18 novembre 2011

France du XXIeme siècle : 1 français sur 2 renonce à se soigner !

Alors que l'UMP brandit dans ses argumentaires électoraux, l'image du : « Président courageux qui protège la France et les Français », on apprend que plus d'un français sur 2 renoncerait à se soigner pour raisons économiques. De qui se moque t-on ?

En effet, aussi hallucinant que cela puisse paraître, selon les professions libérales de santé, plus d'un patient sur deux repousse certains soins pour des raisons économiques. Et dans la mesure où un Français sur trois est prêt à se passer de complémentaire santé si les cotisations deviennent trop chères ...

Alors, ils sont où les engagements de 2007 ?

« Je prendrai donc mes responsabilités. Je pense en particulier au problème de la santé. Et je parle très sérieusement de ces questions. Nous le savons tous, de nouvelles dépenses sont inévitables. Je ne serai pas celui qui ira raconter aux Français que l'on ne dépensera pas plus pour la santé des Français. On dépensera davantage »

Qui se sont transformés en 2011 en : « (...) Je comprends parfaitement le côté inépuisable des besoins (...) Je suis persuadé que les Français comprennent cela, qu'ils savent que le monde est dur et qu'on ne peut pas s'exonérer de la réalité (...) » Oui, mais comme le répètent en boucle ministres et élus de l'UMP : C'est la criiiiiiiiiise !

Les français sont tellement conscients de la situation, qu'ils sont 53% à repousser certains soins pour de simples mais concrètes raisons économiques !

En effet, les résultats de l'étude commandée par la société financière CMV Médiforce (groupe BNP Paribas) menée auprès de 450 professionnels de santé travaillant en libéral : médecins généralistes et spécialistes, chirurgiens-dentistes, infirmiers, kinésithérapeutes et vétérinaires parlent d'eux même.

Concernant la santé humaine : « (...) ce sont les pharmaciens (75%) et les chirurgiens-dentistes (63%) qui constatent le report des soins ou des achats de produits de santé (...) Seulement 23% des professionnels estiment que les patients acceptent comme avant les traitements et les soins proposés (...) »

la Mutuelle AG2R La Mondiale qui avait commandé un sondage à LH2 nous apprend que : « (...) 19% des sondés craignent de ne pas disposer de suffisamment d'argent pour leur santé (...) près de la moitié des Français (47%) affirment avoir peur de tomber gravement malade et d'être conduit à un état de dépendance (...) En revanche, pas question pour eux de verser plus d'argent aux mutuelles (...) un tiers des Français seraient d'ailleurs prêts à lâcher leur complémentaire santé, si celle-ci devenait trop chère (...) Nous observons de façon assez nette une évolution chez nos clients de plus de 55 ans, explique Jean-Francois Ropelewski, directeur marketing d'AG2R La Mondiale. Jusqu'à présent, ils recherchaient avant tout un certain niveau de garantie. Désormais, il ont un budget maximum et voient ensuite les garanties qu'ils peuvent obtenir pour ce prix » - Le Figaro

Ce qui va s'accélérer rapidement, puisque la nouvelle taxation sur les contrats de complémentaire santé, que le Sénat vient pourtant d'annuler, sera sans nul doute votée finalement, comme un seul homme, par les députés de la majorité présidentielle !

Les Français, sur cette taxe santé comme l'appelle la Mutualité française, interrogés par Harris Interactive sont unanimes : 3 Français sur 4 (76%) sont défavorables à cette taxe. 86 % pensent que cette mesure « va entraîner une nouvelle baisse du pouvoir d’achat »

Mais qu'importe, puisque l'objectif est de désengager de plus en plus l'état, et de transférer sur l'impôt la santé de millions de français. C'est d'ailleurs la justification du Haut-Conseil du financement de la protection sociale, qui devrait permettre au privé de prendre une part de plus en plus significative, du budget de la santé.

Ce qui est confirmé par le communiqué de Jean-Loup Durousset, le président de la FHP, qui regroupe quelque 1.100 cliniques et hôpitaux privés qui, lors de l'annonce de la création du Haut-Conseil du financement de la protection sociale, a déclaré dans un communiqué : « (...) Nous souhaitons donc que l'hospitalisation soit aussi représentée dans ce Haut-Conseil (...) il est essentiel que l'hospitalisation privée puisse présenter ses positions au sein de ce nouvel organisme et que celui-ci soit le plus ouvert et le plus représentatif (...) »

Ce qui pourrait, à terme, aboutir à de plus en plus de partenariats public-privé, dans le secteur hospitalier réclamés par Laurence Parisot, et dont on peut voir les résultats désastreux à l'hôpital d'Evry-Corbeil !

Et oui, que voulez-vous la santé est une marchandise lucrative comme les autres au pays du : président courageux qui protège la France et les Français !

17 novembre 2011

Réseaux sociaux : L'UMP invente le « prêt à questionner » !

Les réseaux sociaux seront des outils important pour 2012. Les responsables de l'UMP le savent mais reconnaissent qu'il ne font pas encore partie de la cuture de ses militants. D'où la création d'un outil automatique de questions prêtes à l'emploi !

Lorsque j'avais affronté Benjamin Lancar à l'invitation de @rrêt sur image, celui-ci fustigeait la « gauchosphère » à l'origine d'un : complot anti-sarkozyste sur le Web.

A cette occasion il avait annoncé une i-riposte aux « comploteurs » ( ainsi qu'aux médias honnis de l'UMP : Mediapart et Marianne ), tout en admettant que le web ne faisait pas partie de la culture des militants et sympathisants. Quelques temps plus tard à son initiative émergeait l'observatoire des mensonges de la gauche qui fonctionne, depuis son lancement, dans une quasi indifférence.

Alors comment rendre plus agressif la « sarkosphere » sur le net, notamment sur les réseaux sociaux, qui montent en puissance à l'approche de la présidentielle de 2012 ?

Eh bien, l'UMP n'y est pas allé par quatre chemins puisqu'elle a créé, à la manière des « éléments de langage », destinés aux ministres et à ses élus, un site de questions, prêtes à l'usage, pour le réseau social Twitter.

Twitter pour ceux qui l'ignoreraient est un service de micro blogage. En clair un site où se retrouvent des internautes pour échanger de courts messages de 140 caractères. Chaque inscrit peut s'abonner aux informations et messages d'autres participants et peut surtout les relayer auprès de ses propres abonnés. Comme Facebook, il a été largement utilisé comme moyen de communication par les révolutionnaires ou opposants aux régimes contestés comme l'Ukraine, la Tunisie, l'Égypte ou la Libye.

Or, en France, s'il ne rivalise pas encore avec Facebook, Twitter est en passe de devenir un haut lieu du militantisme politique où la gauchosphere, chère à notre ami Benjamin, a pris une avance considérable sur la sarkosphere.

Comment fonctionne le site de l'UMP pour Twitter ?

Il s'agit d'une plate-forme baptisée : Invitons-les à débattre qui propose d'interpeller les autres candidats, déclarés à la présidentielle de 2012.

Le fait de sélectionner, par exemple, Jean-Luc Melenchon, déroule automatiquement une liste de questions ... pré-écrites à sélectionner.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Il suffit ensuite, pour l'internaute de se connecter à son propre compte Twitter, pour que la question soit diffusée sur le réseau. Ce qui donne le résultat ci-dessous avec une question pré-écrite, posée à Eva Joly (que vous pourrez retrouver sur le site) postée par un internaute sympathisant.



Belle preuve, s'il en fallait, de spontanéité ! Même si cette technique de « pollution » du réseau Twitter ne devrait pas tromper ses utilisateurs, il me semble qu'elle mériterait d'être observée avec attention par les administrateurs de ce réseau social !

Copies d'écran réalisées à partir du site de l'UMP « Inivitons-les à débattre »


Crédit photo
Le blog DMI

16 novembre 2011

TVA sociale : Rêve de patrons et cauchemar de salariés ?

Depuis l'annonce de la création du Haut-Conseil au financement de la protection sociale, il ne fait plus aucun doute que la mise en place d'une TVA sociale fera partie du programme du Président pas encore candidat. Si elle réjouit le patronat, elle va surtout faire les poches des salariés !


Hier aura été un grand jour pour le Medef, l'Afep et la CGPME. En effet, Nicolas Sarkozy leur a transmis le message qu'ils attendaient depuis des décennies, en proposant, d'installer un Haut-Conseil au financement de la protection sociale dont la vocation sera de ... préconiser la mise en place d'une TVA sociale.

Cette décision fait suite aux arguties des organisations d'employeurs : Une hausse de la TVA renchérirait le prix des produits importés et diminuerait le volume des importations. En parallèle, une baisse des cotisations rendrait les productions nationales plus compétitives et permettrait de créer, pourquoi pas, 30 à 50 000 emplois, voir plus !

A condition toutefois qu'il existe une offre de substitution française aux produits importés. Ce qui n'est plus le cas pour nombre de produits désormais fabriqués ailleurs (Textile, électronique, jouets, ...)

Cette solution n'aurait donc de sens que si la France avait fait le choix comme l'Allemagne de l'exportation au détriment de la consommation intérieure. Or, c'est essentiellement la consommation des ménages qui maintient la croissance de notre pays depuis de nombreuses années. Donc prudence extrême !

Néanmoins, comment le Medef conçoit-il cette TVA sociale ?

Le Medef vient de présenter trois scénarios de transfert de certaines cotisations sociales vers l'impôt. Ses propositions vont de 30 milliards en hypothèse basse à 70 milliards dans la plus haute.

En ce qui concerne les consommateurs, dans l'hypothèse de 30 milliards, le Medef propose une baisse de 3,5% des cotisations employeurs, ce qui aurait pour effet de faire passer les taux de 5,5 à 7% et celui de 19,6 à 22% (voir ci-dessous)



Pour les salariés le Medef propose une baisse de 1,5% des cotisations compensée par une hausse de la CSG de 0,75%

Dans l'hypothèse à 70 milliards qui aurait selon le Medef comme avantage « d'égaliser le poids des cotisations en la France et l'Allemagne »

Le Medef propose une baisse des cotisations des employeurs de 7,5% ce qui ferait passer la TVA de 5,5% à 10% et celui de 19,6 à 25% (voir ci-dessous )


Les salariés de leur côté, verraient leurs cotisations baisser de 4,5% compensées par une augmentation de la CSG de 2%

Et le Medef de mettre en valeur le gain de pouvoir d'achat qui, selon Les Echos pourrait représenter : « environ 15 euros net pour 2.000 euros de salaire brut ». Oubliant au passage d'expliquer que l'augmentation de la TVA et de la CSG, pénaliserait lourdement les salariés.

Car comme l'expliquait Jean-Christophe Le Duigou économiste et syndicaliste dans l'Humanité Dimance du 3 novembre : « Le salarié paierait deux fois, d'abord au travers de la TVA, ensuite par le biais de la CSG. Il risque par contre d'attendre longtemps la hausse du salaire promise ! »

Mais que feraient les entreprises de ces baisses de cotisation. Embaucheraient-elles, en profiteraient-elles pour augmenter les salaires ?

Et bien pas vraiment, puisque nous expliquent Les Echos, selon le Medef : « (...) l'entreprise pourra profiter des baisses de cotisations pour baisser son prix hors taxes, investir, augmenter les salaires... ou conserver sa marge. Pas question, a d'ailleurs prévenu le patronat, de négocier des engagements. « Il faut laisser la liberté d'utiliser les marges de manoeuvre » estime Laurence Parisot

Si on ajoutait à celà la suppression des 35H00 réclamée par l'AFEP, ( exit les heures supplémentaires à partir de la 36 eme heure), vous obtenez le pire scénario pour les salariés français : Travailler plus, gagner moins.

Mais, direz-vous, dans ce cas, pourquoi ne pas en profiter pour supprimer une partie des allègement de cotisations dont bénéficient les entreprises ?

Et bien non, puisque l'AFEP : « (...) ne veut pas entendre parler d'une remise en cause des allègements de charges sur les bas salaires comme contrepartie à l'augmentation du temps de travail : cela risquerait de nuire aux emplois peu qualifiés dans les services (...) »

« Reste à savoir si ces mesures politiquement très sensibles pourront être assumées par un candidat, Quel parti, en effet, prendra le risque d'être accusé de faire un copier-coller des idées du patronat ? » écrit Le Point qui aurait bien fait de prendre connaissance des propositions de l'UMP, publiées par Slovar en juin 2011, qui ressemblent à s'y méprendre à celles du patronat français !


Crédit et copyright image
Medef - Power Point de présentation
Deligne

15 novembre 2011

Politique du logement : Les propositions « bricolages » de l'UMP ?

L'UMP vient de présenter ses « 20 propositions » sur le logement. Outre relancer le serpent de mer de la vente des HLM, elle propose une nouveauté : le bail « gagnant-gagnant » permettant de mettre plus rapidement et plus facilement les locataires à la porte !


En 2007, l'un des thèmes de campagne favoris de Nicolas Sarkozy était la France de propriétaires. Il annonçait même un taux de 70% ! Or, nous rappelait Le monde en septembre dernier : « (...) Environ 57 % des ménages étaient propriétaires de leur logement en 2007, et ils sont 58 % en 2011. Cette augmentation de 1 point en quatre ans est pratiquement la même progression qu'entre 2002 et 2007 (...) » En clair, pas de quoi pavoiser !

C'est dans ce contexte que Marc-Philippe Daubresse, qui fut entre 2004 et 2005 deux fois en charge du logement, a présenté la première ébauche des propositions de l'UMP, pour la présidentielles 2012, sur le logement.

Que propose l'UMP ?

Selon Marc Philippe Daubresse L'UMP affirme : « Axer (ses) propositions sur des choses simples ». le site de France Télévision qui en a pris connaissance, avant qu'elles ne soient discutée officiellement, lors de la convention logement, en a relevé quelques unes, franchement sujettes à caution !

La vente des logements sociaux à leurs locataires

Antienne des gouvernements de droite, cette proposition n'est pas une nouveauté puisqu'elle a déjà été utilisée par Gilles de Robien, en charge des politiques du logement, dans le premier gouvernement Raffarin. Dans le Plan propriété pour tous, Il s'agissait de vendre les logements HLM aux locataires. De Robien affirmant que : « (...) le produit de la vente permettrait la reproduction du logement social de manière quasi autosuffisante (...) »

Les résultats récents de cette initiative sont les suivants : Selon les chiffres produits par Acteurs Publics, les ventes de logements sociaux ont séduit peu de locataires : « (...) autour de 4 500 par an. Soit : 4 800 en 2007, 4 500 en 2008 et 3 000 en 2009 (...) »

Alors devant un tel échec, que propose l'UMP ?

« (... ) créer un droit à l’achat pour les locataires de logements sociaux (...) Tout locataire de logement social depuis cinq ou dix ans (période encore à définir) bénéficierait d'un accès à la propriété à coût réduit (décote jusqu'à 35% du prix du marché....). Le bénéfice de la vente serait affecté à la création de nouveaux logements (...) »

Copié/collé ? Certainement. Mais cette fois, l'UMP a une nouvelle préoccupation : Continuer à construire des logements sociaux tout en continuant de diminuer la part de l'état dans son financement . Comment compte t-elle le faire ?

Et bien en faisant siennes les notes blanches de 2009 d'André Yché, président de la Société nationale immobilière (SNI), filiale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) dans lesquelles il préconisait à l’Elysée de vendre 10% du parc social

Proposition d'André Yché : « En vendant 100 à 150 000 logements sur dix ans, disons à moitié prix, sur un parc global de 4 millions, on dégagerait des recettes financières qui permettraient de décongestionner le système en relançant la construction de HLM »

Idée reprise régulièrement par Benoist Apparu l'actuel ministre du logement et qui a donc séduit l'UMP ! Or, cette idée est totalement irréaliste, comme l'explique la présidente de OPHLM de La Rochelle : « Nous vendons une petite vingtaine de nos logements par an à nos locataires, mais il est inconcevable d'imaginer ce scénario à plus grande échelle, car nous ne trouverions pas suffisamment d'acheteurs parmi nos locataires, qui payent un loyer bas »

Ce que confirme Acteurs Publics : « si près de 40 000 logements sociaux sont mis en vente chaque année, dix fois moins ou presque trouvent preneur. Et, malgré une forte augmentation de l’offre en 2008 (25 000 offres additionnelles), les acquisitions ne décollent pas pour autant, d’après l’Union sociale pour l’habitat » mais, n'est ce pas aussi parce qu'il faudrait que « (...) l’état des logements sociaux soit déjà satisfaisant avant leur cession » ajoute Acteurs Publics

Autre mesure emblématique de l'UMP sur le logement : Réduire la difficulté pour les français de louer un logement dans le secteur privé.

Refusant toute logique d'intervention au profit de la sempiternelle incitation, l'UMP brandit une idée aussi saugrenue que dangereuse. Autoriser une dérogation à l'obligation légale d'un bail de 3 ans. Cette dérogation porte le joli nom de : « Bail gagnant-gagnant » !

C'est quoi un bail gagnant-gagnant ?

Et bien, selon l'UMP, dans la mesure où le propriétaire : « accepterait des loyers faibles et une absence de garanties, il pourrait en contre partie obtenir des délais de préavis plus réduits et de procédures d'expulsions accélérées »

Ce qui aurait pour effet d'instaurer une insécurité permanente pour les locataires ! En effet :

Comment réagira le propriétaire s'il apprend la moindre baisse des revenus ou une perte d'emploi de ses locataires ?
Comment les locataires expulsés dans un court délai pourront-ils trouver un autre logement ?
Et, qui empêchera un propriétaire peu scrupuleux de donner congés à des locataires ayant entièrement refait l'appartement pour le relouer plus cher mais dans d'autres conditions ?

Et bien, il ne leur restera probablement plus qu'à s'inscrire sur une liste d'attente pour l'obtention d'un logement social, qu'ils pourront sous « cinq ou dix ans » acquérir : « à coût réduit » et enfin faire partie de la « France de propriétaires », chère à notre Président !

Elle est pas belle la vie que vous propose l'UMP ?


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Nouvel Obs

14 novembre 2011

Chômage : Benjamin Lancar (UMP) plus fort que Pôle Emploi ?

Alors que Pôle Emploi est au bord de l'implosion, et que chômage est au plus haut, Benjamin Lancar, le Président des jeunes Pops, désireux d'attirer des électeurs dans sa permanence politique, vient d'y créer des ateliers d'aide à la rédaction de CV !

Benjamin Lancar reconnaîtrait-il implicitement l'échec de la fusion ANPE/ASSEDIC voulue par le Président, et qui a conduit à la création de Pôle Emploi ? c'est la question qu'on peut se poser en lisant le communiqué qu'il a publié sur son site le 5 novembre dernier

« (...) L’UMP de la 5ème circonscription de Paris (3ème et 10ème arrondissements) propose à partir du mardi 8 novembre matin deux fois par mois un atelier d’aide à la rédaction de CV et au choix du parcours professionnel avec la participation d’un professionnel de l’orientation, dans la permanence de Benjamin LANCAR au 12, rue Hittorf (Paris 10ème) (...) »

En effet, les salariés de Pôle Emploi sont de plus en colère et ont décidé de le faire savoir : « (...) En région parisienne par exemple, les agents de Pôle Emploi sont chargés de suivre personnellement jusqu’à 200 chômeurs. Ils se disent débordés et incapables de faire face aux dossiers qui s’accumulent (...) »

Une conseillère interrogée par Europe1 précise : « On court après le temps. C’est du travail-zapping : on passe d’une activité à une autre, on essaie de combler tous les dossiers qu’on a en retard, de traiter une offre d’emploi entre deux et d’appeler un demandeur d’emploi. C’est vraiment du travail bâclé (...) » A tel point que : « Le principal syndicat de Pôle emploi, le SNU, appelle à une grève lundi, reconductible mardi, pour manifester l'exaspération des personnels du service public de l'emploi face à leur manque de moyens (...) »

Or, ce n'est pas la surcharge des conseillers de Pôle Emploi, que Benjamin Lancar met en cause. Selon lui le responsable c'est : « (...) Le Maire de Paris Bertrand Delanoë (qui) n’a jamais soutenu la politique de l’emploi du gouvernement alors que le taux de chômage à Paris est supérieur à la moyenne nationale (...) »

Que n'en t-il parlé à Xavier Bertrand de l'UMP et ci-devant Ministre du Travail !

Celui-ci aurait pu lui apprendre, rien qu'en septembre 2011, que : « (...) pour le troisième mois consécutif, le nombre de chômeurs a bondi en juillet par rapport au mois précédent. Selon les données du ministère du Travail, 36.000 demandeurs d’emploi sont ainsi venus gonfler les rangs de la catégorie A (chômeurs sans aucune activité). Celle-ci totalise désormais 2.756.500 personnes dans l’hexagone (+1,3% sur un mois et +2,8% sur un an). En comptant ceux exerçant une activité réduite (catégories B et C), le ministère a recensé 4.128.000 inscrits à Pôle emploi, soit 24.300 personnes de plus par rapport au mois précédent (+0,6% sur un mois et +4,3% sur un an). Et avec les départements d'Outre-mer, ce ne sont pas moins de 4.391.900 personnes qui étaient en quête d’un travail à temps plein fin juillet (+0,5% sur un mois et +4,5% sur un an)

La situation est d’autant plus inquiétante que le chômage de longue durée (un an ou plus) touche désormais 1.571.900 personnes (+0,8% par rapport à juin, +9,2% sur un an). Le nombre de demandeurs d’emploi cumulant entre deux et trois ans de chômage a grimpé de 27,7% par rapport à juillet 2010 ! Autre inquiétude, les plus de 50 ans sans aucune activité sont aussi plus nombreux (+2% sur un mois, +14% sur un an) (...) »

Mais pas de doute pour Benjamin Lancar, futur candidat aux législatives de 2012 dans la cinquième circonscription de Paris, si la politique de l'emploi du gouvernement s'était appliquée à Paris, le problème du chômage serait réglé !

Donc, afin de lutter contre les odieux socialistes parisiens qui s'obstinent à à ne rien faire pour apporter localement des solutions contre le chômage, il a décidé dans un élan de générosité de : « (...) promouvoir l’aide aux Parisiennes et aux Parisiens dans leur recherche d’emploi ou leur orientation professionnelle (...) »

On pourra toutefois regretter que le communiqué n'indique pas, si les candidats à la rédaction du CV se verront remettre à l'issue de leur visite : Une réduction sur leur adhésion au parti présidentiel, un porte clé, un tee-shirt ou même un stylo lumineux qui joue la Marseillaise, siglés UMP.

Dans l'immédiat, Jean-François Copé ne s'est pas prononcé pour l'extension de cette expérience à l'ensemble des permances de candidats UMP aux prochaines législatives, ce qui pourtant permettrait aux demandeurs d'emploi, de venir expliquer de vive voix aux candidats ce qu'ils pensent de la politique gouvernementale de l'emploi !


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Public Sénat