06 mai 2011

2007 - 2011 : Que reste t-il du sarkozysme flamboyant ?

Que reste t-il, aujourd'hui, du sarkozysme en 2011 ? C'est ce qu'on est en droit de se demander, au moment où seuls 17% des français jugent son bilan plutôt positif et que sa côte de confiance est de 20%. Peut être quelques vidéos flamboyantes et ... accablantes !

Il n'y aura, aujourd'hui, de fête à l'Elysée pour célébrer les quatre ans de présidence de Nicolas Sarkozy. La seule manifestation publique aura lieu à Toul, fief de Nadine Morano, où François Fillon fera semblant de se réjouir d'un bon bilan !

Mais, au delà des quatre années passées, il ne faut pas oublier que le début de la conquête du pouvoir par Nicolas Sarkozy et l'UMP remonte à 2005. Nous avons d'ailleurs trouvé une vidéo UMP dans laquelle les promesses d'un monde nouveau et meilleur abondaient



Pour ce qui concerne la suite, nous avons décidé de vous remémorer les spots de campagne du candidat Sarkozy qui sont, vous l'avouerez, des morceaux d'anthologie !


Nicolas Sarkozy - Spot campagne



Nicolas Sarkozy - Spot Campagne 2



Nicolas Sarkozy - Spot Campagne 3


Ne pas oublier, bien entendu, le très célèbre : « Je ne vous décevrai pas .... »


Sarkozy: je ne decevrai pas par dagrouik


Ni l'engagement formel sur le maintien de la retraite à 60 ans



Quand à la « présidence du pouvoir d'achat » , les français retiendront que, pendant qu'on s'active sur l'allègement de l'ISF, la très grande majorité des salariés ne seraient pas concernés par la prime « médiatique », puisque celle-ci pourrait, en fin de compte, ne concerner que ceux des entreprises du CAC40 !

En fait, chaque citoyen électeur peut mesurer la distance, qui sépare les promesses du candidat à celle du Président, qui pourtant, continue à ne pas douter de ses chances, pour un nouveau mandat de 5 ans.

En effet, c'est sans le moindre complexe qu'il a déclaré, lors d'une récente réception des députés UMP à l'Elysée : « (...) Moi, la situation je la sens bien. Je viens de si loin. Depuis 1995, j'ai tant d'expérience du pays, les Français regardent leurs dirigeants, comment ils se comportent et, dans la difficulté, s'ils sont solides (...) Quand le paysan sème, l'imbécile au bord de la route ne voit pas qu'il sème et qu'il a labouré profond depuis longtemps (...) cette élection, je commence à pas trop mal la sentir (...) »

Au delà de cette immodestie, Monsieur le Président, permettez-nous de vous dire, que ce sera aux français, et à eux seul, de juger de vos capacités à diriger le pays ... en 2012 !

05 mai 2011

« Management responsable » : La nouvelle charte bisounours du Medef ?

Les salariés sont insatisfaits de leurs conditions de travail et de salaires. Le Medef propose une réponse sous forme d'un « projet de manifeste pour un nouveau management » qui ressemble, à s'y méprendre, à un nouveau code bisounours de l'entreprise !

Le Medef rejette tout ce qu'il considère : comme une intrusion ou une ingérence, dans la gestion des entreprises. Ainsi, après avoir fait échouer le dossier du dialogue social dans les très petites entreprises, où il a pesé de tout son poids, pour faire échouer l'accord que les artisans de l'UPA avaient trouvé, avec les syndicats de salariés

Il a trouvé, dans la prime aux salariés, décidée par le gouvernement, un nouveau combat qu'il est probablement, en passe de gagner. En effet, de jours en jours, celle-ci annoncée à 1000 €, prend la forme d'une obole ou d'une prime panier !

Par contre, lorsqu'il est mis en cause, le « truc » du Medef, en cas d'alerte, c'est d'inventer des chartes ou des codes de bonne conduite.

Rappelons-nous le code l'AFEP / MEDEF sur les politiques de rémunérations des dirigeants. Code, basé sur le volontariat, qui lui a permis d'éviter de voir le gouvernement légiférer sur le sujet. Tout en gardant, bien entendu, la possibilité de déroger à telle ou telle disposition du code de gouvernement d'entreprise, sous réserve, de s'en expliquer, selon la règle comply or explain

Dernier sujet de contrariété au Medef : le mécontentement des salariés vis à vis de leurs rémunérations et de leurs conditions de travail.

En effet, le 24 mars, L'Expansion publiait une étude sur la satisfaction des salariés, dans laquelle on pouvait lire : « (...) Les possibilités d'évolution professionnelle sont également une source d'insatisfaction pour une majorité de salariés : 52%. La rémunération est également la première priorité citée par les salariés : 59% (...) »

Plus grave encore : Une étude internationale menée par le cabinet d’études américain Forrester Research fin 2010, sur le niveau de perception que les salariés ont de leur entreprise, révélait que 64% des salariés français ne recommanderait pas leur entreprise - Source Blog Interview

Si on ajoute, comme l'expliquait le Journal du Net que : la baisse de la motivation s'accentue depuis 2 ans, concernant désormais 40 % des salariés (+ 4 points). Vous direz qu'il est grand temps pour les entreprises d'avoir recours au dialogue social pour éviter, la perte de compétitivité, chère au Medef !

Et bien, le Medef a réagit, fin avril, en publiant un : projet de Manifeste pour un Nouveau Management.

Présentation par le Medef :

« Dans un contexte de mondialisation, de complexité croissante et dans une perspective de reprise économique, les membres du Comité Management présidé par Philippe Vivien (DRH D’Areva), chefs d’entreprises et praticiens des RH, ont souhaité identifier, exprimer et promouvoir le plus largement possible des lignes de conduite et principes d’un management durable et responsable. « Donner du sens et responsabiliser les salariés », « créer un environnement de travail favorable à leur engagement », « revisiter les modes de rétribution et de reconnaissance », tels sont les trois principes structurants du Manifeste pour Un nouveau Management (...) »

Et de quelle façon se traduit le : « management moderne et distinctif qui mette en lumière l’importance des contributions individuelles et collectives dans le développement de la croissance et de l’emploi » dont parle le projet de manifeste ?

Pour l'exemple, nous avons retenu quelques principes que nous vous livrons ci-dessous

Une entreprise respectueuse soucieuse de son rôle sociétal

(...) Une entreprise qui promeut la lutte contre les discriminations et le respect des différences
Un bon usage des stages, CDD, et emplois intérimaires

Des modes d’organisation qui préservent la qualité de vie au travail.

Un mode de management attentif au développement professionnel de chacun

(...) Un management attentif, bienveillant, qui tient compte des compétences, qualités, capacités et aspirations de chacun dans la définition des objectifs individuels et dans la répartition des tâches au sein des équipes
(...) La mise en place de programmes de développement personnel (apprentissage, formation, tutorat, coaching, etc.) pour les collaborateurs et de valorisation des métiers.

Rétribution et reconnaissance

Des politiques de rémunérations variables, individuelles et collectives, équitables
(...) Un système de rémunération qui établit l’égalité professionnelle hommes-femmes.
(...) La mise en place de systèmes de reconnaissance collective (monétaire ou non, formelle/informelle, immédiate/long terme) à tous les niveaux de l’entreprise

Franchement intéressant et digne d'intérêt, si dans le même temps les salariés n'avaient pas connaissance :

Du succès de la rupture conventionnelle qui a permis de se séparer des salariés âgés de plus de 50 ans qui sont surreprésentés parmi les demandeurs d'emploi qui entrent à Pôle emploi

Du refus systématique de Laurence Parisot de voir augmenter les salaires au niveau national et du partage par tiers, des profits des entreprises

Du peu d'intérêt des entreprises, à prendre en compte les dégâts du stress au travail. Ou celle des troubles musculo-squelettique (TMS) dans la pénibilité donnant droit à un départ anticipé à la retraite

Et bien entendu : Du torpillage de la prime aux salariés qui ne va toucher, au mieux, que quelques milliers de personnes, qui pourraient se voir allouer la prise en charge d'une mutuelle ou bien, quelques chèques vacances ou pourquoi pas ... un filet garni !

Mais, rassurez-vous puisque dans son projet, le Medef écrit : « La croissance à moyen et à long terme n’existe que si elle est partagée ; que si chacun peut prétendre à un traitement juste et équitable (...) »

Maintenant, si le projet était un jour ou l'autre, transformé en charte ou code, et que certaines entreprises trouvent le moyen de déroger à cette future charte : « sous sous réserve de s'en expliquer, selon la règle « comply or explain » , cela ne saurait remettre en cause ... la bonne volonté du Medef !

04 mai 2011

Pour gagner en 2012 : Copé invente les « ambassadeurs du bilan » !

Même si le Président répète qu'on « n'est pas élu président sur son bilan » l'UMP sait que les français mettront celui-ci, au premier plan de leur décision, en 2012. Alors quoi de mieux qu'une opération de propagande pour préparer ... les esprits !

Au de-là des fanfaronnades élyséennes : « Cette élection, je commence à pas trop mal la sentir
», à l'UMP, on ne peut que constater que la popularité du président, ne dépasse pas, en moyenne, les 30% de satisfaction, depuis des mois. Or, cette très faible satisfaction est liée aux quatre années d'exercice du Président supportées et défendues par les élus de l'UMP.

En effet, en 2012, chaque candidat UMP aux législatives aura a répondre de l'action du Président et de son gouvernement et devra, éventuellement, la défendre. A moins que beaucoup, ne ressortent la stratégie, utilisée pour les dernières cantonales, qui a consisté à omettre la présence du logo de l'UMP ... sur leurs affiches électorales !

Alors, en attendant, il va bien falloir essayer de faire croire aux français que ces quatre ans, ont été, les meilleurs qu'ils aient jamais connu.

C'est ce que Jean-François Copé vient de décider de faire, en faisant parvenir un mail à tous les militants et sympathisants abonnés aux News internet de l'UMP. Dans ce mail auquel est attaché un « livret » il annonce l'organisation, du 6 mai (date anniversaire de l'élection de Nicolas Sarkozy) jusqu'au 7 d'une :

Opération « 24h pour le bilan » - Le 6 mai au soir, des réunions publiques se tiendront dans chaque département. - Le 7 mai, nous irons à la rencontre des Françaises et des Français pour diffuser des tracts sur le bilan et engager la discussion avec eux.

Cette annonce est couplée à une injonction pour les sympathisants et militants à devenir « ambassadeurs du bilan »

Et de quelle façon ?

Extraits : « (...) Nous allons donc expliquer une à une chacune des réformes menées depuis 4 ans afin que tous puissent mesurer le travail accompli, notamment en diffusant ce livret (...) Pour cela, j’ai besoin de vous ! En transférant ce message à au moins 3 de vos proches, vous permettez la création d’une dynamique forte autour de l’opération « 24h pour le bilan » (...) Envoyer ce message, c’est un acte militant. Toutes les études sur la circulation de l’information démontrent que les messages sont mieux compris lorsqu’ils passent par une médiation personnelle (...) Alors n’hésitez plus, transférez ce message à au moins 3 de vos proches et devenez ambassadeur de notre bilan ! (...) »

A vrai dire, nos « ambassadeurs » ne devraient pas avoir trop de mal à diffuser un livret, tout à la gloire de notre Président et de l'UMP. Ainsi les amis des ambassadeurs du bilan, pourront apprendre qu'ils ont, entre autre :

Défendu le pouvoir d'achat,
Mis en place une formidable réforme de l'enseignement (et facilité la scolarisation des enfants handicapés ),

Renoué avec les valeurs du travail et récompensé l'effort (travailler plus pour gagner plus, mais aussi travailler mieux),

Modernisé l'état,

Se sont battus pour une immigration choisie,

Ont soutenu les plus faibles dans les domaines de la santé et de la solidarité,

Ont fait rentrer la France dans l'après pétrole,

Ont renforcé les atouts de la France face à la mondialisation,

Ont fait de la France une nation forte et respectée au sein de l'Europe


Au passage, les amis chômeurs, qui n'ont vraiment pas à se plaindre, si on en croit le « livret», pourront sourire (jaune) du satisfecit de l'UMP, sur rôle bénéfique de la rupture conventionnelle : « (...) Près de 390000 accords ont été homologués en deux ans » et seront content d'apprendre que : « (...) le nombre d’heures supplémentaires est revenu en 2010 à son niveau d’avant la crise : plus de 700 millions d’heures pour un total de 5,3 millions de salariés. C’est près de 11 Mds d'€ de revenus supplémentaires pour les français qui, en travaillant, ont gagné plus » Voir : travailler plus pour gagner plus, mais aussi travailler mieux

C'est rageant, toutefois, pour les rédacteurs du livret promotionnel, d'avoir manqué de place pour parler, entre autre :

Du bouclier fiscal qui, même si sa disparition est programmée, aura coûté au budget de l'état, en 2010 : « (...) 591 millions d'euros aux caisses de l'Etat et bénéficié à 14.443 contribuables selon une situation provisoire établie par Bercy en date de février 2011 (...) »

Ou de la réforme de l'ISF qui induit que : « (...) les contribuables qui paient l’ISF et bénéficient du bouclier fiscal vont payer moins d’impôts pendant un ou deux ans. En effet, le taux de l’impôt sur la fortune devrait être largement abaissé dès 2011 ou 2012 pour compenser la suppression dudit bouclier fiscal (...) »

Des sociétés multinationales françaises comme, par exemple : Total, qui ne payent pas d'impôts en France : « (...) Total est d'ailleurs en train de renégocier avec Bercy la possibilité de réduire à nouveau - voire annuler -son impôt sur les sociétés par le mécanisme du bénéfice mondial consolidé. Une fois le feu vert de François Baroin obtenu, le groupe pourra donc continuer d'additionner le résultat de ses filiales dans le monde pour éventuellement réduire son impôt en France, et ce jusqu'en 2013 (...) »

De la suppression de la taxe professionnelle : « On supprimera la taxe professionnelle en 2010 parce que je veux qu’on garde les usines en France. Je veux qu’on arrête les délocalisations » dont l'allégement fiscal de 7,6 milliards d’euros pour les entreprises aura été payé, en grande partie par les ménages

De la niche fiscale à 22 milliards pour les entreprises : « Depuis 2007, les entreprises ne payent plus d'impôt sur les plus-values lorsqu'elles vendent leurs filiales. Une mesure indispensable à leur compétitivité pour les uns, mais ruineuse pour les finances de l'État (...) » Soit : « (...) un manque à gagner pour l'État de 3,4 milliards en 2007, 12,5 milliards en 2008 et 6,1 milliards en 2009, selon les chiffres de Bercy (...) »

De la baisse de la TVA dans la restauration qui représente : « (...) 2 milliards et demi à l’Etat, et dont chaque emploi créé, coûte 100 000 Euros par an à l’Etat (...) »

Mais aussi

De la fiscalisation des indemnités pour accidents du travail : « (...) soutenue publiquement par le président Nicolas Sarkozy et plusieurs ministres, notamment Christine Lagarde, Xavier Darcos et Eric Woerth »

Des vagues de déremboursement des médicaments, comme celle du 2 mai

Et enfin, de la création d'une cinquième branche de la sécurité sociale destinée à financer la dépendance et promise par un certain : Nicolas Sarkozy et dont Le Monde nous dit : « (...) il ne devrait pas y avoir de création d’un cinquième risque de la sécurité sociale : la mesure nécessiterait une loi organique, peu envisageable à l’approche de la présidentielle (...) »

Mais, nul doute que ces sujets feront l'affaire d'un prochain livret, que les « ambassadeurs du bilan », se feront un plaisir de relayer... au moins à 3 de leurs proches !


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UMP le magazine de l'Union

03 mai 2011

42 Propositions UMP : Un catalogue de banalités en attendant ... le pire ?

l'UMP vient de publier ses 42 propositions pour l'emploi en vue de 2012. Si le « big bang social » promis en janvier, n'y figure pas, le reste ressemble beaucoup, à un catalogue de banalité. A l'exception de quelques gourmandises offertes ... aux organisations patronales !

« (...) Après la simplification des normes, règlements et lois, après l’application des peines, après la laïcité et la liberté religieuse, l’UMP débat, dans une nouvelle convention ce mardi 3 mai, de l’emploi et plus particulièrement des mesures à mettre en place en faveur de la croissance des PME et de l’emploi (...) » peut-on lire sur le site de l'UMP.

Comme précédemment, ce sont les réformateurs du très libéral Hervé Novelli, qui sont à la manoeuvre.

Rappelons aux lecteurs que c'est le même Novelli qui s'était illustré, en janvier dernier, en appelant de ses voeux à un big bang social : « (...) Au-delà de la durée légale du travail qu’il souhaite faire sauter, Hervé Novelli prône une réforme globale des contrats de travail et de certains pans du Code du travail, par exemple les seuils sociaux (...) La flexibilité jouerait sur tous les plans (...) En contrepartie de la flexibilité sur le temps de travail et les contrats de travail, les entreprises perdraient progressivement, sur une période de cinq ans, une partie des allègements de charges correspondant à la facture des 35 heures pour l’Etat (...) Les exonérations fiscales et sociales des heures supplémentaires (près de 4 milliards d’euros) s’éteindraient également (...) »

Or, on ne trouve plus trace dans les 42 propositions d'avril 2011 : de la durée légale du travail, de la reforme des contrats de travail, des 35H00 ou des heures supplémentaires !

Cette absence des 35H00 dans les propositions de l'UMP est probablement due à l'affrontement entre Xavier Bertrand et ses troupes avec le duo Copé Novelli. Ainsi, hier, Nathalie Kosciusko-Morizet estimait que : « (...) revenir sur les 35 heures (...) reviendrait à abandonner un acquis très important du quinquennat de Nicolas Sarkozy, les heures supplémentaires défiscalisées. Ne rouvrons pas ce dossier qui épuiserait notre énergie sans donner le coup de fouet dont a besoin notre économie! (...) »

Pour en revenir aux propositions de l'UMP : Ce qui surprend le plus en lisant les constats et propositions, c'est qu'on se demande si ses élus et responsables ne sont pas dans l'opposition depuis 2007.

En effet, qu'est ce qui a empêché l'UMP, majoritaire dans les deux assemblées, de faire voter certaines des mesures qu'elle prétend appliquer dans le cadre d'un deuxième mandat présidentiel et législatif ?

Constat de l'UMP

« En France, sur 2 700 000 entreprises, à peine 5 000 ont plus de 250 salariés. 95 % de nos entreprises ont moins de 20 salariés. 920 000 comptent moins de 10 salariés. Quand l’Allemagne compte 65 000 PME et grandes entreprises entre 50 et 999 employés. Pour faire du prochain quinquennat celui des PME conquérantes, il est nécessaire de réfléchir aux moyens de renforcer la compétitivité de nos PME » page 4

Proposition de l'UMP : Si l'UMP reconnaît sa responsabilité dans le fait que : « Le dispositif ISF/PME (...) ne cible pas les secteurs les plus porteurs – en termes de création d’emploi ou de valeur ajoutée – ou alors est détourné par des intermédiaires » elle souhaite le maintenir sans autre forme de contrôle !

« (...) Les PME, en particulier en phase de lancement, manquent cruellement de fonds, et de ce fait, ont souvent des difficultés à accéder aux prêts bancaires. Le faible niveau de capital-risque en France par rapport à la moyenne de l’Union européenne explique également en partie les difficultés de développement des PME (...) »

Et l'UMP de proposer cette idée qu'elle n'a semble t-il pas eu jusqu'à présent : Faire d’Oséo la banque publique des PME. Oséo qui selon l'UMP, va tout faire puisqu'elle va : dynamiser le micro crédit des TPE, faciliter l'accès aux marchés financiers des PME ou Regrouper les aides à l’export pour les PME dans un instrument unique - pages 16, 17 et 22

Constat de l'UMP

« Fin 2008, 58 % des 16 millions de salariés du secteur marchand non agricole, soit 9,3 millions de salariés, étaient couverts par au moins un dispositif de participation, d’intéressement ou d’épargne salariale (plan d’épargne entreprise ou plan d’épargne retraite collectif) (...) ces dispositifs restent concentrés dans les grandes entreprises : seuls 16 % des salariés des entreprises de moins de 50 salariés sont couverts par un accord de participation, d’intéressement ou d’épargne salariale. En revanche, 92% des salariés des entreprises de plus de 500 salariés, sont couverts par au moins un dispositif » page 12

Lorsqu'on voit le franc succès de la prime de 1000 € ... devenue aléatoire, et dont le nombre potentiel de bénéficiaire diminue de jour en jour, on est impatient de découvrir les propositions de l'UMP dans les domaines : participation, d’intéressement ou épargne salariale !

Et l'UMP de brandir son « arme fatale » : « redistribution des fruits de la croissance : Mettre en place une loi d’application générale qui fasse que tous les salariés puissent prétendre à une prime versée sous forme de chèque vacances. Cette prime serait versée quelle que soit la taille de l’entreprise (...) » page 33

Autre nouveauté participative : la prime individuelle au mérite !

« (...) Un employeur, satisfait d’un salarié, devrait pouvoir donner une prime nette de charges salariales et patronales, avec un plafond annuel par salarié. S’il souhaitait, par exemple, donner une prime de 50 euros, cela rapporterait 50 euros au salarié et cela coûterait 50 euros à l’employeur. On pourrait plafonner cette prime à 500 euros maximum par an. Cette prime au mérite serait inscrite sur le bulletin de paie, ajoutée au salaire net. Elle ne serait donc pas forcément distribuée à tous les salariés de l’entreprise, mais concernerait bien les salariés de toutes les entreprises (...) » - page 34

Sinon, on retrouve quelques demandes récurrentes des organisations patronales, comme :

« Supprimer les effets de seuil : (...) Nous plaidons pour un doublement des effets des seuils (10 à 20, 50 à 100). Les obligations ne seraient pas applicables dès l’embauche du 20ème ou du 100ème salarié mais après un lissage (100 salariés sur les 3 dernières années…) »

« Fusionner les différentes instances de représentation du personnel : Pour une fusion des différents organes de représentation des personnels (CHSCT, comité d’entreprise, représentants du personnel) au sein d’un seul conseil d’entreprise » réclamée par le rapport Attali et plébiscité par le Medef et qui lui permettrait de court-circuiter les syndicats de salariés.

Enfin, ne pas oublier, ces passages sur l'apprentissage, cheval de bataille de Nadine Morano, porteurs de dérives et qui concerneraient si l'on en croît l'UMP des ados à partir de 14 ans !

Si l'UMP affirme qu'il : « (...) paraît nécessaire de revaloriser le statut de l’apprenti, notamment en améliorant ses conditions de vie » - page 23 - Elle propose certains aménagements qu'on ne peut qualifier de ... revalorisation !

« Abaisser l’âge minimum d’entrée en apprentissage en étendant le dispositif d’initiation aux métiers de l’alternance (DIMA) aux jeunes de 14 ans, au lieu de 15 ans actuellement, qui souhaiteraient apprendre un métier » - page 25

ou, plus insidieux, la mise en place d'un : décompte mensuel du travail pour les apprentis. C'est à dire ?

Constat de l'UMP : « Actuellement, l’apprenti de 15 ans bénéficie d’un repos quotidien de 14 heures consécutives. Le travail de nuit lui est interdit entre 20 heures et 6 heures du matin (...) »

Proposition : « Pour permettre aux maîtres d’apprentissage, en particulier les artisans, de ne pas avoir à arrêter une tâche en cours avec leur apprenti au motif que le décompte horaire journalier est épuisé, nous proposons de mettre en place un décompte mensuel du travail pour les apprentis » - page 26

Alors, entre mesures qui auraient pu être mises en place depuis longtemps et petits cadeaux délicats au patronat, rien de très révolutionnaire ! Néanmoins, ceux qui auraient la naïveté de croire que le tandem Copé Novelli a abandonné toutes vélléités sur le big bang social promis se rassurent, car comme l'expliquent Les Echos : « (...) les propositions sur les 35 heures - et corrélativement la suppression des allégements de charges - ainsi que sur le financement de la protection sociale - avec la TVA sociale - seront abordées fin juin-début juillet, à l'occasion d'une convention sur la compétitivité (...) »

En clair, le pire, reste à venir !


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UMP

02 mai 2011

Bertrand veut donner des moyens à Pôle Emploi mais ignore encore lesquels !

Pôle Emploi manque cruellement de moyens comme l'attestent plusieurs rapports officiels. Pour y remédier, Xavier Bertrand vient d'annoncer qu'il voulait lui en donner plus, sans toutefois préciser lesquels !

Ayant noté que les débats sur l'immigration et la religion dans la société française n'avait pas eu l'impact souhaité dans l'opinion, le gouvernement a enfin décidé de se pencher sur la priorité des français : Le chômage. Avec comme point de mire : Pôle Emploi !

Car, il ne faut pas oublier que Pôle Emploi que le candidat Sarkozy décrivait de la façon suivante dans son projet pour 2007 : « L'ANPE, l'Unedic, les Maisons de l'emploi seront réunies en un seul service public de l'emploi, qui interviendra immédiatement et de manière personnalisée pour permettre à tous ceux qui le souhaitent de trouver ou retrouver un emploi beaucoup plus rapidement qu'aujourd'hui (...) » n'est absolument pas en mesure d'aider la très grande majorité des chômeurs à : trouver ou retrouver un emploi

La principale raison ?

Un sous effectif chronique que le gouvernement et notamment Xavier Bertrand ne peuvent pas ignorer. D'autant, qu'il y a quelques semaines, on obtenait la confirmation de ce sous effectif par rapport à l'Allemagne, modèle absolu du gouvernement et de l'UMP : « Il y a 215 agents du service public de l’emploi pour 10 000 chômeurs en France, contre (...) 420 en Allemagne selon une étude de l’Inspection générale des finances (...) »

Dans le même temps, le Sénat auditionnait les principaux syndicats de salariés et organisations patronales dans le cadre d'une : Mission commune d'information relative à Pôle Emploi , dont Michel Abhervé nous donne des extraits sur son blog

Qu'on déclaré les partenaires sociaux ?

« (...) Les problèmes rencontrés par les demandeurs d’emploi au quotidien sont multiples : difficulté d’accès à leur conseiller référent, manque de suivi, durée insuffisante des entretiens, rendez-vous de contrôle plus que d’accompagnement, perte de dossiers, offres d’emploi non proposées, courriers illisibles, formations non proposées, etc ... (...) » Laurent Berger, secrétaire national à la CFDT

« (...) La fusion devait permettre aux agents de gérer des portefeuilles de soixante demandeurs d’emploi. Or les portefeuilles varient aujourd’hui entre cent et quatre cents demandeurs d’emploi. Nombre d’agents gèrent des portefeuilles de deux cents à trois cents demandeurs d’emploi et se trouvent dans l’impossibilité de faire leur travail correctement (...) » Gabrielle Simon, première vice-présidente confédérale à la CFTC

« (...) l’Etat n’a pas tenu ses engagements financiers : à titre d’illustration, 187 millions d’euros de subvention n’ont pas été versés et le transfert des personnels de l’Afpa n’a pas été compensé (...) » Benoît Roger-Vasselin, président de la commission des relations du travail au Medef.

« (...) Au sein du conseil, l’Etat est tantôt totalement muet, tantôt très contraignant, nous imposant une triple peine : des promesses budgétaires non tenues, des restrictions budgétaires et une pression sur les partenaires sociaux pour financer ce qu’il ne veut plus prendre en charge (...) » Jean-Michel Pottier, président de la commission formation et éducation à la CGPME

En bref un franc succès !

Munis de ces informations qu'il ne pouvait ignorer, Xavier Bertrand a décidé, du moins en parole, de donner des moyens à Pôle Emploi.

Il a déclaré que : « Pôle Emploi devra bénéficier de beaucoup plus de moyens pour mettre en relation demandeurs d'emplois et entreprises (...) Il faut ramener sur le terrain beaucoup plus de moyens pour Pôle Emploi, qui, aujourd'hui, sont plutôt au niveau régional (...) On ne peut pas continuer à avoir autant d'entreprises qui cherchent à pourvoir des métiers et autant de demandeurs d'emplois qui cherchent à prendre un métier. Il faut les rapprocher (...) »

La seule satisfaction actuelle du ministre est la restauration dont l'activité pourrait : « (...) se traduire par la création de plus de 80.000 emplois » - L'Expansion

Restauration qui semble bien être le filon d'emploi avec lequel Xavier Bertrand compte résorber une partie du chômage. D'autant que selon une récente interview au Figaro, selon le ministre, si les emplois sont légions, il sont surtout ... royalement payés !

« (...) J'ai vu sur la côte atlantique ou à Aix-les-Bains des postes de plongeur à 1 500 euros net par mois ou de serveur à 2 100 euros pour lesquels aucun candidat ne se présentait (...) »

Ce qui a fait dire, à François Chérèque : « (...) Il vit dans quel monde, Xavier Bertrand : 1500 euros nets pour un plongeur, c'est un restaurant de luxe ! On ne fait pas d'un cas une généralité, je sais très bien que ces emplois n'existent pas. Il va même plus loin en parlant de postes de serveurs à 2100 euros nets. Soyons réalistes, c'est un salaire d'ingénieur débutant ! (...) »

Il aurait peut être aussi pu rappeler que ces salaires « mythiques » ont un prix : Celui de la baisse de la TVA pour les restaurateurs ! En effet, comme le démontre Michel Abhervé, Professeur associé à l'université de Paris Est Marne la Vallée : « (...) la baisse de la TVA coûte 2 Milliards et demi à l’Etat, et la profession assure avoir créé 25 000 emplois (...) à partir de ceux qui sont annoncés par la profession elle même, il est possible, par l’effet d’une simple division, de déterminer que chaque emploi créé coûte 100 000 Euros par an à l’Etat (...) »

C'est vrai qu'avec de telles conditions de financement public, nous connaissons tous de nombreuses professions qui embaucheraient avec plaisir !

Néanmoins, pour des raisons de caisses vides, il y a de grandes chances pour que Xavier Bertrand trouve son inspiration dans les propositions que le député UMP Pierre Lang et de son collègue, Laurent Wauquiez. A savoir : « demander aux chômeurs indemnisés depuis plus de six mois et aux bénéficiaires du revenu de solidarité active d’effectuer des travaux d’intérêt général (...) »

Après tout, un chômeur qui effectue des travaux d'intérêt général, c'est un peu comme un qui est en formation : ça améliore les statistiques. Et ça c'est bon pour présenter son bilan en 2012 !


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La Fusion pour les nuls