24 juin 2011

Xavier Bertrand condamne 30 000 chômeurs seniors à la misère !

François Fillon affirmait en 2010 que le gouvernement mettrait en place une nouveau dispositif en remplacement de l'allocation équivalent retraite supprimée au 1er janvier 2011. Hier, Xavier Bertrand a déclaré qu'elle ne verrait jamais le jour !

Il y a 48H00, le député socialiste François Deluga, interpellait François Fillon sur la suppression de l'allocation équivalent retraite, qui : « constitue un revenu de remplacement ou de complément susceptible d'être versé aux personnes involontairement privées d'emploi justifiant du nombre de trimestres permettant de bénéficier d'une retraite à taux plein, mais n'ayant pas l'âge minimum requis permettant de partir à la retraite » et qui a été : « supprimée depuis le 1er janvier 2011»

Dans cette interpellation, il faisait référence à des déclaration du Premier Ministre en septembre 2010 sur France 2. En effet, celui-ci, après avoir déclaré que la réforme des retraites était : « très raisonnable » , il indiquait : « (...) que le gouvernement allait mettre en place une nouvelle allocation pour les travailleurs âgés qui ne peuvent pas partir à la retraite malgré tous leurs trimestres de cotisation, faute d’avoir atteint l’âge légal. Actuellement, c'est l'Allocation équivalent retraite (AER) qui joue ce rôle. Supprimée par le gouvernement début 2009, elle avait été rétablie temporairement en « réponse à la crise » jusqu'à fin 2009, puis une nouvelle fois jusqu'en 2011 (...) (...) Une fois qu'ils (partenaires sociaux) auront négocié la nouvelle convention (UNEDIC), nous mettrons en place un système équivalent à l'AER, pérenne, pour les travailleurs les plus âgés »

Or, ce n'est pas François Fillon mais Xavier Bertrand qui a apporté la réponse à François Deluga : « L'Etat ne financera pas un renouvellement de l'allocation équivalent retraite » dans la mesure ou sa priorité est de : « ramener vers l'emploi les salariés les plus âgés »


François Deluga - Question au gouvernement

Ce qui signifie en clair qu'ils devront : « (...) se contenter des 461 € mensuels de l'allocation de solidarité spécifique (ASS), le minima social des chômeurs en fin de droits (...) », ou ... ne toucheront, plus rien du tout « si les revenus de leur foyer dépassent les plafonds » et ce, pendant des durées, allant de 3 à 4 ans. Comme l'indique ce formidable reportage de Notre Temps : « L'allocation équivalent retraite supprimée, des chômeurs sans ressources», qui nous apprend aussi qu'ils : « (...) seraient près de 30 000 demandeurs d'emplois seniors privés d'AER. Trop vieux pour retrouver un travail, trop jeunes pour partir à la retraite (...) »

Et lorsqu'on sait que le chômage de longue durée des plus de 50 ans augmente, impitoyablement !

Selon la CFDT : « Le rétablissement de l'AER coûterait autour de 250 millions d'euros » mais, affirme Stéphane Lardy, en charge du dossier à Force ouvrière : (...) on nous dit qu'il n'y a pas de budget, le dossier est bloqué (...) »

Une somme dérisoire à côté des allègements fiscaux que le gouvernement va concéder aux assujettis à l'ISF ! direz-vous. Mais que pèsent 30 000 personnes dans la détresse à côté de 560 000 électeurs qui seront ravis de voter pour l'UMP en 2012 !


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L'Express

23 juin 2011

Sénat : La première « entourloupe » de l'UMP sur les fonds du RSA ?

Au gouvernement et à l'UMP tout le monde est tombé sur Martin Hirsch quand il a dit craindre : une « entourloupe », sur l'utilisation de l'excédent d'un milliard d'euros du RSA. C'est pourtant ce que les Sénateurs UMP ont fait !

En pleine campagne électorale, les sénateurs de l'UMP ont été visiblement sensibles, aux arguments de l'AMF, sur les réductions de personnels de l'éducation nationale. En effet, comme Slovar vous l'expliquait le 24 mai dernier :

« (...) les maires font part de leur vif mécontentement au regard de la réduction de 8 967 postes de personnels enseignants du 1er degré en 2011. Elle aura pour conséquence la suppression de 1 500 classes, en milieu rural comme en milieu urbain, sachant que la réserve de remplaçants a déjà été fortement réduite depuis la rentrée précédente, que 379 postes de Rased seraient également supprimés et alors que 4 900 nouveaux élèves sont attendus (...) C'est une association qui représente tous les maires de France, les maires de droite comme de gauche, les urbains comme les ruraux. En principe, la position de l'AMF a un certain poids »

Un certain poids, surtout aux sénatoriales, qui auront lieu le 25 septembre prochain ! Alors comment faire pour faire rapidement plaisir aux maires/électeurs en cette période de caisses vides ?

Et bien, en essayant de récupérer une partie de de l'excédent d'un milliard d'euros, enregistré par le dispositif de financement du RSA, en 2010 pour maintenir, entre autre : « les contrats aidés dans l'Education nationale »

La ficelle est grosse direz-vous ?

Et bien non, puisque nous apprend, le blog Conte Public/Le Monde, (information confirmée par Investir ) : « Les sénateurs ont adopté, mercredi 22 juin dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances rectificative et contre l'avis du gouvernement, un amendement présenté par Fabienne Keller (UMP) qui vise à mettre à profit 200 millions d'euros non utilisés par le Fonds national des solidarités actives (FNSA) pour maintenir le dispositif des contrats d'accompagnement dans l'emploi et les contrats aidés dans l'Education nationale.

D'après les rapporteurs spéciaux Albéric de Montgolfier et Auguste Cazalet, le Fonds national des solidarités actives serait excédentaire d'un montant d'au moins 300 millions d'Euros à la fin de l'année 2011 (...) Le président de la République a déclaré hier vouloir soutenir l'école, annonçant un moratoire sur les fermetures de classes (...) cette réaffectation permettrait de financer un certain nombre d'emplois aidés en milieu scolaire pour du soutien administratif et de l'appui à des projets pédagogiques (...) »

Il semblerait pourtant que cette « géniale idée » parfaitement clientéliste, qui consiste à piocher dans la caisse de ceux que l'UMP traite d'assistés, pour financer des emplois précaires, mais susceptible de séduire les élus locaux, ne voit pas le jour.

En effet, François Baroin, qui a probablement à l'esprit une toute autre affectation de ces fonds, a clairement indiqué : « (...) que le gouvernement utilisera tous les moyens à sa disposition, en commission mixte paritaire, pour revenir sur ce vote (...) »

Au delà de la probable future déception des sénateurs UMP, il faudra donc attendre, encore un peu, pour connaître la prochaine « entourloupe »A moins que celle-ci, ne se résume, comme l'expliquait Martin Hirsch, à utiliser : « (...) l'argent des travailleurs modestes pour alléger l'impôt de solidarité sur la fortune (...) »

Mais nul doute que François Baroin aura à coeur de nous confirmer que Martin Hirsch : « dit des sottises » et « commet une erreur en alignant des contre-vérités »

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La Provence

22 juin 2011

Medef : Une étonnante vision de la démocratie et du business ?

Pour Laurence Parisot : « Démocratie et économie de marché vont de pair » c'est probablement à ce titre, que le Medef International organise un déplacement professionnel, au Turkménistan et en Ouzbékistan !

Lors de l'annonce des réformes au Maroc, Laurence Parisot a tenu à déclarer : « (...) Démocratie et économie de marché vont de pair. Plus nous approfondissons la démocratie, plus nous nous donnons de chance d'approfondir la paix, la croissance et la prospérité »

Ce qui est en conformité avec le séminaire organisé en 2005 par le Medef : « Les droits de l'homme : Facteur de performances pour les entreprises à l'internationale ? » au cours duquel la même Parisot avait, dans son discours d'ouverture, tenu les propos suivants

« (...) Depuis longtemps, en réalité, les entreprises et le MEDEF s’intéressent aux droits de l’homme et à leurs relations avec les échanges internationaux. Cet intérêt se manifeste loin des médias, souvent de façon discrète et, de ce fait, sérieuse (...) il convient de se recentrer sur les actions que nous menons au sein de l’OCDE (...) Ces activités au sein de l’OCDE, comme les informations remontées des marchés export par MEDEF International, nous montrent l’importance croissante de la dimension « droits de l’homme » dans les échanges internationaux. Les règles et comportements managériaux, déclinés naturellement des Principes directeurs de l’OCDE, doivent être et sont d’ores et déjà mis en œuvre par les entreprises, dans leur conquête de marchés ou leurs investissements à l’étranger. Ces règles concernent les relations professionnelles, la lutte contre la corruption, l’accès aux besoins fondamentaux ou encore et surtout le travail des enfants (...) » Avant de conclure par : « (...) La relation entre droits de l’homme et commerce international, quelques décennies plus tôt, aurait constitué une utopie. Aujourd’hui, nous faisons tout pour l’ancrer dans un principe de réalité et même, pour nous, entreprises, dans un principe managérial (...) »

Puisque le Medef s’intéresse depuis si longtemps aux « droits de l’homme et à leurs relations avec les échanges internationaux » et s'indigne de la corruption, et du travail des enfants, on pourra s'étonner, de la toute dernière invitation du Medef International, lancée à des entreprises françaises

TURKMENISTAN - OUZBEKISTAN - Délégation de chefs d'entreprises conduite par Thierry COURTAIGNE Vice Président, Directeur Général de MEDEF International

« Nous avons le plaisir de vous inviter à prendre part à la prochaine délégation de chefs d’entreprise à Ashgabat et à Tashkent, du lundi 27 juin au vendredi 1er juillet 2011. Le Turkménistan et l’Ouzbékistan devraient connaître des taux de croissance supérieurs à 8% en 2011, d’après les institutions financières internationales. (...) Un groupe de travail Energie entre la France et le Turkménistan a été lancé en février 2011, afin de renforcer la coopération entre nos deux pays. Le Président BERDIMOUHAMMEDOV a également déclaré vouloir renforcer la base industrielle du Turkménistan, prévoyant une augmentation des investissements de +20,8% en 2011 et la création de 50 entreprises.

L’économie ouzbèke continue de croître également (8,5% en 2010), notamment grâce aux prix du coton et des minerais sur les marchés mondiaux. Le gouvernement a par ailleurs lancé un plan d’investissement de 50 Mds $ sur la période 2011-2015 pour développer 500 projets industriels (...) Près de 46% de tous les investissements prévus seront consacrés à l’achat de nouveaux équipements (...) Parmi ces projets, un parc d’activités de hautes technologies devrait voir le jour à Tashkent d’ici 5 ans.

La multiplication des projets dans ces deux pays est une bonne nouvelle mais l’environnement des affaires reste complexe. Afin de mieux comprendre les priorités de développement du Turkménistan et de l’Ouzbékistan, mais également les financements alloués et les acteurs de ces projets, ainsi que les réseaux de décision, nous rencontrerons, lors de cette délégation, les principaux décideurs des deux pays »

On pourrait sourire à la lecture de : « l’environnement des affaires reste complexe » En effet, le Medef International est parfaitement conscient de la corruption généralisée au Turkménistan et en Ouzbékistan comme du travail des enfants, dans les champs de coton des deux pays

Tout comme ils sont au courant, de la situation des droits de l'homme, au Turkménistan et en Ouzbékistan !

Turkménistan

Rapport du comité contre la torture des Nations Unies : « Le rapport (..) met en lumière le bilan déplorable du gouvernement turkmène en matière de droits humains », a commenté Veronika Szente Goldston de Human Rights Watch (...) Dans un exposé de 12 pages soumis au Comité le 30 avril 2011, Human Rights Watch avait indiqué que le gouvernement du Turkménistan, dirigé par Gurbanguly Berdymukhamedov qui en 2007 a succédé à Saparmurat Niyazov, demeure « l'un des gouvernements les plus répressifs du monde »

Ouzbékistan

Bilan par Reporter sans frontière : « (...) la censure semble n’avoir aucune limite. L’Internet n’y échappe pas. Les sites du journal russe Russki reporter et de l’Institute for War and Peace Reporting sont dernièrement venus s’ajouter à la longue liste des adresses inaccessibles dans le pays. (...) les compagnies de téléphonie mobile ont reçu l’ordre de signaler instantanément toute circulation massive de messages SMS au contenu suspect. A tout moment, le pouvoir peut leur ordonner de couper l’accès aux réseaux internet (...) L’opposition politique a été réduite à néant. Les militants des droits de l’homme ne peuvent plus accéder au pays. En mars 2011, Human Rights Watch, présente envers et contre tout sur le terrain depuis 15 ans, a été obligée de fermer son bureau de Tachkent. L’ONG avait notamment fait état des tortures et des mauvais traitements, devenus monnaie courante dans les geôles ouzbèkes (...) »

Vous avouerez, que nous sommes très loin de l'utopie réaliste, proclamée par Laurence Parisot en 2005. Oui, mais c'était il y a 6 ans, c'est à dire en termes d'économie de marché ... une éternité !

Mais peut être que les citoyens Ouzbeks ou Turkmènes seront ravis d'apprendre que le Medef a installé un Comité Ethique qui a : « (...) pour mission d’apporter des réponses aux nombreuses questions exprimées par la société civile vis-à-vis de l’entreprise et de l’économie de marché (...) » mais qu'il seulement applicable ... en France !

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Elle
Global Times
CBNC

21 juin 2011

Médecine du travail : Les députés UMP au secours du Medef ?

Le Medef veut profiter du passage du texte de la réforme de la Santé au Travail à l'Assemblée Nationale pour bloquer, entre autre : « le principe d’une présidence alternée de la médecine du travail » avec les syndicats de salariés, voulue par le Sénat !

La réforme de la médecine du travail devrait être présentée, fin juin devant les députés, affirme le très bien informé WEKA : « Bruno Dupuis, conseiller de Xavier Bertrand, a annoncé le 27 mai aux Journées nationales de santé au travail dans le bâtiment et travaux publics (BTP) qu’il existait une fenêtre de tir le 27 juin 2011 pour que le texte réformant la santé au travail soit présenté à l’Assemblée nationale. Après que les articles « santé au travail », inclus dans la loi réformant les retraites, aient été retoqués par le Conseil constitutionnel, le texte est retourné vers les parlementaires (...) »

Or, entre temps : « Le Sénat a adopté le 27 janvier 2011, en première lecture, la proposition de loi relative à l’organisation de la médecine du travail avec un retour à une gouvernance paritaire avec présidence alternée des services de santé au travail »

C'est ce texte du Sénat qui met hors de lui, Eric Le Jaouen, le président du Medef Loire. Il l'expliquait au Progrès, le 17 juin dernier : « (...) Tout le monde est d’accord sur le besoin impérieux d’une réforme (...) Le problème à ses yeux, c’est que cette réforme ne correspond pas aux aspirations du patronat. « Le Sénat vient de faire passer le principe d’une présidence alternée entre les employeurs et les représentants des salariés. Nous ne pouvons pas accepter cela puisque ce sont les employeurs qui assument, en la matière de santé au travail, la totalité des responsabilités (...) » Et le Président du Medef Loire, de brandir un recours, devant le Conseil Constitutionnel.

Conseil qui avait, au passage, annulé le « cavalier législatif » introduit par quelques parlementaires UMP, avec la bienveillance d'Eric Woerth, sous forme d'amendement et destiné à ... changer la nature de la médecine du travail.

Mais, pourquoi cette crainte du Medef, au sujet de la « présidence alternée des services de santé au travail » ?

Peut être faut-il se replonger dans l'enquête de 2007 réalisée par Rue89 et France Inter qui expliquait : « Comment l'argent de la santé des salariés finance les comités locaux du patronat »

Extrait : « (...) Un véritable pactole, car la cotisation est obligatoire. En moyenne, comptez 75 euros par salarié et par an. Soit au total, d'après le Cisme (Centre interservices de santé et de médecine du travail en entreprise), une manne d'un milliard d'euros ! Aujourd'hui, 95% des 6500 médecins du travail sont employés par des associations. Celles-ci sont toutes contrôlées par des représentants du Medef ou de la CGPME. Depuis 2004, la loi impose la parité dans leur conseil d'administration : 2/3 de patrons, 1/3 de salariés. Dans les faits, seuls les employeurs ont les moyens de contrôler ces activités (...) »

Si à l'époque, Laurence Parisot avait maladroitement essayée de nier les faits, déclarant toutefois : « S'il y a des pratiques qu'il faut abandonner, on va les abandonner » La même équipe de journalistes montrait, dans un reportage : « Un an plus tard, où en est-on ? » que de nombreux cas subsistaient, et que Xavier Bertrand, déja en charge du dossier médecine du travail, restait très évasif sur le fond, préférant évoquer la responsabilité des partenaires sociaux.

Evidemment, comme vous l'avez noté plus haut, le texte du Sénat devrait, si les députés le confirmaient, donner un plus large contrôle des représentants des salariés sur la gestion des fonds de la médecine du travail. Et ça, comme le dit le Medef : « Nous ne pouvons pas accepter »

Hasard de l'histoire, c'est le même Xavier Bertrand qui doit présenter le texte à l'Assemblée Nationale, probablement le 27 juin. Néanmoins, nous dit Weka, jusqu'à présent, les députés ont joué la montre afin de retarder l'examen du texte : « Depuis, la proposition de loi est retournée au placard parlementaire, le parlement ayant manifestement d’autres priorités (...) »

S'achemine t-on vers une confirmation ou un rejet du texte des sénateurs ?

Le problème, c'est qu'un rejet par les députés UMP pourrait être regardé négativement par les salariés/électeurs et son adoption comme une provocation par les employeurs/électeurs !

Car, au delà de la présidence alternée, le texte évoque : des garanties sur l'indépendance des médecins du travail, la responsabilité des missions de prévention et le droit d'alerte du médecin

C'est pourquoi WEKA écrivait, le 6 juin dernier : « (...) Il se disait sous le manteau que la réforme de la santé au travail pourrait être reportée après les élections de 2012. Bruno Dupuis a redonné une visibilité au texte. Il convient néanmoins d’être prudent car le créneau indiqué est étroit et si d’aventure un autre texte devenait prioritaire … »



Bibliographie

Non à la mort de l'authentique médecine du travail
Medecine du travail : l'autre caisse noire du Medef


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AIST Béziers

20 juin 2011

Acheter des produits français : Oui, mais lesquels ?

Selon le CREDOC les français seraient 64% à prêts à payer plus cher des produits industriels fabriqués en France. Mais, est-il encore possible, face à la baisse du pouvoir d'achat et la forte désindustrialisation, de le faire ?

Publiée en mai 2011 : « L’enquête du CRÉDOC révèle que ce regain d’intérêt pour le « made in France » témoigne d’une confiance croissante dans la qualité des produits industriels fabriqués en France (...) » Mais, si cette attitude indique : « (...) la volonté de contribuer à défendre les emplois dans le pays (...) » Il sont « (...) 73 % à déplorer le déclin de l’industrie française »

Si l'agriculture reste un des derniers domaines où on peut trouver des produits français, ça fait combien de temps, en tant que consommateur lambda, que vous n'avez pas eu entre les mains un article portant la mention ou l'étiquette Fabriqué en France ?

Et ce n'est pas le lancement par Yves Jego le 19 mai dernier de la nouvelle marque France qui risque d'améliorer la valorisation des : « (...) produits fabriqués en France, noyés dans la vague d’une mondialisation galopante (...) » D'autant que : (...) « Pour obtenir le label, 50 % a minima de la valeur ajoutée doit être française et le produit doit être intégralement conçu en France. On comprend ici que la moitié des composants, au maximum, peut donc venir de l’étranger (...) » explique le site lemadeinfrance

Le problème de la France n'est pas un cas unique, puisque que ce soit en Europe ou aux Etats Unis, il est devenu quasiment impossible de consommer national.

En ce qui concerne l'Europe, il y a une raison bien précise : La lutte contre l'inflation, première préoccupation de la BCE. En effet, dans le monde de Jean-Claude Trichet, les prix et les salaires ne doivent jamais augmenter !

La seule solution, en ce cas, consiste à faire baisser les prix des produits manufacturés. Ce qui n'est possible, qu'en remettant en cause leur qualité, ou en produisant dans des pays à bas salaires. Ce qui a eu pour effet, par exemple, de voir les industries textiles changer de pays puis de continents au gré des augmentations de salaires et de niveau de vie et de ... paupérisation des consommateurs des anciens pays producteurs.

Mais, est-il toujours possible d'acheter français ?

Une intéressante enquête de Terra ECO de décembre 2009 nous donnait quelques réponses/exemples

« (...) Le plus dur, ce sont les fringues. Je veux bien me saper local si cela ne ressemble pas aux pulls que tricotait feu mamie (...) le coton pousse en Inde, la toile est traitée puis cousue en Tunisie avant d’être acheminée en bateau et camion jusqu’au revendeur français. Il faut par ailleurs casser sa tirelire pour s’offrir des pulls Ardelaine tricotés à partir de laine ardéchoise (...) en lisant une histoire à Neva, ma filleule de 4 ans, je me rends compte que le bouquin a été imprimé en Chine. C’est le lot de 80 % des livres pour enfants aujourd’hui. Ce n’est pas rien quand on sait que le marché du bouquin de jeunesse écoule plus de 70 millions d’exemplaires par an. Mais comme la délocalisation de l’impression permet d’économiser 30 % des coûts (...) La bicyclette (...) 90 %, m’assure-t-on, des vélos vendus dans le commerce sont assemblés en Chine (...) plus aucun produit high-tech n’est fabriqué en France ! Télévision, chaîne hi-fi, baladeur numérique… Idem pour les produits multimédias ou les téléphones portables. Depuis 2004, la Chine est le premier exportateur de produits high-tech au monde. Plus de 70 % des lecteurs de DVD proviennent de l’Empire du milieu et environ 50 % des téléphones portables (...) »

Alors, à moins de disposer d'un pouvoir d'achat hors norme, permettant de se chausser : JM Weston, Paraboot, Hardridge, Joseph Malinge, Heschung, Corthay, Delos, Massaro, Lobb Mesure, Berluti Mesure ou de se vêtir : St James, Royal Mer Bretagne, Men by Men, La Guardia, LVX, Montagut Fil lumière, Ludovic Bun (...) il faut se résoudre à acheter ce que le marché propose !

Oui, mais il nous reste l'automobile français argueront certains !

Française ? lorsqu'on sait que la France est importatrice nette comme l'écrivait France Soir ! : « (...) En réalité, il n’existe plus de voiture nationale. On a vu que le tsunami a perturbé la production de tous les constructeurs, qui font appel à des composants japonais. Les moteurs et les équipements s’échangent, dans un entrelacs mondial. Impossible de dire si telle version de telle voiture est à 60 % ou 30 % française (...) »

Et que penser de Renault qui va diffuser en France un monospace, siglé DACIA produit à Tanger, au Maroc, et développés sur la plate-forme B0 de l'alliance Renault-Nissan ?

La réalité, c'est que même, s'il existe quelques sites Web : La Fabrique hexagonale, Madine France, Made in france pour présenter des produits fabriqués en France. Comme le dit Senior Actu, il s'agit : « (...) d'entreprises locales qui n'ont pas tellement de moyens pour se faire connaître, et qui encore une fois, ont le mérite de faire perdurer une production de qualité (...) »

Alors plutôt que se gargariser comme le site Pro France qui prétend : « (...) développer une politique de promotion ambitieuse des produits certifiés, sur le marché intérieur comme à l'export (...) » il est évident qu'il est nécessaire d'avoir une VRAIE politique industrielle. Et cesser de brandir, à tous bout de champs, Airbus comme monnaie d'échange, avec l'ensemble des importations nécessaires, à l'ensemble de la population !

Car, pour ses derniers fleurons, la France n'est pas avare de transfert de technologies comme celui d'Airbus en Chine, des bateaux français de la classe Mistral vendus à la Russie ou des promesses systématiques de Dassault et l'Etat français, dès qu'il s'agit d'une possible commande d'avions Rafales. Transferts, qui permettront, sans nul doute, à ces pays de devenir producteurs et vendeurs à leur tour ! Au détriment bien entendu des emplois français !

Néanmoins, il est intéressant de lire les réponses officielles de ministres, qui ont été faites en 2009, à l'association Vêtements made in France concernant le projet de création d'une entreprise de vêtements de fabrication française « chic et branchée : « (...) Le ministre a pris bonne note des éléments que vous lui avez communiqué et a aussitôt demandé aux services compétents de son départemant ministériel de faire le point sur ce dossier et de vous apporter une réponse dans les meilleurs délais (...) »

D'autant plus intéressant qu'en mars 2011, sur Marianne2, Francis Journot initiateur du projet et ses amis, expliquaient qu'on ne les avait pas écoutés et racontaient pourquoi.

Oui, mais dira t-on à l'UMP, nous avons un Président qui affirme : « J'aime les usines, c'est mon truc » !

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Le Made in France