28 janvier 2011

Molex : Voyage en 90' au coeur des ravages des patrons voyous

Le Premier ministre est formel : En 2011, le chômage va reculer ! Ce qui devrait faire rigoler, s'ils en ont encore le coeur : "les Molex". Si le gouvernement les a oublié, ce n'est pas le cas d'Arte qui diffuse ce soir un film sur leur combat !

La dernière visite, d'une entreprise par François Fillon aura été pour Microssoft, à Issy les Moulineaux. Le même jour, il faisait une déclaration sur l'état de l'emploi en France : " (...) Nous avons enregistré des chiffres du chômage pour le mois de décembre qui sont mauvais (...) on est maintenant sur la reprise, a poursuivi M. Fillon. "On va se battre (...) Je suis convaincu qu'en 2011 on va faire reculer le chômage" grâce à la croissance et "aux mesures prises" par le gouvernement (...) " - AFP/Google

Il est dommage qu'il n'ait pas préféré faire cette déclaration à Villemur-sur-Tarn, cette petite commune où se situait l'entreprise Molex, dont les salariés sont tous restés "sur le carreau". Après tout, le courage c'est inné. Et il faut dire qu'il y en a fort peu dans ce gouvernement !

Courage qui s'est limité en ce qui concerne notre président, à une formulation tonitruante en 2009 sur les : "dégâts causés par les patrons voyous (qui) sont considérables"

En ce qui concerne les salariés de Molex, le 9 novembre dernier, le Ministère de l’Économie, des finances et de l’industrie, au nom de Christian Estrosi (alors ministre de l'industrie) publiait le communiqué suivant

" (...) A la demande du Ministre, son cabinet a reçu en compagnie du liquidateur mandaté par le tribunal de commerce de Paris, lundi 8 novembre au matin, les représentants du groupe Molex, qui lui ont fait part de leur intention d’accepter de renouer le dialogue, l’objectif étant, bien entendu, de parvenir à un accord sur le paiement dans les prochaines semaines par le groupe Molex des sommes dues aux anciens salariés. Suite à la décision brutale du groupe Molex de cesser le paiement du plan social, le ministre chargé de l’industrie avait indiqué qu’il utiliserait l’ensemble des voies de droit possibles contre le groupe Molex si celui-ci ne versait pas l’intégralité des sommes dues. Christian ESTROSI avait par ailleurs appelé les constructeurs Renault et PSA à cesser leur relation commerciale avec Molex (...) "

Puis, pour cause de remaniement ministériel, Christian Estrosi est retourné, s'occuper à plein temps des Alpes Maritimes. Depuis, son successeur Eric Besson, plus préoccupé par la la généralisation de l'accès à Internet haut débit et la fusion (contestée par l'UE ) des différentes autorités de gestion des fréquences, n'a semble t-il même pas ouvert le dossier Molex.

Et oui, braves gens, que valent ces quelques salariés d'une industrie française qui n'en finit pas de mourir à côté du prestige de l'internet ?

Alors, selon la logique communicante du gouvernement et de sa majorité, les Molex et toutes les autres victimes de patrons voyous ou de la crise, dont ils ne sont pas responsables, devraient se fondre dans le paysage, refaire leur vie et se réinventer un futur !

Mais savez-vous, mesdames et messieurs les ministres et députés de la majorité ce qu'on enduré ces gens, ce qu'ils ressentent et leur vision de l'avenir ?

Pour cela, il faudrait que vous preniez le temps de regarder : " Les Molex des gens debout », le 90 minutes sur le combat des Molex réalisé par José Alcala sera diffusé ce soir à 23 heures sur Arte" Vous y apprendriez ce qu'est la réalité de ceux, à qui vous ne savez demander, que de "s'adapter à la nouvelle donne économique" !

Vidéomaton des salariés de Molex licenciés - Jean-Louis, 39 ans, et 20 ans d'ancienneté


Extraits de l'interview de José Alcala, qui a suivi pendant un an, les salariés de Molex, luttant pour empêcher la fermeture de leur usine, par le journal La Dépêche

Pourquoi un film sur les Molex ?

" (...) Le 23 octobre, l'annonce de la fermeture de l'usine de Villemur a tout de suite été très médiatisée. Et le 6 novembre la manifestation silencieuse de 4 000 personnes dans les rues du village a montré la détermination de toute une communauté. Je suis arrivé le 31 décembre 2008 à Villemur et avec ma femme on a décidé de passer le réveillon avec les Molex. Le mouvement était profond. C'était palpable. Il y avait une entente très forte entre tous les syndicats qui ont lutté main dans la main presque jusqu'à la fin.

Quel regard portez-vous le dépôt de bilan de Molex ?

C'est une sanction évidente à l'égard des représentants du personnel. Une fois que les salariés ont gagné leur procès contre la direction et le cogérant, ils ont décidé d'aller plus loin en déposant plainte pour licenciement abusif. Mais la sanction ne s'est pas fait attendre. La direction de Molex a d'abord essayé de se justifier en évoquant la faillite de la société chargée de solder le plan social, pour finalement laisser les 19 représentants du personnel sur le pavé. Ils ne toucheront jamais leur prime de licenciement, à moins que l'État y pourvoit à la place de Molex, ce qui est peu probable (...) "

L'Express ajoute : " (...) Veillée devant les entrepôts, bivouac de Noël, manifestations, faux procès, mensonges des politiques, grévistes humiliés, bassesse des dirigeants, la caméra capte tout, sur tous les fronts. Comme à la guerre. Car c'est bien de cela qu'il s'agit (...) "

Mais si vous regardez pas, aucune importance, car il ne fait nul doute que les français seront très nombreux, à regarder les conséquences de vos promesses et ... le constat de votre échec !

Les Molex, des gens debout par José Alcala. Vendredi 28 janvier, 23 heures. Arte.

Crédit photo
La Dépêche

27 janvier 2011

2009-2010 : Le moral des salariés est toujours en berne !

Les résultats de l'indicateur Juritravail du "Moral des Salariés" pour le 4eme trimestre 2010 vient d'être publié. Il est symbolique, nous dit un économiste d'une " véritable crise de confiance "

Bien que l'action du Président, de son gouvernement et de sa majorité soient limités à l'allocation d'aides fiscales et de modifications du code du travail, il est certain que la situation et surtout, le moral des salariés, seront des points clés de la campagne de 2012.

Nul doute que les promesses du " travailler plus pour gagner plus " synonyme de " pouvoir d'achat " ne seront pas au programme du candidat Sarkozy, et qu'il préférera utiliser le "travailler plus en travaillant mieux" lancé, par le club Génération France de Jean-François Copé.

Ce qui en "novlangue" UMP, pour ceux qui l'ignorerait, ou l'aurait oublié, consiste à : " (...) par exemple faire dépendre une partie des primes des cadres du jugement que les encadrés portent sur eux (...) " Ambiance garantie dans les entreprises ...

Ce à quoi il faut ajouter : " (...) un relèvement progressif de la durée du travail négocié par les partenaires sociaux au niveau des branches et des entreprises dans le privé (...) Et si les partenaires sociaux (essentiellement les syndicats de salariés ) (...) refusent de se saisir de la question, ce serait à l'État de prendre ses responsabilités et d'augmenter la durée du travail (...) "

Mais avant de connaître la réaction des salariés à ces "merveilles progressistes" dans les urnes en 2012, il est intéressant de se pencher sur les résultats de l'indicateur Juritravail du "Moral des Salariés" pour le 4eme trimestre 2010, consultable en ligne depuis le 25 janvier

Ce n'est pas la première fois que nous vous présentons cet indicateur, puisque nous en parlions dans Slovar, le 08 septembre 2009.

A l'époque, nous écrivions : " Il ne fait décidément pas bon être salarié depuis le début de la crise financière qui s'est transformée en crise économique (...) Synthèse de l'enquête : Une baisse de moral significative des salariés au troisième trimestre 2009. Alors qu'au deuxième Trimestre 2009 le moral des salariés du secteur privé remontait, l'indice du Troisième trimestre enregistre une baisse significative de 1,16 point et atteint 43,13 (sur une base de 100) (...) "

Alors, qu'est-il advenu du moral de ces salariés un an plus tard ?

Cliquez sur l'image pour accéder à l'indicateur
" Synthèse : La fin de l'année 2010 marque un recul du moral des salariés ... Le quatrième trimestre 2010 enregistre un léger recul du moral des salariés du privé en France. L'Indicateur du moral revient sous la barre des 44 sur l'échelle de 100 à 43.80 (au lieu de 44.10 au 3ème trimestre) Ce trimestre marque ainsi l'arrêt de la lente progression du moral des salariés entamée depuis 12 mois (...) Aujourd'hui, cette nouvelle détérioration du moral des salariés concorde avec la dégradation du moral des ménages des français observée par l'INSEE en décembre 2010 ( ...) Cette baisse inattendue traduit, selon Alexandre Law, chef économiste de Xerfi (Institut d'études économiques), une véritable crise de confiance (...) "

Quels sont les domaines où cette "crise de confiance" se fait le plus sentir ?

L'image de l'entreprise chez les salariés

" (...) seuls 48% d'entre eux ont une bonne image de leur employeur. Seuls les cadres dépassent les 50% (...) les salariés restent aussi très nombreux (67%) à avoir eu envie de quitter leur entreprise au cours des trois derniers mois (...)

L'indice de satisfaction de la rémunération

" (...) 90% des ouvriers ne pensent pas avoir de promotion au cours des 12 prochains mois (contre 88% au 3ème trimestre 2010) et 43% d'entre eux pensent que les revenus de leur foyer (issus du travail) vont se dégrader dans les 12 prochains mois (42% au 3ème trimestre) (...)

Si les salariés sont relativement optimiste (63% de l'ensemble des salariés) sur le fait de conserver, à terme, leur emploi : " (...) Ils angoissent carrément : " quant aux capacités à retrouver rapidement du travail en cas de chômage. 55% des salariés sont pessimistes et 73% des salariés de plus de 50 ans (...) "

Les conditions de travail

" (...) l'ensemble des salariés remettent en cause leurs conditions de travail à 57%, et à 68% chez les ouvriers (...) Plus inquiétant : " (...) Pour les 6 prochains mois, pas d'amélioration en vue, 89% des salariés pensent à une stabilisation, voire même à une dégradation de ces conditions (...) "

La motivation

Si les cadres restent les plus motivés et impliqués dans leur travail (54%) malgré l'absence toujours constante d'une reconnaissance de leur travail (...) Lorsqu'on regarde les résultats de " (...) l'ensemble des salariés : 37% se sentent impliqués, 19% résignés, 22% encouragés. Seuls 7% sont très motivés dans leur travail. Un manque de motivation que le stress, toujours aussi présent, contribue peut-être à alimenter : 75% des salariés avouent toujours subir un stress dans leur travail (...) "

Sans appel ! Néanmoins, nous regrettons que Juritravail n'ait pas intégré la réforme des retraites dans son étude. En effet, il aurait été intéressant de connaître la part d'impact de cette "réforme" sur le moral des salariés.

Quoi qu'il en soit, pas de raison de pavoiser comme l'a fait récemment notre Président lors de sa rencontre avec les : " grands donateurs de l'UMP , membres du "premier cercle", dans un grand hôtel parisien, porte Maillot " au cours duquel il a déclaré : " (...) Ne vous fiez pas aux sondages. Les Français aiment malmener ceux qui sont à leur tête. Et ils ont des favoris qui ne tiennent pas la route (...) " - Le Figaro

Mais, il est toujours plus facile, de jouer les "fiers à bras", devant un auditoire où sa popularité est de 100% que de convaincre les 70% de français qui se déclarent ...mécontents de son action !

Intégralité de l'indicateur du moral des salariés 4 eme trimestre 2010
Indicateur du moral des salariés 3 eme trimestre 2009

Sources et crédit
Juritravail
Crédit photo
RTL

26 janvier 2011

La mondialisation résisterait-elle à une prochaine crise ... sociale ?

Le fondateur du Sommet de Davos s'inquiète d'une possible transformation de la crise économique en "crise sociale" . L'étude IFOP pour la Croix sur la "mondialisation vue par 10 pays " ne peut que lui donner raison !

" Il n'y a de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre" affirme un dicton. C'est en résumé ce qu'a déclaré Klaus Schwab, en présentant la 41e édition du Forum économique mondial à Davos : " Nous devons faire attention à ce que cette crise ne devienne pas une crise sociale, ce qu'elle est dans certains pays "- Le Figaro

Il faut dire que, comme nous vous l'expliquions hier, la perspective d'une reprise économique tout en conservant un taux de chômage très élevé, est envisageable ! Or, l'exemple de la Tunisie et les très nombreuses manifestations qui se produisent, un peu partout dans le monde, ne rassurent pas les promoteurs et bénéficiaires du libre échange et ... du dumping fiscal et social.

Pour ces "beaux esprits", Il faudrait donc profiter du sommet de Davos et du G20 pour trouver rapidement des solutions pour sauver le soldat "mondialisation".

La mondialisation, vous savez, ce concept économique qui s'est imposé à l'ensemble des citoyens de la planète ! Elle n'est d'ailleurs jamais remise en cause par les chefs d'état et de gouvernement, qui préfèrent insister, sur la "nécessaire adaptation" de leurs salariés et concitoyens aux normes les plus minimalistes !

Ce qui fait que personne ne demande jamais à ces citoyens/salariés ce qu'il pensent de ce : " développement de liens d'interdépendance entre hommes, activités humaines et systèmes politiques à l'échelle du monde "- Technoscience

C'est pourquoi l'étude, publiée par le journal La Croix et réalisée par l'IFOP sur " la mondialisation vue par dix pays " est intéressante.

Si les analystes de l'IFOP préfèrent insister sur le fait que : " Les Français sont fâchés avec la mondialisation " (...) Ils sont les plus nombreux (33 %) à juger qu’il faut désormais abandonner le système capitaliste, contre… 3 % des Chinois, officiellement communistes. Les deux tiers de ces derniers (65 %) considèrent qu’il faut conserver ce système « qui fonctionne plutôt bien », soit la plus forte proportion de l’étude, contre 15 % des Français (la plus faible) (...) "

Ce qui ne devrait pas tarder à faire les choux gras de l'UMP, qui l'utilisera, pour montrer à quel point, nous sommes un peuple "ringard". Pour ce faire, ils pourront d'ailleurs, se servir de la phrase de Jérôme Fourquet, le directeur adjoint des études de l’Ifop : " Les Français ont désormais parfaitement conscience de leur retard. Le gouvernement s’est appuyé là-dessus lors du débat sur les retraites. Et la nécessité de le combler devrait être au centre des débats de la présidentielle de 2012 (...) "

Il ne faut surtout pas négliger la partie de l'étude dans laquelle on apprend que nous ne sommes pas les seuls à rejetter certains aspects de la mondialisation.

Tout d'abord, la confiance envers les gouvernements à gérer les crises économiques et financières : " Probabilité d'une nouvelle crise économique et financière dans les prochaines années "

Si pour les français, c'est une certitude à 91%, elle l'est aussi pour les britanniques à 88% puis les australiens à 83%, les américains à 82%, les Allemands à 79%, les italiens et même les chinois à 77%. Pour ceux qui penseraient que les Brésiliens sont des optimistes, l'étude affirme qu'ils sont 75% à croire à la probabilité d'une nouvelle crise !

" Le développement des échanges commerciaux internationaux " : Si les chinois à 90%, les Polonais et les brésiliens à 76% considèrent que celui-ci a un impact positif sur leur pays, les allemands ne sont que 50% et les américains ... 39% à le penser.

Ce qui nous amène à la partie qui nous semble la plus significative de l'étude : La très forte demande de régulation !

" (...) Même s’ils continuent majoritairement de croire aux vertus de l’économie de marché, les Américains semblent aussi pessimistes que les Français sur de nombreux points (...) Qu’il s’agisse d’obliger les entreprises qui délocalisent à rembourser les aides publiques qu’elles ont touchées (92 % des Français sont pour, 87 % des Allemands et 73 % des Américains), de taxer des produits provenant de pays pratiquant un dumping social, fiscal et environnemental, ou encore de lutter contre les OPA hostiles. Le clivage entre les élites et les populations est désormais assez net sur ces sujets. Il y a une vraie attente des populations pour la mise en place de nouvelles règles du jeu, voire d’un peu de protectionnisme (...) écrit l’Ifop.

Message transmis au Président du G20 et aux chefs d'états et de gouvernements participants à qui, il ne reste que quelques jours pour "réformer le capitalisme". Et qui auraient tord de croire que, leurs populations accepteront très longtemps, un système, qui leur propose la seule mise en concurrence, sans le moindre garde fou ... comme avenir !

Sources
La Croix
Etude au Format Word
Crédit image
Tignous

25 janvier 2011

Reprise économique : Chômeurs, passez votre chemin !

Au moment où viennent de commencer en France, les négociations sur l'Assurance chômage. Le BIT sort un rapport consacré aux tendances mondiales de l’emploi. Le constat est accablant !

Le chômage n'est pas uniquement un mal français, comme aiment à le laisser entendre quelques économistes ou politiciens ultra libéraux. En effet, Il a touché 205 millions de personnes dans le monde en 2010.

Et si chaque jour amène son communiqué indiquant que la reprise est à notre porte, rien n'indique que celle-ci soit génératrice d'emplois durables et de ... "qualité"

Justement, on parle de l'assurance chômage, en ce moment, en France, puisque syndicats de salariés et d'employeurs se penchent sur le renouvellement de la convention qui vient à échéance le le 31 mars.

Si du côté des syndicats de salariés, on propose par exemple, la mise en place de : " (...) de droits rechargeables permettant au chômeur de garder ses indemnités non utilisées pour une période de non emploi ultérieure (...) le négociateur des organisations patronales, s'il est prêt à reconduire la convention dans son état actuel, est clair : " (...) le régime ne peut pas prendre en charge de nouvelles dépenses mais plus encore, nous devrions envisager des mesures d'économies (...) " - AFP/Google

Sans préciser s'il pourrait s'agir, d'un durcissement des conditions d'indemnisation ou de la remise en route ... de la machine à radier !

Néanmoins, le patronat est arcbouté sur une baisse automatique des cotisations patronales et salariales, en cas d'assainissement des comptes de l'Unedic (...) " Assainissement qui devrait selon l'UNEDIC intervenir en 2014 " si l'on en croît une étude réalisée par celle-ci. " (...) Le nombre de demandeurs d'emploi (sans activité ou avec activité réduite) diminuerait de 345.000 entre 2012 et 2014, à 3,788 millions de personnes. Le nombre de demandeurs d'emploi indemnisés déclinerait aussi de 235.000 à fin 2014 à 1,766 million (...) " - AFP/Google

Il conviendra, toutefois d'être prudent, tout d'abord parce que la "réforme" des retraites va sans nul doute faire augmenter le nombre de seniors au chômage et surtout, parce que les estimations s'appuient sur des hypothèses : de croissance de 1,7% en 2012, 1,6% en 2013 et +1,8% en 2014 (...) "

Pour en revenir au rapport du BIT, publié le 24 janvier, celui-ci est formel : " Avec un chômage mondial qui, selon les chiffres officiels, atteint un niveau record pour la 3eme année d’affilée depuis le début de la crise économique, la faible reprise en matière d’emploi devrait se poursuivre en 2011 "

A noter, ce petit rappel : Ce sont jusqu'à présent, les zones dite "économies développées" (Etats Unis et Union Européenne) qui ont payé le plus lourd tribut : 55% de la hausse du chômage entre 2007 et 2010

Et ça ne risque pas de s'améliorer puisque : " (...) Le problème étant que dans de nombreux pays la reprise n'est pas génératrice d'emplois car elle s'opère via des gains de productivité (...) - Ajoute Le Figaro

Mais, ça ne se dégrade pas pour tout le monde !

" Ces tendances contrastent nettement avec la reprise constatée à travers plusieurs indicateurs macroéconomiques clés: le PIB mondial, la consommation, le commerce mondial et les marchés boursiers qui sont tous repartis à la hausse en 2010, dépassant les niveaux d’avant la crise (...) " nous dit le BIT "

En clair : Si les bénéfices sont de retour, l'emploi stagne, le chômage ne décroît pas et les salariés des pays émergents, sont de plus en plus nombreux à ne connaître que de très bas salaires.

Quelques exemples ?

" (...) environ 630 millions de travailleurs (20,7 % de l’ensemble de la main-d’œuvre mondiale) vivaient avec leurs familles sous le seuil d’extrême pauvreté de 1,25 dollar en 2009. Cela représente 40 millions de travailleurs pauvres supplémentaires, soit 1,6 point de pourcentage de plus que le taux projeté sur la base des tendances d’avant la crise (...)

Cette "concurrence" avec les salariés des pays développés ne profite même pas aux salariés des pays émergents, puisque, comme l'écrit le BIT : " (...) la persistance d’un chômage élevé et un découragement croissant dans les pays développés en même temps qu’une hausse de l’emploi et un nombre toujours élevé de travailleurs pauvres et de travailleurs occupant un emploi vulnérable dans les pays en développement (...) "

Quant aux jeunes, la situation est franchement dans le rouge ! : " (...) 78 millions de jeunes étaient au chômage en 2010 (...) , Le taux de chômage chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans s’établissait à 12,6 % en 2010, soit 2,6 fois plus que le taux de chômage des adultes (...) "

Un rapport qui, nous l'espérons fera partie des documents transmis aux participants du G20, dans la mesure où, il y a peu de chances que celui-ci soit évoqué au Sommet de Davos

Mais les participants du G20 ( à condition qu'on leur transmette le rapport, et qu'ils aient envie de le lire) auront-ils envie de se rallier aux conclusions du Directeur général du BIT, Juan Somavia qui affirme : (...) nous devons repenser le modèle de nos politiques macroéconomiques et faire de la création d’emplois de qualité, du travail décent, un objectif central de la politique macroéconomique (...) Nous ne devons pas oublier que c’est la qualité du travail qui définit la qualité d’une société (...) "

Permettez-moi d'en douter !


Crédit et copyright dessin
Deligne

24 janvier 2011

Les "acrobaties fiscales" du gouvernement et de l'UMP sur l'ISF

Bonne nouvelle pour les finances publiques : L'ISF de 2010 a rapporté 400 millions de plus que prévu. Embêtant pour l'Elysée et l'UMP qui vont devoir imaginer de nombreuses acrobaties fiscales pour compenser son montant en cas d'abolition !

Il est toujours étonnant, dans une période de budget de rigueur, où on voit le gouvernement opérer des coupes sombres, de constater qu'on puisse, concentrer toute son énergie, à faire disparaître une ressource fiscale. Sans d'ailleurs, vraiment savoir comment, la compenser !

C'est pourtant la principale préoccupation du Président de la République et de l'UMP. Comment abolir ou, au pire, adoucir le sort des contribuables soumis à l'ISF ?

Or, d'après une brève de l'agence REUTER, reprenant une information des Echos on apprend que : " (...) Le gouvernement prévoyait des rentrées fiscales de 3,5 milliards d'euros lors du vote de la loi de finances initiale pour 2010 (...) le chiffre définitif avoisine finalement les 4,5 milliards, selon Les Echos, soit : 400 millions de plus que prévu dans le collectif budgétaire de fin d'année (4,1 milliards), et 1 milliard de mieux qu'attendu lors du vote de la loi de finances initiale "

Bien qu'en général, le quotidien Les Echos soient parfaitement informés, ils précisent que : " (...) Le ministère du Budget, qui refuse de confirmer ce chiffre, indique qu'il communiquera à la mi-février sur le sujet (...) " c'est à dire à la période où il devrait dévoiler les probables mesures de sa "réforme" de la fiscalité !

C'est néanmoins, une pierre dans le jardin des "abolitionnistes" de l'ISFP, au moment même, où la "solution de rechange", qui consistait à "mutualiser" sur l'ensemble des propriétaires le montant de cet impôt, ne fait absolument pas l'unanimité au sein de l'UMP !

Mais Jean-François Copé, s'il est hostile à la solution émise par François Baroin et Jêrome Chartier son collègue de l'UMP, tient avant tout à la suppression de l'ISF : " Le bouclier fiscal a limité la casse, mais si on veut revenir sur le bouclier fiscal, il faut revenir sur l'ISF " - Reuters

Et bien justement, que se passerait-il si les deux étaient supprimés ?

" (...) Côté économies, la fin du bouclier représentera environ 700 millions d'euros. Ce qui serait loin de compenser une suppression totale de l'ISF. Plus celui-ci rapporte, plus sa disparition nécessitera de hausses d'impôts (...) " écrivent Les Echos qui indiquent au passage un formidable effet pervers en cas d'abolition de l'ISF : " la suppression complète de l'ISF entraînerait l'abandon de l'ISF PME , mécanisme qui permet aujourd'hui de drainer environ 1 milliard d'euros par an vers les PME " et que le gouvernement pourrait compenser, par une nouvelle niche fiscale, qui bien évidemment serait : " (...) un coût supplémentaire à prendre en compte (...) "

En bref, une technique plus proche de celle, chère au sapeur camenber, qui creusait un trou pour y mettre ... la terre d'un autre !

Oui mais promesse électorale et harmonisation franco allemande obligent, il faut trouver des ressources pour donner satisfaction à 562.000 contribuables et leurs familles !

Il y aurait bien une idée pour trouver facilement des recettes. Sacrifier : " L'exonération d’impôt sur les sociétés des plus-values encaissées par des personnes physiques ou morales (holdings) en cas de vente de leurs filiales ou titres de participation détenus depuis plus de deux ans "

Cette très grosse niche fiscale qui a : " (...) représenté un manque à gagner de 3,4 milliards d’euros en 2007, 12,5 milliards en 2008 et 6,1 milliards en 2009. Soit un total de 22 milliards d’euros sur trois ans (..) " qui a entre autre bénéficié à : " Suez, Danone ou le fonds PAI Partners " et qui devait selon son "créateur" être d'un coût : " (...) extrêmement raisonnable, estimé à moins d’un milliard d’euros à compter de 2008 (...) " et dont : "( ...) le gouvernement s’est abstenu d’estimer son coût en 2010" - Libération

Il fait dire que du côté UMP, remettre en cause cette niche fiscale serait ennuyeux puisque son initiateur est, le ministre du Budget en 2004, un certain : Jean-François Copé

Mais il est plus probable que l'UMP propose des ressources alternatives "incontournables" comme celle des indemnités d'accident du travail. En effet, c'est Jean-François Copé qui fut à l'origine de cette mesure, qui devait rapporter à l'état, le montant "record" de : 135 millions d'euros ! - La Tribune

Et qui déclarait à cette occasion, qu'il s'agissait : " (...) d'une mesure d'équité pour corriger une anomalie fiscale (...) " En clair, le pire reste à venir ...