06 avril 2012

Pauvreté et insécurité : Les chômeurs et précaires ne sont pas des privilégies !

Le Président candidat et l'UMP ont pris l'habitude de stigmatiser les chômeurs et précaires. Arguant récemment que le montant de leurs indemnités était une entrave à leur retour à l'emploi et qu'il suffirait de leur procurer une formation pour éradiquer le problème du chômage.

Ce discours destiné à flatter un électorat âgé ou ou conquérir l'électorat droitier s'applique désormais à plus de 5 millions d'inscrits à Pôle Emploi qui sont accusés régulièrement de mener une vie de rentiers.

Or, le Mouvement National des Chômeurs et Précaires (MNCP) qui vient de publier un document de 70 pages sur la situation des chômeurs et précaires sur l'année 2011 s'inscrit en faux contre les images d'Epinal que les élus de droite essayent régulièrement d'imposer.

Extrait : « (...) Quelles sont les ressources monétaires des personnes sans emploi ? La question dans sa banalité paraît appeler des réponses simples. Pourtant, c’est un grand étonnement de découvrir que les rapports et études sur le sujet sont rares et lacunaires. En particulier en provenance des institutions qui ont pour première responsabilité la situation des chômeurs : Unédic, Pôle emploi, ministère du travail (...) Cette absence de documentation permet des approximations qui laissent courir une rumeur tenace : les chômeurs sont des privilégiés. Leur situation sur le plan monétaire serait à ce point avantageuse que cela les dissuaderait de rechercher un emploi (...) »

Une réalité bien loin des contes et légendes entretenus par l'UMP et son candidat !

En effet : « (...) le chômage est le facteur essentiel de pauvreté. L’Insee le confirme en ce qui concerne le revenu des ménages (...) selon le portrait social 2011 de l’Insee, ils sont six millions à toucher moins de 750 € par mois. Une personne en chômage de longue durée qui a perdu ses droits à l’allocation chômage percevait en 2011 environ 15 € par jour (...) »

Du côté des précaires, cible permanente, puisque classés dans les assistés la situation n'est pas meilleure !

« (...) Même punition pour les six millions de travailleurs précaires, victimes de la politique de flexibilité voulue par le patronat et encouragé par le gouvernement qui gagnent moins de 750 € par mois. A comparer avec le ce que les statisticiens de l’Insee appellent le seuil de pauvreté, soit un revenu (données 2009 non réactualisées depuis) de 954 € par mois. Le seuil de pauvreté, déjà bien inférieur au smic, mais que désormais nombre de travailleurs n’atteignent pas faute de travailler en CDI à temps plein (...) »

Au delà de ces chiffres qui parlent d'eux mêmes, le MNCP aborde des sujets bien connus des chômeurs et précaires mais totalement esquivés ou oubliés par les institutions et ceux qui les dirigent.

En effet, la pression de Pôle Emploi qui agite la radiation systématique et n'accepte de dialoguer avec vous qu'au travers d'un répondeur téléphonique ou de courriers électroniques. Les factures qui s'accumulent. Et surtout l'impression d'être seul face à tous les problèmes dans la mesure où être chômeur, c'est ne plus avoir de représentation collective !

Fragilité, isolement et angoisse qui peuvent mener à la dépression ou même au suicide et pourtant ne semble pas concerner les pouvoirs publics, la majorité des syndicats de salariés ou les organisations patronales.

Face à tous ces problèmes qui ressemblent à un puits sans fond, pour ceux qui sont au chômage ou dans la précarité, le rapport du MNCP a l'avantage de mettre sérieusement le sujet sur la table ! Aux politiques de s'en saisir s'ils en ont l'envie et la volonté !


Rapport sur l'état du chômage en 2011


Crédit et copyright image
Faujour

05 avril 2012

Les marcheurs d'ArcelorMittal demain à Paris : Bienvenue les gars !

Accusés par le Président candidat de faire de la politique, les ouvriers marcheurs d'ArcelorMittal Florange partis le 28 mars arrivent demain à Paris avec pour seul slogan : « L'acier lorrain vivra »

Le 29 mars dernier, Slovar s'associait, au travers d'un billet, à la marche d'une vingtaine de salariés d'ArcelorMittal de Florange.

Pour ceux qui l'auraient oublié, confrontés à une possible fermeture de leur aciérie, les ouvriers sont mobilisés et en lutte pour conserver leur outil de travail et leurs emplois.

Mais, le 9 mars, les négociations avec la direction était dans l'impasse : « (...) La réunion de facilitation organisée vendredi sous l'égide de l'État entre la direction et les syndicats pour mettre fin au blocage de l'usine ArcelorMittal de Florange (Moselle) s'est terminée sur un constat d'échec, ont annoncé les syndicats (...) Ils ne nous ont même pas garanti par écrit une poursuite de l'exploitation jusqu'au 31 mars 2013, a regretté le responsable de la CFDT, Édouard Martin (...) »

Signalons au passage que contrairement à l'usine Lejaby à Yssingeaux, les ministres en charge du travail et de l'industrie avaient d'autres priorités !

Excédés, les ouvriers montaient à Paris le 15 mars pour se rendre au QG de campagne du Président candidat où ils furent reçus par les gendarmes mobiles et aspergés de gaz lacrymogène.

Refusant d'abandonner, une vingtaine d'ouvriers décidait le 28 mars de marcher de Florange à Paris : « (...) Vêtus de survêtements bleus sur lesquels on pouvait lire « L'acier lorrain vivra », une vingtaine de métallos ont entamé vers 9 h mercredi matin une marche de l'acier sur Paris » Leur démarche était simple mais concrête : « Nous marchons dans l'espoir de pouvoir sauver les 5.000 emplois de Florange en expliquant aux populations la situation de notre usine (...) »

Or, demain après 340 kilomètres qui n'ont pas brisé leur détermination, ils ont choisit d'arrêter leur marche place du Trocadéro à Paris. Un concert de soutien, place de Varsovie, auquel participeront : Zebda, Didier Porte, Pascal Douane, RIC et Bernard Lavilliers.

Probablement que le Président candidat « qui aime les usines » et vantait « la France qui se lêve tôt » fustigera ces salariés et syndicalistes qui font de la politique.

Nous, nous préférons leur dire : Votre marche et votre combat sont nôtres. Et surtout : « Bienvenue à Paris les gars ! »


En savoir plus sur le combat et la marche des ArcelorMittal de Florange


04 avril 2012

Accords compétitivité-emploi : Ce que Nicolas Sarkozy et le Medef vous cachent !

Au prétexte que les syndicats ont bloqué sa proposition d'accords compétitivité-emploi, Nicolas Sarkozy s'en prend violemment aux syndicats qui lui rendent bien. Mais savez-vous vraiment ce qu'impliquerait l'application de ces accords pour les salariés ?

Il est bien loin le temps où Nicolas Sarkozy, le tout nouveau président élu réunissait les syndicats de salariés. Il parlait alors d'organiser de nombreuses conférences sociales et, réaffirmait : « (...) à plusieurs occasions qu'il ne voulait pas mettre les organisations syndicales en difficulté, qu'il souhaitait réformer le pays par le dialogue (...) »

En effet, cinq ans plus tard, les tensions sont extrêmes et les attaques du Président candidat contre les syndicats de salariés sont quasi quotidiennes.

Même si le candidat affirme que les syndicats sont sortis de leur rôle et font à tort de la politique, il est assez probable que ces derniers payent leur refus de céder aux propositions du patronat, reprises par Nicolas Sarkozy, lors du sommet de crise, rebaptisé sommet social.

De quel ordre étaient ces propositions ?

Si certaines mesures étaient réclamées par les syndicats eux-mêmes, et ont été bien accueillies comme : Le développement du chômage partiel grâce à des simplifications administratives et des crédits budgétaires supplémentaires, ils avaient clairement flairé le piège des accords compétitivité-emploi.

Inutile de préciser que Laurence parisot au nom du Medef avait trouvé cette réunion : « très riche » notamment sur : « la question de l'emploi en partant des besoins de l'entreprise »

Problème : A quelques mois de la présidentielle, les syndicats refusaient à juste titre d'aborder le sujet des accords compétitivité-emploi, dans des délais aussi brefs, bloquant toutes les velléités du Président.

Mais, direz-vous : ça changerait quoi dans la vie des salariés ces accords ?

La CGT a mis en ligne sur son site un tableau édifiant qui vous explique les différences entre l'actuelle situation et celle que connaitraient les salariés au cas ou les accords s'appliqueraient (voir ci-dessous)

Cliquez sur l'image pour l'agrandir
CGT qui précise que : « (...) le Medef indique clairement que les dirigeants et actionnaires ne seront pas contraints de faire le même effort que les salariés ! En clair, pendant que les salariés voient leur rémunération baisser, celles des dirigeants restent intactes et les actionnaires continuent à toucher des dividendes ! Au final, les entreprises pourraient donc baisser les rémunérations pour augmenter leur profit ! (...) »

Et la CGT de conclure : « Bel exemple de justice sociale ! »

Eh bien, si pour un syndicat, s'opposer à ce genre de mesures c'est faire de la politique, nous, on en redemande !


Crédit et copyright photo
Le Figaro

03 avril 2012

Pour le SAMU Social : Un « cauchemar de femmes » ... sans issue ?

Le dernier centre d'hébergement d'urgences pour femmes d'Ile de France va t-il fermer ses portes ? Le SAMU social qui en a la responsabilité ne veut pas y croire. Et pourtant à quelques jours de la présidentielle aucune solution ne se fait jour !

Le 30 mars dernier, l'épouse du Président candidat évoquant son rôle dans la campagne présidentielle, déclarait au JDD que : Si Nicolas Sarkozy n'est pas réinvesti dans ses fonctions de président, elle s'occupera de sa fondation. Et de confier vouloir « aider Stefania Parigi, la directrice du Samu social, qui crée des Maisons des femmes pour héberger les plus fragiles »

Faisait-elle référence au fait qu'en 2011 : « 4.086 femmes sans abri isolées ont appelé au moins une fois le 115 de Paris et 16.082 nuitées ont été attribuées à des femmes en centre d'hébergement d'urgence, précise le Samusocial de Paris, dont les équipes de maraude ont rencontré 601 femmes au moins une fois dans la rue » ?

Que n'en a t-elle parlé à son Président de mari direz-vous ?

Elle l'aurait probablement fait, mais, affirme t-elle : « On m’a prêté une influence que je n’ai pas, que je ne veux pas avoir, qui ne me correspond en rien »

C'est dommage car Stefania Parigi, la directrice générale du Samu social de Paris, dont on trouve une interview sur le site de la Fondation Carla Bruni Sarkozy, tirait le signal d'alarme en juillet 2011 sur Marianne2 où elle déplorait le projet du gouvernement de réduire de 25 % le budget du Samu social !

Comble d'ironie, le dernier centre d'hébergement d'urgence dédié aux femmes en Ile-de-France, est menacé de fermeture le 31 mai prochain !

Etant visiblement abandonné par le gouvernement, le SAMU Social vient en désespoir de cause de mettre en ligne un court métrage : « Cauchemar de femmes », réalisé par le cinéaste Frédéric Schoendoerffer ( en même temps qu'une pétition) montrant que les femmes SDF, isolées et en situation de grande précarité, sont souvent victimes d'agressions.

Notons au passage que l'initiative de ce film revient à Publicis partenaire de longue date du SAMU Social et dont le patron, Maurice Levy, soutien de Nicolas Sarkozy connaît quelques turbulences à cause de sa rémunération pour 2012.

Néanmoins, la détermination de ces proches du Président n'aura pas permis dans l'immédiat de sauver du centre d'hébergement d'urgence pour femmes dont la fermeture est malheureusement programmée pour le 31 mai prochain.

Mais ne doutons pas que le Président Candidat profitera des derniers jours de campagne pour trouver, à défaut de l'avoir fait pendant son quinquennat, une petite enveloppe financière destinée à sauver les 52 places dédiées aux femmes en détresse ...

02 avril 2012

Présidentielle : Laurence Parisot réinvente la menace ... soviétique ?

Laurence Parisot qui craint une victoire de la gauche à la présidentielle, essaye d'affoler le bon peuple avec la menace de ministres communistes au gouvernement. Et pourquoi pas les chars soviétiques à Paris ?

Gênée aux entournures par l'affaire Maurice Levy, du nom du patron de Publicis qui va toucher 16 millions d'€ de rémunération en 2012, Laurence Parisot a suggéré « une refonte du code Afep - Medef en matière de rémunération » Proposition hautement humoristique, vous en conviendrez, puisque l'actuel président de l'Afep est ... Maurice Levy !

Donc, selon la patronne du Medef, il n'y a pas lieu à polémique, sachant qu'elle a expliqué qu'en termes de rémunérations outrancières il y avait : « de nouvelles idées et de nouvelles pratiques à trouver » en clair sujet clos !

Non, ce qui préoccupe au plus haut point, Laurence Parisot c'est la possible défaite de son champion, Nicolas Sarkozy, à la présidentielle !

Champion qu'elle encensait dans une récente interview aux journal Les Echos : « (...) Il a été un leader remarquable dans les moments de crise les plus dramatiques que nous avons traversés. Il a également accompli un travail décisif pour renforcer la compétitivité hors prix de la France, avec les réformes de l'université, du crédit impôt-recherche, de la taxe professionnelle, les investissements d'avenir et les pôles de compétitivité. La suppression de la taxe professionnelle et le relèvement de l'âge de départ à la retraite sont aussi des mesures essentielles que nous appelions de nos voeux (...) »

Jugeant toutefois que ce cri d'amour était insuffisant, elle a décidé de ressusciter les vieux discours anti gauche du CNPF, l'ancêtre du Medef, en demandant : « Est ce que ça veut dire qu'on aura des ministres communistes si François Hollande était élu ? »

Pour mémoire, François Ceyrac, président du CNPF, à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle de 1981, appelait les chefs d'entreprise à rejeter le programme commun : « (...) M. Ceyrac appelle les chefs d'entreprise, placés devant un choix fondamental de société, à rejeter le programme commun pour choisir de libérer le dynamisme des entreprises (...) »

On notera au passage qu'en 1981, le CNPF soulignait : « (...) la nécessité de conduire un politique de l'emploi plus dynamique, de desserrer les contraintes qui paralysent les entreprises et d'alléger leurs charges fiscales et sociales (...) » comme quoi, le patronat a de la suite dans les idées ...

Pour en revenir à notre amie Laurence, elle se déclare effrayée à l'idée du programme de Jean-Luc Mélenchon qui, selon ses dires : « (...) installerait une modalité de contrôle de l'économie et pas seulement de l'économie, peut-être comme on n'en a jamais vu » ajoutant, au passage : « qu'elle a remarqué lors de la manifestation de la Bastille que certains manifestants qui avaient des piques et des visages dessus ! »

Et de conclure que la France risque l'asphyxie si le candidat socialiste, allié à celui du Front de gauche, est élu.

Pas mal essayé, mais peut mieux faire !

En effet, pourquoi ne pas avoir proposé une libre interprétation des dix plaies d'Égypte qui pourraient frapper les français, au cas où, ils oseraient ne pas réélire Nicolas Sarkozy ? A savoir :

Les eaux des fleuves de France changées en sang,
Une invastion de grenouilles, de moustiques, de mouches et de bêtes sauvages dans toutes les régions socialistes
La mort des troupeaux
L'apparition d'ulcères sur les bêtes et les gens
la grêle et les sauterelles
Puis les ténèbres qui recouvriront le pays !

Si après ça, le candidat de son coeur n'est pas réélu ...