qui mériterait le slogan créé par l'équipe du défunt Hara Kiri : "si vous ne pouvez pas l’acheter, volez-le ! "

Et puis, les semaines ont passé et puis il y a quelques jours, le verdict est tombé : Siné Hebdo vient de souffler sa première bougie !!!

Bob et Catherine Siné nous ont fait parvenir un message que nous vous donnons ci-dessous en intégralité et en profitons pour souhaiter longue vie à leur "bébé" et encore de nombreux anniversaires à venir

Texte de Bob et Catherine Sinet

Siné en rigole encore il n’avait jamais touché un ordinateur de sa vie ! Et pourtant ce sont les bloggeurs et les internautes qui lui ont sauvé la mise alors qu’il était lynché par les médias traditionnels. Ils ont signé les pétitions de soutien, impulsé l’élan de solidarité : Nous comptons toujours sur vous aujourd’hui pour continuer un combat tout azimut pour lutter
contre le consensus mou, la terreur intellectuelle et la pensée unique.

L’aventure Siné Hebdo était improbable. Lancer un nouvel hebdo, en trois semaines, pendant l’été 2008, et en pleine crise de la presse : il fallait être fou ou très en colère ! Nous étions les deux. Le succès fut au-delà de toute attente : 140 000 exemplaires vendus dès le premier numéro, le 10 septembre 2008.

Depuis, c’est 2 millions 700 000 exemplaires vendus, 50 000 mails et courrier des lecteurs, 12 000 dessins reçus dont plus de 2 650 publiés, grâce à une équipe de chroniqueurs, journalistes et dessinateurs enragés. Nous fêtons ce mois-ci le premier anniversaire de Siné Hebdo, via un hors-série de 96 pages, «Un an… et toutes ses dents ! », qui retrace cette incroyable aventure.

Où il est démontré que Siné Hebdo ce n’est pas ce QUE les médias voudraient en faire : un journal de rigolade. Non, c’est AUSSI des enquêtes, des reportages, des rencontres…

Nous vous demandons, aujourd’hui plus que jamais, de parler de Siné Hebdo autour de vous, du hors-série…

Nous n’achetons pas de pub, nous n’en accueillons pas, nous n’avons que nos lecteurs et nos « soutiens » pour garantir notre indépendance et pérenniser l’aventure !

Merci à vous tous,

Bob et Catherine Sinet

C'est avec plaisir que nous publions ce nouveau "copinage"

Au fait, même s'il reconnaît que les nouvelles technologies ne sont pas son fort, Bob Siné a accepté de se mettre à la vidéo en ligne. Vous pourrez découvrir ci-dessous celle qui porte le nom de : "Un an et toutes ses dents : "L’incroyable aventure de Siné hebdo"



Vidéo ENORME dont nous demandons immédiatement, à la ministre de la santé, le remboursement par la sécurité sociale !

Pour les fans de l'expérience Siné Hebdo, nous vous informons qu'un film est en chantier. Ce film dont nous vous donnons ci-dessous le descriptif a besoin de producteurs.

Réalisateur: Stéphane Mercurio
Avec: Guy Bedos, Gérard Depardieu, Sid Amed Ghozali, Benoît Delépine, Gustave Kervern, Catherine Sinet et l'équipe de Siné-hebdo
Format: cinema
Genre: documentaire
Epoque: contemporaine
Durée: environ 90'
Langues: français

Budget du film: 444 896€
Producteur: Iskra
Distributeur: Iskra
Bande annonce du film

Si vous voulez soutenir ce projet, vous pouvez devenir co producteurs du film en vous rendant sur le site de touscoprod.com et en investissant quelques € de votre poche.

Après ce "geste pour la planète", n'oubliez pas (même si vous ne fumez pas) de filer chez votre buraliste vous acheter le cigare que tout magnat du cinéma se doit de posséder.

Bonne route à cette nouvelle expérience et longue vie à l'impertinence et au refus du politiquement correct !

Sources et crédit images
Siné Hebdo

24 septembre 2009

Mais à quoi pense Nicolas Sarkozy en se rasant depuis 6 mai 2007 ?

Etonnant hier soir de voir, avec quelle pudeur, notre Président s'est refusé à envisager l'idée qu'il pourrait être candidat à sa succession en 2012.

Tout ça à cause d'une question de David Pujadas qui lui demandait si il pensait "en se rasant le matin"

Nicolas Sarkozy : "J'avais été très sincère quand, avant 2007, j'avais dit que j'y pensais en me rasant. Là, je vous dit vraiment avec la même sincérité: non, je n'y pense pas"

"J'ai tellement de charges sur mes épaules, il y a tellement de défis à relever, j'ai tellement d'engagements à assurer, il y a tellement de souffrances qui sont sorties de la crise. J'ai deux ans et demi devant moi de travail harassant" assurant avoir "toujours été sincère dans (s)a vie politique".

"Je pense que dans les situations de crise notamment, une démocratie moderne ne peut fonctionner qu'avec un président qui parle vraiment, qui dit ce qu'il pense. J'avais dit que rêvais d'être président de la République. Je vous dis vraiment: le rêve, l'étude de mon hypothétique réélection n'est vraiment pas dans ma tête" - Source Nouvel Obs

Quelle abnégation ! Faire ainsi don de sa personne à la nation, sans avoir la moindre envie de terminer les chantiers en cours et mettre fin aux déficits les déficits abyssaux ... On en pleurerait d'émotion si, néanmoins, comme le disait Coluche : "c'est avec vos sous"

On ne se méfie pourtant jamais assez et nous ne saurions trop conseiller au Président de surveiller les gens qui ont réservé les les noms de domaine suivant (Source Gandi)

sarkozy2012.com - sarkozy2012.net - sarkozy2012.org - sarkozy2012.info - sarkozy2012.fr

Ces réservation ont été faites par l'agence TNT domiciliée au Puy en Velay et qui a réalisé, entre autre, le portail des services en Haute Loire.

Doit-on voir le moindre rapprochement entre ces achats de précaution et le fait que le député maire du Puy en Velay se nomme : Laurent WAUQUIEZ, Secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi, auprès de la ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi ?

Nous signalons à l'agence qu'elle a quand même laissé filer sarkozy.org qui est devenu un site contre la candidature supposée du Président et n'a pas été réactive sur sarkozy2012.biz qui est disponible pour une poignée d'€.

Il faut dire que posséder un .biz alors que le président est en train de "réformer le capitalisme" au G20 ...

C'est sans doute, également par pure admiration que Claude Guéant le "vice premier ministre" a lancé : "Il n'a sans doute pas arrêté sa décision", a déclaré ce très proche collaborateur du chef de l'Etat, interrogé par TF1 dans le cadre des émissions sur le 14 Juillet. "Mais si vous voulez mon sentiment, personnellement, je souhaite très vivement qu'il se représente" - Source France Soir

Mais en fin de compte, notre Président si sensible aux souffrances n'a t-il en tête que la sortie, à la fin de ce mois du film : Le petit Nicolas (Site officiel du film)

Car à regarder de plus près le Synopsis, on peut y trouver des choses toutes aussi étonnantes que sa dernière déclaration :

"Nicolas mène une existence paisible. Il a des parents qui l'aiment, une bande de chouettes copains avec lesquels il s'amuse bien, et il n'a pas du tout envie que cela change ... " Source Allo Ciné

Devant la ressemblance troublante entre la vie de notre Président et ces premiers éléments du film, toujours à l'affut d'une exclu, les limiers de Slovar avec l'aide de notre talentueux ami : Le Sniper, se sont procurés une affiche que le SIG pourrait bien, placarder sur les murs de France, afin d'améliorer l'image et les sondages du Président.

Et, surtout, donner aux français l'envie de demander à Nicolas Sarkozy d'être à nouveau candidat en 2012, malgré les charges, les défis et les engagements à assurer ...

Cliquer sur l'image pour l'agrandir

C'est vrai qu'une équipe comme celle là, ça donne envie d'en prendre jusqu'à 2017 ...

Crédit montage
Le Sniper




23 septembre 2009

Qui a vraiment envie de faire disparaître les paradis fiscaux ? Vous peut être ?


Souvenez-vous, c'était il y a peu : Les chefs d'état et de gouvernement n'avaient pas de mots assez forts pour condamner les paradis fiscaux, dont ils connaissaient au demeurant la localisation depuis bien longtemps ...

Nicolas Sarkozy, lors de la réunion sur la crise économique, écologique et financière, la construction européenne, la gouvernance mondiale, le dossier israélo-palestinien, la question du nucléaire iranien, le terrorisme international et l'Afghanistan et sur les relations franco-africaines, à Paris le 26 août 2009, était catégorique :

" .../ ... De premiers progrès, impensables il y a un an, ont été obtenus, notamment sur les paradis fiscaux, appelés « places non coopératives », puisque le mot même « paradis fiscal » était interdit dans les cercles diplomatiques internationaux. A Washington, la France avait été absolument la seule à se battre sur ce sujet ; à Londres, avec le soutien de la Chancelière MERKEL nous avons arraché la publication d'une liste ; depuis, les avancées sont spectaculaires, c'est la fin du secret bancaire ... / ... "

Il ajoutait tout aussi formel : " ... / ... La France appliquera sans attendre les règles les plus strictes qui existent sur le domaine international en matière de bonus, sans attendre que les autres les appliquent. Le rôle de la France, c'est d'être en initiative et pas de subir. C'est trop facile, alors que tant de gens souffrent, de dire " on attend que les autres bougent pour bouger" .../ ... " - Source Vie Publique

Défense de rire dans la salle !!!

Moins d'un mois plus tard, le ton s'est radoucit et Christine Lagarde aborde certains de ces sujets avec une prudence quasi maladive.

"... / ... La question des paradis fiscaux constituera le second "défi" du G20. "Est-ce qu'on va se mettre d'accord (...) sur des sanctions qui seront prises (...) à l'égard de ces paradis fiscaux eux-mêmes ou à l'égard des acteurs économiques qui continuent de travailler avec eux ? ... / ..." a déclaré hier Christine Lagarde. - Source AFP/Google

Et oui, on es bien embêté en haut lieu lorsque le sujet est évoqué. Car, son collègue Eric Woerth a beau brandir des accords avec certains pays européens, on sent bien que la mise à mort des lieux d'évasion fiscale est remise ... aux calendes grecques.

La lecture de certaines déclarations ou attitudes parlent d'elles mêmes

Monaco : "Venez investir à Monaco, nous serons bientôt sur la liste blanche des paradis fiscaux." S'adressant aux investisseurs potentiels en principauté, Franck Biancheri, conseiller du gouvernement monégasque pour les relations extérieures et les affaires économiques et financières internationales, a profité d'une conférence de presse solennelle, vendredi 18 septembre, pour promouvoir, avec des accents propres à une campagne de communication, "la nouvelle image plus positive de Monaco en matière de coopération fiscale" ... / ...

Le conseiller monégasque s'est efforcé de rassurer les investisseurs. Il a affirmé que ces accords prévoient l'échange de renseignements fiscaux "au cas par cas et sur des demandes fondées (...). Nous prendrons bien garde à la protection des données, la protection nominative des personnes et de la sphère privée". - Source Le Monde

Andorre : " Cet accord a été signé par Andorre dans le cadre de sa politique visant à sortir de la liste internationale des paradis fiscaux de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), conformément aux souhaits exprimés par le président Nicolas Sarkozy en février. "Ce n'est pas un échange automatique de données, c'est un échange entre administrations fiscales sur la base de dossiers précis, qui va dans les deux sens", a déclaré Eric Woerth lors d'une conférence de presse après la cérémonie.

Le chef du gouvernement andorran a pour sa part confirmé la volonté d'Andorre de poursuivre sur la voie d'une meilleure transparence bancaire et fiscale. "D'ici le sommet de Pittsburgh, Andorre n'aura pas les 12 accords (nécessaires pour sortir de la "liste grise" de l'OCDE) mais aura démontré qu'en quelques jours elle est arrivée à 5 signatures", a souligné Jaume Bartumeu le chef du gouvernement andorran. - Source AFP/Google

Liechteinstein : " ... / ... A ce jour, la petite principauté alpine a signé sept accords d'échange d'information ou de double imposition avec la France, l'Andorre, Monaco, l'Allemagne, le Luxembourg, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Elle a également paraphé trois autres accords, avec les îles St-Vincent et Grenadines, Saint-Marin et l'Irlande

L'objectif du Liechtenstein est de conclure d'ici à l'automne les 12 accords conformes aux critères de l'OCDE qui lui permettront de quitter la "liste grise". - Source Romandie

Grande Bretagne et Etats Unis : " ... / ... L’obligation de divulguer le bénéficiaire final d’une entité interposée n’est pas incluse. Les structures/sociétés écrans (au Delaware ou à la City) permettant de conserver l’anonymat ne sont également pas visées ... / ... " - Source Terra Nova

Et enfin, la Chine. Nous vous donnons lecture ci-dessous d'extraits d'un article plublié par le journal le Temps

"Les listes n’engagent que ceux dont les noms sont expressément cités ». Lâchée dans un sourire par un financier de Hong-Kong rencontré récemment, cette boutade en dit long sur les intentions du territoire en matière de coopération fiscale, malgré les pressions déployées par le G20. Petit rappel: le 2 avril à Londres, plusieurs pays dont la France exigent que l’OCDE publie une liste des « juridictions non coopératives ». Liste « noire » disent les uns. « Liste grise » disent les autres pour faire passer la pilule aux pays européens - dont la Suisse - furieux de se retrouver cités nommément alors que les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE s’étaient engagés fin mars à ne pas en arriver là. Mais qu’importe. La liste de l’OCDE est au final publiée. Avec de jolies contorsions de plume...

La plus belle, d’où la réflexion de mon interlocuteur de Hong-Kong, concerne l’ancienne colonie britannique et sa voisine Macao, le Las Vegas Asiatique. Ces deux territoires, bien que répondant tout à fait aux critères des « juridictions non coopératives » selon l’OCDE....ne sont pas mentionnés aux cotés de la Suisse, du Luxembourg, d’Andorre ou de Singapour. Motif: ils appartiennent à la Chine, placée elle dans la liste « blanche » des Etats fiscalement irréprochables. Seule une note de bas de page, en caractères très fins, rappellent qu’ils doivent eux aussi mettre de l’ordre dans leurs conventions fiscales. Une vraie pirouette diplomatique.

... / ... Nicolas Sarkozy, interrogé par Le Temps, à l’issue du sommet informel des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE le 17 septembre, a éludé. Pour lui « l’affaire est actée et seul compte le critère des douze conventions fiscales modèle OCDE ».

Le président français a ensuite lancé l’idée d’interdire, s’il le fallait, aux établissement financiers de l’hexagone l’accès aux paradis fiscaux. Mais de réflexion sur les moyens d’assurer le suivi du G20, point. Car cela aurait conduit à reconnaître une réalité: plantés au coeur de l’UE et interdépendants de leurs voisins européens, la Suisse, comme le Luxembourg ou le Liechtenstein, ont de fait les pieds et poings liés, à des degrés divers selon leur taille, leur intégration ou non à l’UE ou leur système politique. Alors qu’à l’autre bout du monde, protégés de plus par l’opacité du système administratif chinois, Hong Kong et Macao peuvent dormir assez tranquilles. A une dizaine de milliers de kilomètres de l’Europe il est vrai. C’est à dire, à un clic de distance pour transférer des capitaux .... - Source Le Temps

Devant un tel enthousiasme de nos dirigeants, il est peut être temps de leur faire savoir que les citoyens ne sont pas dupes. Car en fin de compte, on pourrait toujours arguer aux-dits citoyens que leur silence équivaut à l'adage "qui ne dit mot consent"

A ce titre, nous avons découvert et portons à votre attention sur une pétition qui porte le nom de "Stop paradis fiscaux"

Qui sont les "porteurs" de cette pétition ?

la CFDT, la CGT, Solidaires, le SNUI (1), le Comité catholique contre la faim, Oxfam France, Agir Ici, Attac et la Plateforme paradis fiscaux et judiciaires viennent de lancer un site Internet d’un nouveau genre. Intitulé « Stop paradis fiscaux » il fournit une mine d’informations sur le sujet. Surtout, il renouvelle complètement l’art de la pétition. Il permet de signer le texte en un clic, de suivre en temps réels le nombre de personnes qui l’ont signées, et surtout de les situer géographiquement sur une carte et même de savoir s’ils sont militants syndicaux, élus, chefs d’entreprise ou simples citoyens. Une mine d’infos pour créer des réseaux locaux et prolonger la pétition par d’autres actions. D’autant qu’il est très simple d’entrer en contact avec les autres signataires.

Le site permet aussi en quelques clics de faire connaître la pétition à tous ses amis sur Facebook, à tous ses contacts Twitter, à toute sa liste de diffusion (pour peu que l’on utilise Gmail, Yahoo ou MSN). Sans oublier bien sûr le petit logo « Stop paradis fiscaux » , qui l’on peut très simplement faire apparaître sur son site ou son blog.

Que dit cette pétition ?

Les paradis fiscaux font des ravages. Ils ont amplifié la crise qui a jeté des millions de personnes dans le chômage et la précarité à travers le monde. Comment aujourd’hui accorder la moindre confiance aux banques si on ne connaît pas le montant de leurs capitaux dissimulés dans ces trous noirs de la finance mondiale ?

Les paradis fiscaux plombent le budget des États. Des grandes entreprises et des individus fortunés échappent aux impôts en y cachant leur argent, tandis que les autres payent à leur place. En France, la fraude fiscale coûterait 3 fois le déficit de la Sécurité sociale. Les paradis fiscaux y prennent une large part. Les pays du Sud, eux, voient s’envoler dans les paradis fiscaux près de 800 milliards d’euros par an !

Les paradis fiscaux servent également de base-arrière pour blanchir l’argent des trafiquants, dictateurs et autres caisses noires de certaines entreprises. En protégeant les hors-la-loi et leurs secrets, ils menacent en permanence la paix et la démocratie dans le monde.

Les dirigeants du G20 ont appelé, en avril 2009, à une action mondiale contre les paradis fiscaux. C’est une bonne nouvelle. Mais ce premier pas n’est pas à la hauteur du scandale. À quoi bon dresser, par exemple, une liste des paradis fiscaux si c’est pour la vider, aussitôt, de son contenu ?

Sans la présence des banques et des multinationales des pays du G20, les paradis fiscaux n’existeraient plus : 100% des entreprises et des banques françaises du CAC 40 y ont des filiales. C’est sur celles-ci que la France et la communauté internationale doivent agir !

Qui que l'on soit – citoyen, consommateur, militant syndical, élu local ou dirigeant d'entreprise, demandons davantage de transparence aux utilisateurs des paradis fiscaux.

Ensemble, exigeons la disparition des paradis fiscaux !

Une campagne à l'initiative des organisations syndicales CFDT, CGT, Snui, Solidaires et des ONG Attac, CCFD Terre Solidaire, Oxfam France-Agir Ici et de la Plate forme paradis fiscaux et judiciaires.

Adresse de la pétition
Signer la pétition

Même si certains diront que ce genre d'action est très limitée et ne changera pas grand chose, nous leur rappellerons qu'elle est toujours plus efficace que le : "Qui ne dit mot consent" ...


Les rédacteurs de Slovar sont signataires de cette pétition

Crédit et copyright dessin
Petillon pour le Canard Enchaîné




22 septembre 2009

Patrick Devedjian et Christian Estrosi : "C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule"

Qu'est ce qu'il ne faut pas faire pour sauver l'industrie de la publicité et de la communication et ... les ministres en quête de bonnes nouvelles !

Ainsi : le gouvernement a lancé lundi une grande campagne de promotion du plan de relance de l'économie française présentant les différents chantiers lancés depuis sa mise en oeuvre, a annoncé le ministre chargé du plan, Patrick Devedjian.

En clair on va faire la promotion des "bonnes idées" à venir qui sont suspendues ... au grand emprunt. Ou comme l'écrit l'express "la relance de la relance" ...

Vidéo issue du site du Ministère de la relance
" Déclinée par départements sous le slogan "la relance est en marche", la campagne expose par voie d'affichage et dans la presse les détails de certains des 700 projets déjà lancés sur le millier prévu par le gouvernement. Son coût est de ... 1,3 million d'euros, a affirmé le directeur du Service d'information du gouvernement (SIG), Thierry Saussez" - Source AFP/Google

Comment, 1,3 millions pour nous expliquer la "brillante" réussite passée et à venir du ministre Devedjian ?

Et oui : "Une campagne déclinée dans 84 départements, sur 9 000 panneaux, et dans la presse quotidienne régionale (200 parutions prévues): voilà comment, à partir du 21 septembre, Patrick Devedjian, ministre de la Relance, compte sensibiliser les Français aux travaux initiés par son ministère pour soutenir l'économie face à la crise. Grâce à un site Internet, chacun pourra connaître les programmes proches de son domicile... / ... " - Source L'Express

Néanmoins, cet "enfumage" ne pourra pourtant pas cacher l'essentiel. Car, que ce soit au ministère de la relance ou celui de l'industrie, où, on se flatte d'avoir "sauvé" 60 emplois, alors que la réalité est la suivante : "Selon cet accord, HIG doit reprendre immédiatement 15 à 20 salariés, puis progressivement arriver à 60 à 70 personnes. "Je veux une montée en puissance de 200 à 300 dans les trois ans qui viennent", a déclaré Christian Estrosi" - Source Nouvel Obs

On sait parfaitement que la catastrophe est imminente et que n'importe quelle entreprise peut "rouler dans la farine" n'importe quel élu, ministre ou même Président de la République !

Car, lorsqu'on prend connaissance de l'actualité boursière, on peut lire :

Molex : L'action du spécialiste de la connectique automobile gagnait 4,57% à 21,31 dollars sur le Nasdaq vers 14h35 GMT.

Molex précise dans un communiqué que l'accord conclu récemment sur la fermeture de son usine française de Villemur-sur-Tarn lui permettra de comptabiliser plus rapidement certains coûts de restructuration. ... / ... Pour le premier trimestre de son exercice fiscal, Molex prévoit un bénéfice par action de 12 à 16 cents hors éléments exceptionnels, alors qu'il ne tablait jusqu'à présent que sur quatre à dix cents. Son chiffre d'affaires trimestriel devrait se situer entre 650 et 665 millions de dollars, contre 590 à 630 millions prévus auparavant. - Source Reuters/Yahoo

Donc, toutes nos félicitations à Christian Estrosi !!!

Toutefois, n'accablons pas celui que le canard enchaîné appelle le "motodidacte" et grand libéral économique devant l'éternel, puisqu'une récente affaire vient le toucher au plus profond de ses convictions de ministre et d'élu local.

Comme tout le monde le sait, les élus de l'UMP n'ont jamais rien trouvé à dire lorsque les sociétés françaises d'électronique ou d'informatique ont délesté leurs effectifs français pour mieux s'épanouir en Afrique du Nord, Chine et surtout en Inde. Il fallait s'adapter nous disaient-ils !

En effet : "En 2008, les prestations de services informatiques en France réalisées en « offshore » (Espagne, Afrique du Nord, Europe de l'Est, Amérique du Sud, Canada, Asie-Pacifique) ont représenté, selon le cabinet Pierre Audouin Consultants (PAC), un volume d'affaires de 1,2 milliard d'euros, soit 5 % du marché des services informatiques.

Le cabinet estime que « durant les dernières années, le modèle indien sur la France s'est illustré par des investissements importants de sociétés françaises en Inde », citant Capgemini, Steria et Atos Origin, et « la présence de plus en plus significative des acteur indiens » comme Wipro, Tata Consultancy Services (TCS), Infosys, et HCL. - Source Zdnet

Or, Christian Estrosi ne semble plus être d'accord avec cette théorie de l'adaptabilité, surtout lorsqu'elle s'applique à son fief des Alpes Maritimes

"Le ministre de l'Industrie a convoqué cette semaine la direction européenne de Wipro. Christian Estrosi se dit indigné que 5 millions d'euros d'aide publique aient été perçus par la SSII indienne le 8 juin, soit trois jours avant l'annonce du risque de fermeture de Wipro NewLogic en France. .. / ... En juin 2009, le groupe (5 milliards de dollars de chiffres d'affaires en 2008 et un bénéfice de 678 millions) a annoncé son intention de fermer début octobre le site. Une douche froide pour les salariés, qui ne s'y attendaient pas, d'autant que Wipro venait de toucher, dans le cadre du plan de relance, les 5 millions d'euros de crédit impôt recherche.

Et oui, "pas de ça lisette" puisque, déjà :

"Au printemps 2009, Texas Instruments a confirmé la suppression de plus de 300 emplois à Villeneuve-Loubet. Hewlett-Packard et Alcatel-Lucent prévoient aussi des plans sociaux. HP devrait supprimer 134 postes à Sophia-Antipolis dans les services de la R&D. Chez Alcatel-Lucent, l'avenir du site sophipolitain (32 per­­son­nes) est compromis avec le transfert, craignent les salariés, de l'activité en Inde"

Et que : "Selon l'observatoire économique consulaire Sirius, le secteur des TIC sur la Côte d'Azur (1.260 établissements, 20.390 emplois et un chiffre d'affaires de 4,2 milliards d'euros) a enregistré au premier semestre 2009 une baisse de 11 % de son chiffre d'affaires (- 13 % à l'export) et les perspectives sont mauvaises ... / ... Egalement maire de Nice, Christian Estrosi entend créer un « comité stratégique » afin de préserver les emplois de ce site installé à Sophia-Antipolis. Spécialisé dans le domaine du sans-fil (Wi-Fi, Bluetooth…), Wipro NewLogic conçoit des circuits intégrés.- Source AFP/Yahoo

Et pourtant, comme on pouvait le lire en Avril 2008 : "Azim Premji (Wipro)compte sur « Nicolas Sarkozy pour mener les réformes ». Sur ses sites de la Défense, Sophia Antipolis et Clermont-Ferrand, Wipro emploie déjà quelque 169 salariés dont une majorité d'autochtones "

Alors que dans le même temps, Jean-François Rambicur, président de la commission économie-marchés de Syntec informatique s'extasiait sur l'inverse : "... / ... L'offshore a doublé entre 2005 et 2007, il est passé de 2 à 4 % du marché français et pourrait atteindre entre 8 et 10 % à horizon 2010-2012 ... / ... " - Source 01informatique

Alors, de quoi Christian Estrosi peut-il s'étonner ?

En effet, doit-on penser que comme beaucoup de français, il n'avait pas lu le programme de l'UMP pour les présidentielles de 2007, en ce qui concernait le chapitre "Emploi informatique - offshore" : " La question n'est pas spécifique au secteur informatique, les réponses font partie du socle du programme de l'UMP. Il n'y a pas de solution miracle, il faut créer des conditions qui facilitent le travail en France, en favorisant les initiatives individuelles et les micro-projets et en rendant le marché du travail moins rigide" - Source Monde Informatique

Ou pris connaissance des idées et propositions du Club89, (dont Jacques Toubon est le président) qui indiquait dans sa "Contribution au programme législatif de l'UMP"

" ... / ... La mondialisation n’est pas une idéologie anglo-saxonne comme essaient de le faire croire une partie de la gauche et les altermondialistes. C’est un état de fait résultant des progrès technologiques qui au cours des 50 dernières années ont modifié les échelles d’espace et de temps ... / ... Au lieu de chercher à ériger des lignes Maginot illusoires, posons-nous les bonnes questions : pourquoi la France actuelle recule en Europe : PIB, chômage, dette ? ... / ... " - Source Club89

Seulement, lorsqu'on est dans l'incapacité de gérer ses contradictions et obligé de "jouer au pompier" avant les prochaines élections régionales, il ne reste plus qu'à mettre en application la célèbre phrase de Michel Audiard : "C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule" ...


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"C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule" film français de 1974 réalisé par Jacques Besnard




21 septembre 2009

L'île de la Réunion se résume t-elle à Johnny Halliday et la grippe A/H1N1 ?

C'est Zinfo974 qui nous l'apprend : "Une rumeur qui circule avec de plus en plus d'insistance laisse entendre que le Président de la République a prévu un déplacement dans l'île début novembre. Aucune confirmation officielle pour le moment mais, à moins qu'un évènement imprévu ne change son emploi du temps, il apparait de plus en plus évident qu'un déplacement présidentiel est programmé à cette date"

Un lecteur apporte ce commentaire : "Moins froussard que Johnny le ptit Nicolas... " Un autre se permet ce trait d'humour : "passe-partout et mimi mathy seront ils du voyage pour la haie d'honneur devant les cameras ? " et un autre pose ce que nous qualifions de bonnes questions :

"1) N'y aura t il que des soutiens ou encartés ump pour l'accueillir ? 2) Devra t on sélectionner des personnes de petite taille pour ne pas lui faire de l'ombre..(quoi que de l'ombre, en novembre, c'est parfois salutaire pour éviter les marques du soleil ... des fois qu'un malaise vagal ....) 3) faudra t il dépenser ce qui avait été nécessaire (d'ailleurs...qui a payé la note à l'époque ??) lors de sa dernière visite, pour aménager à ses besoins la chambre de la préfecture où il dormira ... ?"

Et pourtant, lorsqu'on évoque l'île de la Réunion ces derniers temps, dans les media, de la métropole, il ne semble exister que deux sujets : L'annulation du concert de Johnny Halliday et la grippe A/H1N1.

Il faut dire que l'un va avec l'autre. En effet, on pouvait lire dans la presse people que : "Le 20 septembre prochain, Johnny Hallyday devait donner un concert à Saint-Denis-de-la-Réunion. Ses fans ne le verront finalement pas sur scène, puisqu'il a dû annuler son show en raison de la pandémie de grippe A/H1N1 qui touche l’île. "Au regard des informations et des recommandations formulées par les pouvoirs publics français et les autorités sanitaires internationales, la production a dû se résoudre à faire le choix de ne pas exposer l’ensemble de l’équipe artistique et technique aux risques liés à la grippe A/H1N1", a annoncé dans un communiqué le producteur du chanteur, Jean-Claude Camus ... / ... " - Source News de Stars

Même si une dizaine de milliers de fans sont en colère, il est toutefois assez incroyable de réduire l'actualité et la vie de ce département français à ces deux seuls faits ! En effet, au delà des images "cartes postales" on en vient à se demander s'il ne faut pas que les habitants utilisent les méthodes de ceux de la Guadeloupe pour qu'on veuille bien nous informer correctement.

Car, il s'en passe des choses localement :

- États généraux de l’Outre-mer
- Les prix : 55% plus cher à La Réunion qu'en métropole
- Politique de l'éducation nationale
- Conflits sociaux

Et dans les media de la métropole : Johnny Halliday et la grippe A/H1N1

Nous avons décidé de demander à Geoffroy Géraud et à Manuel Marchal, journalistes à "Témoignages" - Quotidien fondé en 1944 par Raymond Vergès - de nous donner leur sentiment et d'apporter des réponses quant au quasi blocus de l'information en provenance de l'île de la Réunion.


Slovar les Nouvelles
: Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Manuel : "La défense des sans-défense" : c’est le but que s’était assigné le fondateur du journal, le Dr Raymond Vergès, qui fut l’initiateur, avec le syndicaliste de Lépervenche, du communisme réunionnais. Témoignages a longtemps été l’organe central du Parti communiste réunionnais (PCR), qui a mené la lutte populaire dans la quasi-clandestinité au cours des années 1960 et 1970. Notre journal était une brèche ouverte dans le mur d’information caporalisée d’alors. Aujourd’hui, les choses ont changé dans la forme, mais fondamentalement, l’uniformité demeure.

Geoffroy : La pensée unique domine les média, qui se concentrent sur les faits insignifiants, les variétés que vous évoquiez et les faits divers, qui selon la formule de Bourdieu, font diversion des problèmes véritables. De nombreux journaux sont morts ; il ne reste plus que trois quotidiens, dont "Témoignages".

Nous demeurons intimement liés au PCR, à son projet de développement de notre société. Nous essayons d’informer au mieux les Réunionnais des bouleversements imminents que la crise, la mondialisation et le réchauffement climatique vont apporter à leur quotidien déjà difficile : nous tentons de porter la voix du peuple réunionnais.

Slovar les Nouvelles : Geoffroy, Manuel à votre avis pourquoi les media de la métropole sont quasi muets sur la Réunion ?

Manuel : Il y a une longue histoire de méconnaissance de l’Hexagone – je n’emploie pas pour ma part le terme de « Métropole » envers La Réunion. Il faudrait faire une histoire sociale et culturelle de la représentation qu’ont des Réunionnais les Français d’Europe … Peut-être comprendrions-nous comment se sont imposées les images qui perdurent de notre pays. Force est de constater que certains thèmes prédominent dans ce que l’on donne à voir de nous : sorcellerie, ruralité

Geoffroy : Je me souviens d’un téléfilm, -j’en ai oublié le nom- tourné à La Réunion, qui ressassait tous ces clichés. Ce sens commun est aussi partagé par les médias : pour eux, ici, il ne se passe rien que d’exotique : sectes religieuses, épidémies…Il faut dire, à la décharge de ces derniers, que ce schème est semble-t-il partagé au plus haut niveau : le Conseil d’Etat vient d’annuler une élection cantonale à La Réunion, en considérant que les électeurs avaient été influencés par une rumeur de sorcellerie. C’est une véritable insulte à la population.

Slovar les Nouvelles : On parle peu ou pas de la situation économique et sociale de l'île, quel est-elle ?

Geoffroy : Sur le plan économique, le système actuel arrive à son degré dernier d’ essoufflement. Il y a 52% de la population au-dessous du seuil de pauvreté, plus de 100.000 illetrés, un chômage qui atteint 30% Nous avons connu un retour inattendu de la violence institutionnelle et de la répression. Nous avons subi trois années durant un Préfet tel que nous ne pensions plus possible qu’il en existât de semblables. On a vu des mouvements de camionneurs aux slogans ouvertement fascisants assiéger le Conseil régional – institution élue- avec l’assentiment tacite du représentant de l’Etat. Il y avait alors ici comme un parfum de Chili.

Le même Préfet n’a pas témoigné la même compréhension envers les grands mouvements sociaux qui ont suivi ceux des Antilles : les lacrymogènes ont volé bas, et les coups de matraque tombaient dru. Il y a quelques jours, le même Préfet a « dégagé » sans ménagement une occupation des axes routiers, se comparant sur les ondes d’une radio locales à un « général en campagne ».


Manuel : On croit rêver. Dans le même temps, certains élus communistes font l’objet, à l’approche des élections, d’un véritable harcèlement judiciaire. Là encore, il y a un retour à un niveau de tension qui n’avait pas été atteint depuis bien longtemps. Il faut dire que le vote communiste a progressé ces dernières années : de grandes communes ont été conquises ; la Région est dirigée par Paul Vergès, fondateur du PCR ; le PCR est le plus grand parti de l’île, en terme d’effectifs militants et de résultats électoraux, comme vient encore de le démontrer le scrutin européen. Le PCR est promoteur et initiateur des grands projets de développement dont parlait Manuel, et menace ainsi ceux qui ont intérêt à ce que demeure le sous-développement…et les privilèges qui y sont liés, vestiges de la colonisation.

Slovar les Nouvelles : Les récents évènements aux Antilles ont montré que les populations n'étaient pas hostiles à une forme d'autonomie. Qu'en est-il pour La Réunion ?

Manuel : l’Autonomie a été le mot d’ordre du PCR et la lutte de « Témoignages » entre 1958 et 1981. Mais ce débat a été perverti par la propagande « départementaliste », qui claironnait que de manière occulte, le but du PCR était l’indépendance. Aujourd’hui, ces mots n’ont plus grand sens : il nous faut ouvrir le débat sur la responsabilité réunionnaise, et développer nos compétences, afin de valoriser au maximum nos atouts, dans le cadre de la République décentralisée et de l’Union européenne. Ces choses font d’ailleurs l’objet d’un consensus de plus en plus large, comme le montre l’adoption par le Conseil Général et la région, à l’unanimité, d’un document commun au terme des etats-généraux.

Slovar les Nouvelles : Que souhaitez-vous ajouter ?

Geoffroy : l’un des grands combats que nous menons est d’ordre mémoriel et culturel. Notre société est connue pour être l’une des plus métissée au monde. Néanmoins, des discriminations subsistent envers les descendants d’esclaves. Pour briser le cycle de reproduction séculaire de la violence sociale issue de l’esclavage, mais aussi de l’engagisme et de l’exploitation coloniale, un grand projet a été conçu : il s’agit de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise (MCUR), qui en plus d’une forme muséale, constitue un dispositif mémoriel unique en son genre.

Ce projet a été parrainé, entre autres, par des personnalités d’horizons aussi différents que Jacques Derrida, Aimé Césaire, ou Raymond Barre. Il a été entériné au plus haut niveau ; pourtant, la perspective de sa réalisation a déclenché une véritable réaction, au caractère ultraviolent. Tout ce qui reste de colonialisme, de racisme, de misogynie dans notre société, toutes ces choses refoulées par le processus de décolonisation sont brutalement redevenues visibles et dicibles.


La critique du projet va du racisme et du révisionnisme décomplexé à une forme plus poujadiste « on ne va pas dépenser nos impôts pour cela etc »… derrière laquelle il n’est pas difficile de déceler la peur, voire la haine de l’homme noir, et plus généralement, envers les classes populaires réunionnaises.

Si les lecteurs souhaitent vous joindre comment peuvent-ils le faire ?

Manuel : Ils peuvent lire le journal mis en ligne gratuitement à l’adresse www.temoignages.re, et faire connaître les articles au maximum de monde… C’est ce que nous souhaitons : " aller, comme l’écrit Paul Vergès, d’une île au monde"

Merci Geoffroy, merci Manuel.

Crédit photo
Témoignage - Nout Zournal OnZeWéb