06 juillet 2012

Primaires : A l'UMP, la confiance règne ... assez peu !

Roselyne Bachelot n'aurait-elle pas confiance dans les instances de l'UMP qui devraient se charger de la future primaire. En effet, elle vient de lancer un appel au ministre l'intérieur pour organiser et surveiller le futur déroulement de primaires ! 




Dans la bataille générale qui règne à l'UMP pour savoir qui en sera le président et le prochain candidat en 2017, on ne compte plus les déclarations fracassantes ni les menaces de candidature. Néanmoins, le combat final devrait se jouer entre les pro Fillon et les pro Copé.

Si François Fillon a attaqué Jean-François Copé sur son bilan, les accusations de mollesse du second par rapport au premier n'ont pas tardé à fuser ! Rachida Dati continue de son côté à pilonner Fillon, tandis que Xavier Bertrand, NKM, Laurent Wauquiez ou Roselyne Bachelot défendent toutes griffes dehors l'ancien Premier Ministre.

Le dernier coup d'éclat nous vient de Roselyne Bachelot qui, rappelons le, a publié un livre sur la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, ce qui lui a valut les foudres et la grossiereté d'Henri Guaino. Contre toute attente, elle vient d'adresser une lettre ouverte à Manuel Valls, le ministre de l'intérieur, pour lui demander de mettre en place un cadre réglementaire pour l'organisation de primaires par les partis politiques.

Question : Après avoir critiqué la primaire socialiste, aurait-elle à présent des doutes sur l'honnêteté des instances de l'UMP qui seraient en charge d'organiser la leur ?

Sans doute pour ne pas froisser Manuel Valls, après avoir concédée que l'organisation de la primaire socialiste : « (...) s'est effectuée de façon digne (...) Et ajoute : (...) Son succès est d'ailleurs significatif de l'appétit des Français pour un fonctionnement plus participatif des partis et une rénovation en profondeur de la vie démocratique (...) » Ce qui est assez amusant lorsqu'on sait qu'elle condamnait vertement l'organisation de la primaire socialiste sur Canal Plus le 23 juin 201, elle demande pas moins que :  « (...) la création d'une commission de réflexion composée notamment des présidents du Conseil constitutionnel, du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et de l'association des maires de France, de représentants des partis ou de juristes et personnalités qualifiées (...) » Cette commission devant définir les critères d'organisation de primaires qui s'appliqueraint bien entendu à celles de l'UMP !

Les mauvaises langues diront qu'en fait Roselyne Bachelot aurait quelques doutes sur la sincérité du scrutin si la seule UMP devrait s'en charger. Se pourrait-il qu'à l'UMP, «  parti des droits et des devoirs »,  certains puissent avoir la tentation de ne pas respecter les temps de parole des autres ou essayent d'influencer le vote d'une façon ou d'une autre ?

Car dans le camp Fillon on n'a pas oublié la défaite sans appel de Xavier Bertrand face à Christian Jacob (bras droit de Copé ) et on mise sur une primaire ouverte selon les sondages placerait Fillon en tête comme l'indique le dernier  publié par Le Figaro

« (...) A la question "selon vous, laquelle de ces personnalités politiques incarne le mieux l'opposition face au gouvernement aujourd'hui", 29% des personnes interrogées répondent François Fillon, devant Marine Le Pen (23%), Alain Juppé (16%), et Jean-François Copé (12%) (...) Pour les seuls sympathisants UMP, François Fillon est également en tête (49%), devant Jean-François Copé (24%), Alain Juppé (22%) »

Dernier problème, une primaire coûte cher et comme l'UMP a perdu un tiers de son financement et doit rembourser le coûteux nouveau siège, Roselyne Bachelot suggère que les contribuables pourraient peut être participer aux primaires : « (...) l'organisation de primaires peut-elle justifier une aide spécifique ? (...) »

Ben voyons ! Pourquoi ne pas proposer à madame Bachelot et à l'UMP de faire appel à la générosité publique, ce qui ne devrait pas leur poser de problème, dans la mesure où c'est le parti politique qui reçoit autant de dons de personnes physiques que de cotisations des élus et adhérents réunis ! (rapport de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques - page 6) Toute la difficulté restant de savoir quel candidat les contributeurs, notamment ceux du premier cercle auront envie de soutenir, et voir gagner ...

Et Roselyne Bachelot de conclure, dans sa lettre ouverte à Manuel Valls : «  (...) La période actuelle est propice à la sérénité nécessaire et laisse le temps de mettre en place un système qui assure à nos concitoyens une parfaite transparence et l'équité indispensable (...) » Il nous tarde de connaître les réflexions et positions de l'équipe Copé qui appréciera certainement ... cette marque de confiance !

A suivre ... rapidement ...


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05 juillet 2012

Salariés et chômeurs seniors : Les mal aimés des entreprises !

Si les organisations patronales militent pour faire travailler plus longtemps les salariés seniors, la réalité de leurs conditions de travail est loin d'être évidente. La lecture du baromètre seniors en entreprise et édifiante à ce sujet.





Il y a encore quelques mois, François Fillon, sous les acclamations de Laurence Parisot,  proposait de reporter l'âge de la retraite de 62 à ... 67 ans. Déjà, direz-vous, pour que les salariés atteignent 62 ans, il faudrait que les entreprises changent d'attitude à l'égard de plus âgés qui, lorsqu'ils ne se voient pas proposer une rupture conventionnelle déplorent, nous dit le 12e Baromètre Seniors en entreprise : « (...)  leurs conditions de travail et l'inaction de leur employeur concernant leur gestion de carrière (...) »

La lecture du Baromètre Seniors en entreprise, qui vient d'être publié par le magazine Notre Temps, apporte un parfait démenti aux propos tenus par le précédent gouvernement et les organisations patronales. En effet, loin des images d'Epinal, de la longévité heureuse des plus âgés au travail, on découvre que toutes les mesures présentées pour justifier le report de l'âge de la retraite ne sont au mieux que des postures, au pire des impostures ! 

Que dit le baromètre ? Extraits

Conditions de travail

« (...) Les seniors sont plutôt insatisfaits de leurs conditions de travail et notamment de l'inaction de leur employeur concernant leur gestion de carrière (...) Côté salaire, 78% des séniors interrogés affirment n'avoir reçu aucune augmentation individuelle depuis trois ans. 85% déplorent également le manque de promotion, de changement de poste ou d'affectation sur un nouveau projet ces trois dernières années. Ils ne sont globalement pas très confiants puisque 82% ne pensent pas pouvoir donner une nouvelle direction à leur carrière. Plus alarmant : 42% des sondés ont le sentiment qu'eux-mêmes ou les seniors en général sont victimes de harcèlement du fait de leur âge (contre 40% non). Un chiffre en augmentation puisqu'ils étaient 36% en 2010 et 2011 (...) »

La retraite

« (...) Si la plupart des sondés souhaiteraient dans l'idéal, prendre leur retraite à 60 ans ou voire moins, un quart ne savent pas à quel âge ils devront travailler pour obtenir leur retraite à taux plein. Mal informés, la plupart des répondants (81%) n'ont eu aucun bilan, rendez-vous de carrière ou aide à l'orientation au cours des trois dernières années et 78% disent ne pas avoir bénéficié d'une information sur la retraite ou bilan retraite sur cette même période (...) »

Etonnant, écrit le blog Mode d'Emploi, puisque : « (...) le précédent gouvernement avait rendu obligatoire l'entretien de seconde partie de carrière par la Loi sur l'orientation et la formation de novembre 2009... (...) »

Le tutorat outil de maintien dans l'emploi

« (...) 56% d'entre eux pensent que le contrat de génération proposé par le gouvernement Hollande, basé sur le principe un jeune de moins de 30 ans embauché, un senior de plus de 55 ans maintenu dans son emploi pour le tutorer, peut constituer une vraie solution pour le maintien dans l'emploi des séniors (...) 76% des seniors regrettent que leur entreprise n'ait mis en place aucun dispositif de tutorat pour leur permettre de transmettre leurs compétences (...) »

A cela nous ajouterons la gadgeterie communicatrice, du précédent quinquennat : campagne d'information gouvernementale sur les TMS lancée en fanfare par Eric Woerth : « Mettre fin aux troubles musculo-squelettiques dans votre entreprise, c’est possible »,   ou l'opération : « Bonnes pratiques seniors » lancée par Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez qui consistait à proposer aux entreprises de se faire auditer par Vigéo sur : « (...) les processus de gestion des ressources humaines les plus exposés au risque de discrimination : recrutement, formation, santé au travail (...) »

Pas brillant direz-vous ? Et encore, pourrait-on dire, les seniors interrogés sont encore dans l'emploi.

Mais qu'advient-il de ceux qui sont au chômage, dont la majorité de longue durée ? Il est bon de relire ce témoignage de Sylvain Grevedon, spécialiste de l’emploi des seniors au Cabinet Mercuri Urval, qui expliquait que pour les seniors : « Retrouver un CDI est quasi impossible » et ajoutait : « (...) on commence à être considéré comme un salarié trop âgé à 52 ans (...) leur taux de chômage a explosé ces dernières années et le marché de l’emploi leur reste toujours aussi hostile (...) Les experts s’accordent à dire que les employeurs ont privilégié le maintien dans l’emploi de leurs salariés au détriment du recrutement de nouveaux seniors (...) Si le nombre de demandeurs d’emploi a progressé de 5,6% en 2011, celui des plus de 50 ans a explosé de 15,5%. Ils sont désormais 872.000 à être inscrits à Pôle emploi (...) »

Face à un telle situation, nombreux sont ceux qui se tournent vers les pouvoirs publics, leur demandant de mettre en place des dispositifs d'aides financières ou de formation pour les seniors. Le contrat de génération même s'il n'est pas parfait est une ébauche de solution. Du moins pour ceux encore dans l'emploi.

Pour les autres, les aides ou formations ne représentent au mieux que des effets d'aubaines pour les entreprises, au pire ne servent à rien puisqu'aucune embauche ne leur sera proposée à terme !

La question de l'emploi des plus âgés est plutôt à poser aux organisations patronales qui continuent de prôner l'allongement sans fin de l'âge légal de la retraite, mais continuent à abuser de la rupture conventionnelle pour se débarrasser d'eux tout en évitant de les recruter, une fois au chômage.

Bien que ces organisations patronales qui seront présentes lors de la conférence sociale des 9 et 10 juillet n'auront que les mots compétitivité et flexibilité à la bouche, il serait intéressant que quelqu'un veuille bien les mettre devant leurs responsabilités en ce qui concerne l'emploi des seniors.

Car, il est vraiment temps de rappeler à Laurence Parisot qui nous expliquait en 2008 : « (...) Pour favoriser l'emploi des seniors, il faut repousser l'âge légal de la retraite (...) les pays ayant les plus forts taux d'activité des seniors sont ceux où l'âge de la retraite est le plus élevé (...) » où à Jean-François Roubaud de la CGPME qui déclarait : « il va falloir travailler plus longtemps » que les salariés et chômeurs seniors qui sont partant pour continuer à travailler dans de bonnes conditions, sont toujours en attente des résultats de leur propos et démonstrations !



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04 juillet 2012

Licenciements : Le Medef invente la rupture conventionnelle ... collective !

L'UMP porteuse de ses demandes étant occupée à régler ses comptes, le Medef passe à l'attaque. Il réclame l'application de la TVA sociale et l'extension de la rupture conventionnelle ... sur le plan collectif !




Laurence Parisot n'avait pas fait mystère de son choix politique lors de l'élection présidentielle. Or, la défaite de son champion a anéanti 5 années de lobbying, qui devaient aboutir à la précarisation généralisée des salariés.A quelques jours de la Grande conférence sociale des 9 et 10 juillet, elle vient de dévoiler  ses propositions qu'on pourrait résumer par : Faire payer aux seuls salariés le retour de la compétitivité.

L'éternel retour de la TVA sociale !

Le Medef remet sur la table l'un de ses scénarios présenté en novembre 2011, qui consistait à tranférer certaines cotisations sociales vers l'impôt. Celui qui a été retenu est l'hypothèse la plus basse, c'est à dire 30 milliards.

Selon Laurence Parisot, cela correspondrait à : « (...) 3,5 points du côté employeur et un point et demi côté salarié (...) » Le Medef avait calculé, en janvier 2012, que le gain de pouvoir d'achat des salariés issue de la baisse de leurs propres cotisations sociales, se traduirait par : « environ 15 euros net pour 2.000 euros de salaire brut »

Et dans la mesure où ce sont les mêmes salariés qui payeront la baisse des cotisations patronales par une augmentation de la TVA, vous dire si le gain serait important !

La compétitivité par la précarisation globale des salariés !

Certainement par pudeur, le Medef n'utilise jamais le mot de précarisation. Il lui préfère les termes de « réforme du marché du travail » et de « flexibilité » Et dans le domaine notre amie Laurence est une artiste.  Persuadée que convaincre le nouveau gouvernement n'est qu'une question de temps : « Je n'exclus pas que ce qui n'est pas envisagé aujourd'hui soit finalement mieux compris et accepté demain » Elle revient à la charge avec le concept de la flexisécurité, qui consiste à pouvoir se séparer à moindre coût des salariés, pour mieux les confier à l'état, qui aurait la charge de les recycler, pour un éventuel futur usage.

Et Laurence Parisot de dégainer une nouveauté : « En 2008, nous avons fait un grand pas en matière de flexi-sécurité avec l'invention de la rupture conventionnelle (...) Il faut inventer quelque chose d'équivalent sur le plan collectif, c'est-à-dire dans l'hypothèse où une entreprise doit faire des ajustements d'effectifs ou des restructurations (...) »

Outre qu'il est permis de sourire sur le fait que rupture conventionnelle soit synonyme de flexibilité, puisqu'il s'agit de se séparer des salariés sans avoir à à trouver de motif, on notera surtout, que celle-ci a permis de mettre en « pré retraite », nombre de salariés âgés sur le compte de l'UNEDIC. Quant aux autres salariés, à part fréquenter les locaux de Pôle Emploi, ils se demandent toujours ce que leur a apporté la flexisécurité !

Rappelons, pour la forme, que Laurence Parisot affirmait avec enthousiasme : « Ce concept de séparabilité représente un acquis majeur pour tous. C'est une vraie bonne nouvelle pour l'embauche en France qui ainsi se modernise et se dynamise. Il marque aussi un progrès souhaitable vers l'égalité entre l'employeur et l'employé » Ce qui s'est traduit par le nombre de 600 000 ruptures homologués depuis la mise en place du dispositif et représentent désormais 11% des motifs de rupture de CDI !

Mais peu importe, puisque, ce que cherche Laurence Parisot au travers de cette « rupture conventionnelle collective » c'est surtout de plus avoir à assumer les obligations légales des entreprises en cas de plans de sauvegarde de l'emploi (plans sociaux). C'est à dire : l'accompagnement des salariés en cas de licenciement économique. En clair, fin du casse tête pour les DRH qui n'auraient plus qu'à envoyer les lettres de licenciement aux salariés, et surtout, une très belle économie pour les entreprises et leurs actionnaires !

En quelque sorte, l'application ultime de la célèbre phrase de Laurence Parisot : « La vie, la santé, l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? »

Ajoutons à cette lumineuse idée la demande d'application des accords compétitivité-emploi qui permettraient aux entreprises : « (...) confrontées à des difficultés économiques d'ajuster leurs effectifs, leur masse salariale et la durée du travail (...) » Laurence Parisot assurant que des organisations syndicales (en réalité la seule CFDT) commencent à les regarder d'un oeil moins hostile. Et vous obtenez la plus grande vague de licenciements et de précarité salariale jamais connue dans notre pays !

Voilà donc, en résumé, la vision de la compétitivité, que Laurence Parisot défendra, lors de la conférence sociale des 9 et 10 juillet. A moins qu'elle n'ait gardé sous pied quelques autres idées ... toutes aussi généreuses ...


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03 juillet 2012

La Commission européenne a un problème avec le pouvoir d'achat ?

Les Etats peuvent augmenter la TVA à l'infini sans déranger la Commission européenne. Par contre lorsqu'un gouvernement décide de la baisser, Bruxelles sort de ses gonds, au nom de ... la concurrence !




Une baisse de la TVA est toujours une bonne chose pour les consommateurs. On se souvient en effet des résultats de la baisse sur les travaux destinée à permettre l'amélioration du parc des logements existants qui avait dopé la demande des particuliers.Néanmoins, la Commission Européenne n'aime pas les baisses qui selon elle pourrait mettre en péril la concurrence !

Ainsi, alors que la France et le Luxembourg viennent de décider d'appliquer un taux réduit de TVA aux livres numériques, la Commission Européenne vient de leur adresser une lettre de mise en demeure.

A quel titre ?

Hé bien  : « (...) La législation de l'UE ne permet pas aux Etats membres d'appliquer un taux réduit aux livres numériques (...) expliquant qu'on pourrait donc être en présence d'une violation claire des règles communautaires (...) »

Vioation ?

Il faut savoir nous dit la Commission que : « (...) par ce biais ils ont pu attirer chez eux certaines activités de vente de livres numériques (...) La Commission aurait : (...) reçu des plaintes de plusieurs ministres des Finances, notamment du Royaume-Uni, de Pologne et des Pays-Bas, qui ont déjà relevé l'effet négatif sur les ventes de livres sur leur marché domestique (...) Selon la Commission, le taux appliqué par le Luxembourg est directement à l'origine d'une chute des ventes de 4,5 millions d'unités au seul Royaume-Uni en janvier et février, soit 30 millions de livres sterling (37,3 millions d'euros) »

Ce discours est tellement surréaliste que Neelie Kroes, elle même Commissaire Européen a déclaré : « Est-ce que des taux différents de TVA entre les livres numériques et papier ont un sens au XXIe siècle »

Même si la Commission reconnaît étudier de près le sujet, et qu'elle pourrait revoir sa décision en 2013, elle campe sur ses postions : « (...) nous prenons au sérieux notre mission de gardien des traités (...) »

Voilà donc pourquoi, vous risquez, si vous achetez des livres numériques, de contineur à les payer plus chers !

Mais que vaut le pouvoir d'achat de quelques consommateurs à côté de l'orthodoxie de la  concurrence de la Commission Européenne ?


02 juillet 2012

Rigueur budgétaire : Allons chercher l'argent dans les paradis fiscaux d'Europe !

Alors qu'elle est en pleine crise financière, l'Europe subirait une évasion fiscale annuelle de 1.000 milliards d’euros, sans compter son économie noire. Qu'attendent les chefs d'état et de gouvernement à la recherche de recettes ?



Dans toute l'Europe, on ne fait que parler de coupes budgétaires et de mesures d'économies drastiques. La dernière mode étant à la liquidation du moindre acquis social et du droit du travail. Hé oui, nous répète t-on les caisses des états sont vides ! 

Or, à la lecture d'un petit article de L'Express.be daté du 29 juin, on s'aperçoit que de l'argent, il y en a beaucoup. La seule condition pour le trouver étant de s'intéresser aux paradis fiscaux européens et à leurs clients qui eux se portent à merveille !  

Que nous apprenent-ils ?

« La Commission Européenne vient d’épingler plusieurs pays européens dans un rapport dans lequel elle les accuse d’avoir permis une évasion fiscale de l’ordre du millier de milliards d’euros, le double des 5 plans de sauvetage additionnés (492,5 milliards d’euros), et même, dans certains cas, de s’opposer à la mise en place de législations pour lutter contre les paradis fiscaux.

Le rapport met ainsi en cause la Bulgarie, Chypre, ainsi que la Grèce, pour l’importance de leurs économies souterraines, respectivement 30%, 26% et 24% de leur PIB. Chypre a été très critiquée pour ne pas avoir implémenté de façon adéquate la législation européenne existante. Au total, la valeur de l’économie noire est estimée à 2.000 milliards d’euros en Europe (...)  »

Rappelons à ceux qui l'ignoreraient que Chypre s'apprête à prendre la présidence semestrielle de l'UE et à fait appel à l'Union européenne pour son secteur bancaire en difficultés. Et même si le directeur du Réseau pour la justice fiscale concède que : « En termes d'échelle, c'est un acteur insignifiant dans le secteur des services financiers offshore (...) à côté des monuments européens : « (...) c'est une niche pour les flux illicites entre les ex-pays de l'Union soviétique » Les monuments européens étant : Londres, Luxembourg ou Zurich

Quelques chiffres qui en disent long !

Ainsi, Algirdas Šemeta, le commissaire européen à la Fiscalité et à l’Union Douanière, indique que : « (...) 35% des dépôts non bancaires des pays de l’UE sont détenus par des sociétés-écran à l’étranger, dont 20%, soit 1.400 milliards d’euros seraient placés en Suisse et aux Iles Caïman, un territoire britannique ». Algirdas Šemeta n'oublie pas dans sa liste l'île de Jersey qui s'impose de plus en plus en plus : « (...) comme paradis fiscal et centre de placement non bancaire (...) »

Il semble que les britanniques eux même commencent à être excédés par la facilité avec laquelle cerains contribuables pratiquent l'évasion fiscale. En effet, cette évasion représente 5,6 milliards d'euros par an !

Jersey est dans le collimateur des autorités britanniques, qui ont de plus en plus de mal à justifier une rigueur accrue à la population, alors que des particuliers et des entreprises profitent du statut de paradis fiscal pour échapper au fisc. 

Pour la petite histoire, sachez que le ministre-adjoint au premier ministre de l'île de Jersey a menacé  la couronne britannique ... de devenir indépendante du Royaume-Uni. Mais pas l'Union européenne à laquelle elle est est associée ! 

Alors, on fait quoi ? 

Face à cette situation, la Commission européenne devrait  : « (...) s'atteler à donner forme aux idées exposées (...) Avant la fin de l'année, elle présentera un plan d’action pour lutter contre la fraude et l’évasion fiscales, contenant des mesures spécifiques qui pourraient être mises en place rapidement. Parallèlement, la Commission présentera également son initiative sur les paradis fiscaux et la planification fiscale agressive (...) »

Autrement dit, vu le temps nécessaire à à la Commission pour présenter son plan d'action et, celui que l'ensemble des pays adhérents à l'union européenne mettra pour se mettre d'accord, il est assez vraissemblable que l'évasion fiscale a encore de longs et beaux jours devant elle.

Pendant ce temps là, les gouvernements continueront d'appliquer à leurs populations toujours plus de coupes budgétaires et de mesures d'économies dratiques ! 


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