25 novembre 2011

Législatives 2012 : L'UMP invente le « sondage de notoriété » !

Comment départager plusieurs postulants à l'investiture dans une circonscription acquise par avance à l'UMP ? Dans le Val d'Oise, on vient de décider d'organiser une primaire un peu particulière : Le sondage de notoriété !

Si l'UMP montre du doigt les difficiles tractations entre le PS et EELV, elle est assez discrète sur la bousculade interne pour obtenir l'investiture dans des circonscription traditionnellement acquises à la majorité présidentielle.

Si les français connaissent désormais, le feuilleton Rachida Dati contre François Fillon tous deux candidats pour la nouvelle 2e circonscription de Paris qui comprend les : 5e arrondissement, une partie du 6e et une partie du 7e. Ils ne vont pas tarder à connaître le duel de titans pour la nouvelle 4e circonscription qui couvre une partie du 16eme et du 17 eme arrondissement, entre Bernard Debré et Brigitte Kuster.

Dans la mesure où l'UMP n'a pas intégré la notion de primaires, permettant aux militants de désigner leur champion, c'est Alain Marleix, secrétaire national de l'UMP aux élections (et auteur du redécoupage électoral, en tant que secrétaire d'état aux collectivités locales ) et le Conseil national, qui sont théoriquement censés mettre fin aux hostilités, et donner le précieux sésame.

Théoriquement, car dans de nombreuses circonscriptions, fiefs de droite, si on se bouscule au portillon, les postulants n'entendent pas s'incliner devant les décisions de la commission d'investiture. En clair, le recours à des primaires serait salutaire. Sauf que ce serait se couvrir de ridicule après avoir fustigé celle organisée par le Parti Socialiste !

Pendant qu'on réfléchit au siège national de l'UMP, à la bonne méthode, la fédération du Val d'Oise, confrontée à un futur duel fratricide, pour la très chic 6eme circonscription qui regroupe : Soisy, Enghien, Sannois, Deul-la-Barre et St-Gratien, vient d'innover en proposant de soumettre 3 candidats, à une primaire un peu spéciale : Un sondage de notoriété !

Vonews qui a enquêté sur cette nouvelle forme de « démocratie sondagière » nous en explique le fonctionnement

Etat des lieux

« (...) Le député sortant François Scellier n'a jamais caché son intention de se représenter (...) Le suppléant de François Scellier, le maire de Soisy, estime pour sa part que son heure est venue (...) le député UMP de la 9e circonscription, qui englobe les communes autour de Roissy, souhaiterait revenir sur la sixième circonscription moins risquée (...) Pour départager ces trois candidats, la commission nationale de l'UMP souhaite procéder à un sondage de notoriété. « Le sondage ne sera pas déterminant. Il ne dictera pas quel sera le candidat, mais ce sera une aide à la décision", explique Axel Poniatowski, le patron de l'UMP-95 (...) »

Aide à la décision, dont Axel Poniatowski pourrait avoir vraiment besoin, dans la mesure où précise Vonews : Le maire d'Enghien-les-Bains, Philippe Sueur, après les sénatoriales parlait ouvertement des législatives. Sans compter une toujours possible candidature en la personne de Jacqueline Eustache Brinio, la maire de Saint-Gratien, au nom de ... la parité !

Nul doute écrit Vonews que : « (...) Dans une circonscription depuis toujours acquise à la droite, le risque est grand pour l'UMP que le sondage voulu par son état major ne se transforme en primaire à droite au premier tour (...) »

Devant le risque de perdre une circonscription ... imperdable, l'UMP proposera t-elle quelques hochets compensatoires, ou au pire, l'Elysée aura t-elle recours à quelques nominations exemplaires, comme celle de Dominique Tibéri qui en échange, a accepté de se retirer, au profit d'un certain ... François Fillon ? Réponse dans les mois à venir ...

24 novembre 2011

Troubles musculo-squelettiques : Les futurs « bon chiffres » du gouvernement ?

Contrepartie de la réforme des retraites, la lutte contre les TMS se résume essentiellement à des campagnes d'information. Mais comment prouver que le gouvernement a obtenu des résultats ? Eh bien en publiant un décret modifiant la désignation des maladies !

Lors de la récente réforme des retraites, allongeant de deux l'âge légal, le gouvernement par la voix d'Eric Woerth avait expliqué avoir pris en compte la pénibilité, permettant à certains salariés de continuer à partir à 60 ans.

Quelles en sont les règles ?

Les assurés qui pourront bénéficier du dispositif de départ anticipé sont :

« (...) les personnes justifiant d’une incapacité permanente d’au moins 20 % au titre d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail ayant entraîné des lésions identiques à celles d’une maladie professionnelle

les personnes justifiant d’une incapacité permanente comprise entre 10 et 20 % (au titre d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail comme précédemment) à condition de pouvoir justifier qu’elles ont été exposées, pendant une durée minimum qui est fixée à 17 ans à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels (...) »

Dans la mesure où, nous dit la FNATH : « (...) les troubles musculo-squelettiques continuent d’exploser et constituent la première maladie professionnelle (...) » Ce dispositif était assorti d'un volet prévention essentiellement représenté par des campagnes : « (...) pluri-annuelle de sensibilisation et de prévention (...) » dont la dernière a été lancée le 18 octobre.

Elle s'adresse : « (...) plus particulièrement aux employeurs et aux cadres dirigeants. Ces actions de communication ont pour objectif de les inciter à se poser les bonnes questions et à mettre en place des actions de prévention (...) »

Un cautère sur une jambe de bois, direz-vous, puisque d'après le blog Polyarthrite- Rumatoide : « (...) Les TMS représentent un problème majeur de santé au travail (...) Leur expression la plus fréquente affecte le poignet et la main (45 %), l’épaule (32 %), le coude (19 %) (...) » A noter que : « (...) lombalgies et cervicalgies ne sont pas comptées dans les statistiques de TMS… »

Il faut donc compter sur le bon vouloir des employeurs pour : « (...) proposer à leurs salariés exposés à des facteurs de pénibilité un aménagement pour la fin de leur carrière (...) » ce qui, en termes de baisse de handicaps issus des TMS, est beaucoup trop long, pour le Président (pas encore pas candidat), qui aspire à garder le pouvoir, après les présidentielles de 2012 !

Alors, en ce cas, comment éviter le courroux des salariés électeurs grugés par le volet pénibilité de la réforme des retraites ?

Eh bien, nous explique Arnaud de Broca, Secrétaire général de la FNATH, en se livrant à une discrète manipulation, permettant de prouver que la politique du gouvernement a fait baisser le nombre de TMS !

Un décret publié au Journal Officiel opère : « une refonte du tableau de maladies professionnelles n°57 (...) » Il apporte : « (...) des modifications notables : en premier lieu, il modifie la désignation des maladies qui, pour certaines d’entre elles, devront être objectivées par un IRM. Cela va obliger les victimes à réaliser un tel examen et à consulter des médecins spécialistes en secteur 2 et pas toujours enclin à réaliser des certificats médicaux (...) »

Mais, il y a beaucoup plus pernicieux !

« (...) c’est surtout l’établissement d’une liste de travaux très restrictive, qui va entraîner une diminution des TMS reconnus : en effet, il faut dorénavant pouvoir mesurer des angles d'abduction, mais aussi des durées moyennes minimales quotidiennes... Pour entrer dans les conditions de ce nouveau tableau de maladie professionnelle, il faudra, par exemple, avoir effectué des « travaux comportant des mouvements ou le maintien de l'épaule sans soutien en abduction avec un angle supérieur ou égal à 60° pendant au moins 3 h 30 par jour en cumulé »

Ce qu'il faudra, bien entendu, prouver devant une : « une commission spécifique qui examinera le lien entre l’incapacité et l’exposition aux risques professionnels »

Il est clair que ce nouveau « parcours du combattant » devrait diminuer encore un peu plus le nombre de salariés éligibles à un départ anticipé à la retraite. Mais aussi plomber un peu plus la branche maladie que l'UMP à la demande du Medef propose de faire financer par l'impôt. Merci qui ?

Ce tour de passe passe devrait donc permettre au gouvernement, comme l'écrit Arnaud de Broca de : « (...) se targuer d’avoir limité l’explosion des TMS et se gargariser de l’efficacité des campagnes de prévention ou des actions menées par les entreprises (...) »

Xavier Bertrand répondrait que : « Pour le moment ne sont concernés par ce décret que les TMS de l’épaule (...) » Mais indique Arnaud de Broca : « (...) le Gouvernement ne va pas s’arrêter en si bon chemin. La suite est déjà en préparation avec la refonte des conditions concernant le coude (...) »

Après tout, les éclopés du travail actuel et à venir, n'ont qu'à serrer les dents et se réjouir, en pensant qu'ils contribuent ainsi, au maintien (provisoire ?) de la note AAA de la France, indispensable selon Nicolas Sarkozy pour sa réélection en 2012 !


Crédit image
CFTC

23 novembre 2011

Fin des 35H00 : Même Sarkozy n'y croit pas ... encore ?

L'ennemi juré de l'UMP, ce sont les 35H00, ils l'ont dit, répété lors de leur convention. Problème, le Président « toujours pas candidat » refuse d'intégrer cette suppression, dans son futur programme. Du moins pour l'instant ?

Si l'on en croît l'UMP, qui nous bassine depuis des années avec le « Travailler plus pour gagner plus », les 35H00 sont la cause du déclin économique de la France, de la mentalité d'assistés des français et très probablement , des licenciements boursiers, de la crise financière devenue économique, de la délinquance, de l'inégalité hommes femmes, des arrêts maladie, du retour des maladies infectieuses comme la tuberculose, des cancers professionnels comme celui de l'amiante, ...

C'est d'ailleurs pour mettre fin à des situations, dont l'UMP n'assume aucune responsabilité, puisqu'elle doit être dans l'opposition depuis 2007, que les intervenants à la convention nationale ont mis en tête de gondole de leur programme pour 2012, la fin du grand satan, symbolisé par la durée légale du travail à 35H00.

Il est dommage que ces beaux esprits, Hervé Novelli en tête n'aient pas été présents ce matin au Forum Emploi organisé par Pôle Emploi et qui se tenait dans ma commune.

Ils auraient pu y rencontrer des personnes à la recherche d'un emploi ou de quelques heures à glaner, pour leur permettre de simplement payer leur loyer, et se nourrir. Et surtout qui n'aspirent qu' à travailler 35H00. Comme plus de 4,5 millions de frrançais d'ailleurs !

Ils auraient pu constater aussi l'absence des représentants du Medef local qui 3H00 après l'ouverture du forum n'était pas encore arrivé. Mais dans la mesure où l'UMP est le porteur des demandes du Medef, consistant notamment à négocier le temps de travail, ce qui éviterait de payer des heures supplémentaires et d'embaucher de nouveaux salariés, pourquoi perdre du temps à venir regarder quelques centaines de demandeurs d'emplois ?

Cependant, alors que Copé, Kosciusko-Morizet, Daubresse, Novelli proposaient : le courage comme seule réponse efficace contre le chômage et laissent entendre que ceux qui disposent d'un CDI sont des « privilègiés » on tenait un discours bien différent à l'Elysée !

En effet, comme l'explique Le Point : « (...) la réforme des 35 heures pourrait bien finir au placard. Nicolas Sarkozy n'entend pas reprendre cette proposition à son compte. C'est ce qu'il a signifié lundi soir au patron du parti majoritaire Jean-François Copé, et à Bruno Le Maire, le responsable du projet, lors d'une réunion d'arbitrage du projet à l'Élysée (...) Même si le président n'a pas souhaité aller jusqu'au veto, l'Élysée confirme son scepticisme. "Nicolas Sarkozy est inquiet au sujet des allègements des charges", explique un conseiller du président. Ces allègements sont censés compenser le surcoût des 35 heures pour les entreprises et protéger les emplois non qualifiés. S'ils étaient supprimés, "cela reviendrait à augmenter le coût du travail et risquerait d'entraîner une hausse du chômage (...) »

Ce qui revient à dire que le concours de celui ou celle qui dit le plus de mal de la durée légale du travail à 35H00 auquel se sont livrés hier soir les responsables de l'UMP n'avait aucune valeur. Du moins pour l'instant.

Mais ce revirement pourrait bien avoir d'autres raisons

Dans un premier temps, nous apprend l'AFP : « (...) La croissance du volume d'heures supplémentaires a ralenti au troisième trimestre (...) Le nombre d'heures supplémentaires progresse de 1,1% sur un an, affichant ainsi un net ralentissement par rapport aux trimestres précédents : respectivement +5,8% et +6,3% aux premier et deuxième trimestres (...) et que : (...) l'Acoss souligne que les déclarations d'embauches de plus d'un mois (hors intérim) ont reculé de 5,5% en octobre après un repli de 2% en septembre (...) »

Ensuite parce que, comme l'expliquait Philippe Cohen sur Marianne2, dans la mesure où la négociation branche par branche et entreprises par entreprises aurait lieu : « On souhaite bonne chance aux négociateurs qui n'auront pas grand chose à proposer en échange du renoncement à l'avantage concédé en 1997 » et pourrait aboutir à un climat propice à l'explosion sociale décrite par Entreprise & Personnel , le think tank des DRH en octobre dernier

Et enfin, parce que les français sont encore majoritairement opposés à la fin des 35H00 ! Et comme l'indiquait une enquête IFOP : « (...) 57% des salariés du secteur privé sont opposés à une abrogation (...) », il y aurait un gros risque à proposer la suppression des 35H00, dans un programme électoral !

Néanmoins, rien n'empêchera Nicolas Sarkozy s'il est élu et dispose d'une majorité à l'Assemblée Nationale de lancer un « Grenelle du temps de travail » qui aboutirait sans nul doute à une sortie des 35 heures, branche par branche, et entreprises par entreprises réclamée à cor et à cri ... par le Medef et l'Afep au profit de ... pas de durée légale du tout, sans la moindre heure supplémentaire !

Oui, mais d'abord, il faut gagner et comme les promesses n'engagent que ceux qui y croient ....


Crédit et copyright photo
Europe1

22 novembre 2011

Sécurité alimentaire : Les combines protectionnistes du gouvernement chinois ?

Bien que la sécurité alimentaire en Chine soit des plus précaires, les autorités chinoises peuvent être d'une rare férocité à l'égard des produits étrangers, en leur appliquant des normes qui fleurent bon le protectionnisme déguisé !

Le retrait, par les autorités chinoises des eaux minérales d'Evian et de Volvic considérées « susceptibles d'augmenter les risques de cancer » n'a pas fait les gros titres de la presse nationale. Ils n'ont d'ailleurs provoqué, à notre connaissance, aucune réaction de Bruno Lemaire, notre minsitre de l'agriculture, ( au demeurant très occupé par la rédaction du programme de l'UMP pour 2012 ) alors qu'affirme Danone, le taux de nitrites mis entre autre, en cause par les chinois sont : « (...) en dessous des standards de l'organisation mondiale de la santé (...) »

Or, la Chine qui croule sous les scandales alimentaires, s'est appuyée sur les résultats du principal organisme chinois de contrôle de la qualité qui semble pourtant totalement impuissant lorsqu'il s'agit des productions locales !

Car, rappelons le, si les dirigeants chinois apprécient les nombreux transferts de technologies que leur ont offert les multinationnales venues s'y implanter, il n'en est pas de même lorsque les marques et produits occidentaux n'ont pas de véritable concurrent national.

Bien entendu, les autorités chinoises ne font jamais de déclarations officielles à ce sujet, elles préfèrent laisser ce rôle aux média locaux officiels. Ainsi, on pouvait lire en mars 2011 sur le site china.org.cn cette diatribe contre les marques étrangères : « (...) Que les marques étrangères ne soient pas nécessairement une garantie de bon service et de bonne qualité a été un véritable choc culturel. Les consommateurs chinois se rendent compte du fait que, dans leur poursuite du profit, les multinationales étrangères peuvent aussi se comporter de façon peu conforme à l'éthique. Pour la première fois depuis de nombreuses années, les consommateurs chinois ont l'occasion de voir une autre face des marques étrangères et de réfléchir à leur longue dévotion envers elles (...) »

Et le site de fustiger les consommateurs chinois qui achètent des produits alimentaires étrangers : « (...) à la suite de toute une série de scandales liés à la sécurité alimentaire en Chine ces dernières années, comme les formules infantiles contaminées à la mélamine, le clenbuterol dans la nourriture pour animaux, qui rend la viande plus maigre, et l'huile de cuisine recyclée pour être réutilisée dans les restaurants (...) »

Le lecteur curieux aura soin de lire le dernier numéro de Courier International : « Quand la Chine s'empoisonnera », dont une petite partie des contenus est disponible sur son site pour connaître le niveau d'insécurité alimentaire de la population.

Mais pour en revenir aux eaux minérales françaises : « susceptibles d'augmenter les risques de cancer » il est intéressant de se replonger dans un article publié par Courrier International en 2007 sur le marché de l'eau en bonbonne vendue à Pékin.

A l'époque, on constatait que sur les 200 millions de bonbonnes vendues, si la moitié provenait de grandes marques, l'autre moitié était en fait de l’eau frelatée vendue sous forme de contrefaçon !

Ce que semble ignorer china.org.cn qui a publié un tonitruant : « L'eau minérale française échoue aux tests de qualité chinois » dans lequel elle rappelle que la toxicité des eaux d'Evian avait déjà été prouvée ... en 2007 ! Et en profite pour dénoncer les entreprises étrangères empoisonneuses » de population : « (...) un additif interdit communément appelé « poudre de viande maigre » en Chine, avait été retrouvé dans des produits à base de viande de porc importés des États-Unis, du Canada et du Danemark (...) un lot de jambon congelé importé des États-Unis était moisi et contenait du clenbutérol (...) les importations de pulpe d'orange et de jus importés de Turquie par Coca-Cola Chine avaient été détruits en raison de la mauvaise qualité des emballages et pour violation de la réglementation sur les importations (...) »

D'ailleurs, la qualité des produits alimentaires chinois, probablement vérifiés par « l'administration générale du contrôle de la qualité, de l'inspection et de la quarantaine», est telle que, nous fait savoir Courrier International, les cadres dirigeants ne consomment que des produits bio, élevés ou cultivés spécialement pour eux !

Alors, protectionnisme déguisé ou pas ?

Certainement pas répondrait Hu Jintao le Président chinois qui, interviewé par Le Figaro, avant l'ouverture du G20, indiquait comme priorité : « (...) combattre le protectionnisme du commerce et de l'investissement et faire avancer les négociations multilatérales pour la libéralisation du commerce (...) » qui peut par ailleurs compter sur un silence complice des autorités et gouvernements européens impatients de voir arriver les possibles 100 milliards de dollars promis par la Chine !

Bienvenue dans la mondialisation heureuse et son libre échange équitable !


Crédit photo
china.org.cn

21 novembre 2011

Députés en Europe : Le très cher prix de la démocratie ?

Austérité pour tous en Europe ? Certainement pas nous répond Myeurop qui constate que les parlementaires des pays de l'Union savent préserver leur pouvoir d'achat, surtout en temps de crise !


Alors que les députés des pays de l'Union Européenne votent à tour de bras des mesures d'austérité qui vont frapper de plein fouet leurs populations, ceux-ci brandissent le populisme, lorsqu'il qu'il est question de la moindre baisse de leurs indemnités.

On notera d'ailleurs la forte mobilisation des députés UMP pour repousser un amendement, cosigné par 32 députés et défendu par le cumulard UMP, Lionnel Luca, visant à réduire de 10% les indemnités des députés en 2012.

Mais la France est-elle un cas isolé en Europe ? Et bien, il est temps de le découvrir en lisant l'étude pertinente de Myeurop qui a comparé la rémunération de nos députés avec celle de leurs confrères italiens, grecs, anglais, allemands. Sans oublier nos très chers députés européens.

Dans l'ensemble nous explique Myeurop, chiffres à l'appui, il fait bon être parlementaire dans ces pays. Au delà de quelques baisses constatées en Italie, d'un gel des indemnités en Grande Bretagne, et l'habituel rigorisme allemand, on constatera que les députés grecs qui ont baissé drastiquement les salaires des fonctionnaires, on refusé une baisse de leurs ressources et vivent même très bien !

Et quid des députés européens direz-vous ?

Et bien l'étude de Myeurop leur fait une place particulière, dans la mesure où : « (...) Ils se sont voté coup sur coup, début 2010, et derechef, en mars 2011, deux augmentations de 1500 € chacune de leur dotation mensuelle (...) » Ce qui est assez choquant mais les députés européens les ont justifiées par : « (...) l'augmentation de la charge de travail issue des nouvelles compétences héritées du Traité de Lisbonne (...) » et surtout parce que : « Les dépenses des parlementaires européens - salaires, frais de voyage, bureaux et rémunération des assistants représentent environ 25 % du budget annuel de 1,5 milliard d'euros du parlement européen (...) »

Au delà du fait que leurs indemnités sont élevées

Indemnité mensuelle brut : 7.956,87 €.
Indemnité mensuelle pour frais divers: 4.299 € par mois.
Dépenses de personnel : 21 209 € par mois.
Remboursement des billets avions (en classe affaire) ou train (en 1ère classe)
Indemnité forfaitaire de voyage en Europe : 4 243 € par an

Ils perçoivent des indemnités pour exercer ce mandat, mais une autre fois pour faire leur travail de parlementaire. En effet : « (...) Le Parlement leur verse une indemnité forfaitaire de 304 euros par jour de présence aux réunions officielles des organes du Parlement dont le député est membre qui sont organisées à l’intérieur de la Communauté européenne (... ) »

Ce qui, résume Myeurop, pour un eurodéputé : « (...) présent à la séance plénière mensuelle à Strasbourg et autre réunions de groupe ou de travail à Bruxelles, soit une vingtaine de jours par mois, peut coûter au Parlement européen, hors frais de transport et d'hébergement, près de 40 000 euros par mois (...) » Rappelons au passage qu'ils sont au nombre de : « 736 (...) que le traité de Lisbonne prévoie de faire passer ce nombre à 751 en 2014 (...) »

Ces chiffres sont d'autant plus étonnants et choquants que dans les parlements de chaque pays de l'Union une idée fait son chemin : La flexibilisation à marche forcée du marché du travail.

On aura soin, d'ailleurs, de lire : « Les cours de questions sociales du forum des étudiants de Sciences Po - Le marché du travail nécessite-t-il davantage de flexibilité ? » pour s'en rendre compte.

Flexibilité qui est déjà en oeuvre en Allemagne, en Grande Bretagne, en Grèce et au Portugal et va l'être rapidement en Espagne et en Italie. Et, est proposée en France par les libéraux de l'UMP.

Mais là, pas question pour ceux qui y sont, ou vont y être soumis, de s'opposer à : une mesure nécessaire à la compétitivité des pays. L'avenir de la démocratie est certainement à ce prix !


Crédit photo
20Minutes